Suite à la dernière victoire contre Rouen hier soir, La Rochelle est en finale des Playoffs d’accession à la Betclic Elite. Avant de savoir qui de Boulazac ou Vichy sera son adversaire, le Stade Rochelais a d’ores et déjà réussi sa saison peu importe le résultat final.
Personne ne s’attendait à un tel scénario avant le début de saison. Il y a deux saisons de cela, le Stade Rochelais Basket était encore en NM1. Vainqueurs des Playoffs d’accession à la Pro B, ils arrivent en seconde division pour la campagne 2022-2023. Ils parviennent à se maintenir avec 15 victoires et 19 défaites et accrochent la 12e place.
Sur l’exercice 23-24, ce que réalisent les jaunes et noir est tout simplement historique. Leaders de la Pro B, de loin avec 27 victoires et 7 défaites, ils ont décroché leur ticket pour la finale d’accession à la Betclic Elite, hier suite à cette belle victoire à Rouen (61-70).
Dans un monde où Julien Cortey et ses hommes parviennent à battre Vichy ou Boulazac sur une série, ils seraient donc en Betclic Elite la saison prochaine. Un rêve qui peut devenir réalité d’ici peu de temps.
Mais alors, si ce scénario se réalise vraiment d’ici quelques semaines, qu’est-ce que le club prépare ? Que pourrait-il faire ?
Nous avons contacté Aymeric Jeanneau, général manager du Stade Rochelais Basket, et ce dernier nous en dit plus sur ce qui les attend à l’avenir.
Tout d’abord, commençons par la salle. On sait déjà dans quelle arène évolueront les joueurs, et c’est définitif.
« Si on monte, on sera obligés de rester dans notre salle actuelle, à Gaston Neveur. Nous n’avons pas de possibilité de faire autrement. On avait étudié l’idée d’investir dans le Parc des Expositions de La Rochelle et d’y construire une salle à l’intérieur. Malheureusement, le bâtiment est trop vétuste et ne peut pas recevoir de public. Peut-être que nous serions montés à 3500 places, ce qui aurait été plus intéressant. Il n’y a pas d’obligation de jauge au niveau de la ligue. Malheureusement, c’est très petit, et pas du tout aux normes ni aux standards du très haut niveau. »
C’est donc officiel, peu importe si La Rochelle monte en Betclic Elite, ou reste en Pro B la saison prochaine, Gaston-Neveur sera toujours le terrain de jeu du club. Ce qui ne les empêche pas de travailler sur le projet d’une nouvelle salle à l’avenir.
« Il y a un vrai besoin sur La Rochelle qui est reconnu par le maire et le président de l’agglomération. Il est indépendant de nos résultats sportifs, et ne change pas la prévision du projet. On ne peut pas effectuer de travaux lourds à Gaston Neveur, ni l’agrandir. Le projet d’une nouvelle salle sur La Rochelle est un enjeu très important pour le club et le bassin rochelais. »
On sait que l’entité « Stade Rochelais » est plus connu grâce au club de rugby, vice-champion de France en 2023.
Malgré cette fusion entre les sections rugby et basket pour former une même identité, chacun fonctionne avec son économie et le nom « Stade Rochelais » n’aura aucun impact sur les projets futurs du leader de la Pro B.
« Chaque entité a sa propre économie. Le rugby a son budget et son fonctionnement, il n’y a pas d’aide ni de soutien financier du rugby pour le basket, et il n’y en aura pas. Ce n’est pas une politique envisageable pour le basket. Cette force de mutualisation du club est une grosse plus-value pour le basket au niveau administratif, médical, sportif et sur les services ressources. Nous ne sommes que deux salariés sur la partie basket au niveau administratif : moi et Arnauld Thinon qui est chargé des opérations. L’économie de chaque club se fait par sa propre billetterie, ses propres partenariats privés, ses subventions des collectivités, et chacun est indépendant. »
Une saison historique du point de vue sportif qui n’aura finalement pas tant d’impact que cela sur la saison prochaine. Néanmoins, cette magnifique campagne pousse le club à développer le plan sportif et économique. Par ailleurs, l’institution rochelaise devrait communiquer sur un grand projet cet été.
« On a un projet et une vision beaucoup plus lointaine que sur un court-terme, qui va sur cinq à six ans. Les résultats sportifs ont accéléré les choses, si on monte en Betclic Elite, ce n’est pas une finalité dès aujourd’hui. On était en N1 il y a deux ans, et quasiment relégable en N2 il y a quatre ans. Nous avons l’envie de monter en première division, et nous avons de l’ambition pour le Stade Rochelais. Que l’on atteigne la Betclic Elite la saison prochaine ou que l’on reste en Pro B, l’objectif ne sera rien d’autre que le maintien car notre budget est loin d’être conséquent. Nous avons la 12e masse salariale, nous ne sommes pas à notre place par rapport au ranking des budgets. On l’est sportivement, mais pas au niveau économique. Il faut que l’on construise le club, et cela passera par l’infrastructure d’une nouvelle salle afin de développer du budget car on développe l’économie à travers la billetterie et les partenariats privés.
Nous allons dévoiler notre projet au cours de l’été, il concerne les économies, les infrastructures, le sportif et le levier social qui est important aussi aujourd’hui. Ce sera le projet « Stade Rochelais » dans son ensemble qui inclut le basket et le rugby. »
Il faudra donc patienter encore un peu et attendre l’été pour savoir ce que prépare le club. Une chose est sûre, il n’y aura pas de changement de salle. Néanmoins, le Stade Rochelais et La Rochelle travaillent main dans la main dans le but de développer le projet sportif professionnel.
Avant cela, focus sur la belle entre Vichy et Boulazac qui se jouera vendredi à 20h30. Nous saurons qui affrontera les jaunes et noirs en finale. Il ne manquera plus qu’à savoir si ces derniers auront mis le dernier coup de tampon sur une saison digne d’un scénario hollywoodien.
Crédit photo : Stade Rochelais