Cette semaine, la Coupe de France a fait son retour. Un tournoi emblématique du sport collectif, dans tous les pays, dans lequel les joueurs peu utilisés sont amenés à faire leurs preuves. Néanmoins, les résultats obligent parfois à se poser des questions.
Tout dépend d’où on se place, mais plusieurs questions se posent. La Coupe de France intéresse-t-elle vraiment les clubs de Betclic Elite et de Pro B ? Est-ce une compétition qu’ils « délaissent » pour donner des minutes à des joueurs peu utilisés ? L’intérêt de gagner cette compétition ne vient-il pas uniquement lorsque l’on arrive dans le dernier carré ?
Hier soir, 21 matchs ont été joués et 18 opposaient une équipe de N1 à une formation de Pro B. 11 d’entre eux ont été remportés par une écurie de troisième division.
Pas le même intérêt
Lorsque l’on regarde la feuille de match, on remarque que l’intérêt n’est pas le même entre les clubs des deux championnats. Les équipes de N1 alignent le même roster qu’en saison régulière contrairement à la plupart des formations de Pro B.
Parmi toutes ces confrontations entre les deux divisions, sept se sont soldés par une victoire du favori. Sur les sept, six rencontres ont été remportées largement (admettons à + de 10 points).
Si on analyse de plus près ces résultats, on se rend compte que les équipes du deuxième rang à l’échelle du basket français ont aligné les meilleurs joueurs de l’effectif.
Par exemple, à Pau (vainqueur contre Tarbes-Lourdes 91 – 75), Bastien Pinault, Christopher Ledlum, Walter Whyte, ou encore Gaylor Curier ont joué. Blois qui a écrasé Vitré chez eux (61-81) a vu Jacques Alingue, Lucas Ugolin, Maxime Sconard, Florent Thamba, Talis Soulhac et d’autres sur le terrain. On peut aussi prendre le cas de Poitiers qui s’est imposé au Pays de Fougères avec Ivan Ramljak, Guillaume Eyango ou encore Aurèle Brena-Chemille et Imanol Prot sur le parquet.
Certaines équipes de Pro B se sont lourdement inclinés à l’image de Boulazac. Les Espoirs Jean Noba, Mathéo Le Lann et Harouna Coulibaly ont eu du temps de jeu. Si Babacar Mbye est mieux utilisé cette saison, sur l’exercice précédent, il apparaissait peu sur le terrain à son retour de blessure. Sur le match d’hier, lourdement perdu face à Toulouse (70-47), l’intérieur sénégalais a joué 21 minutes.
On peut aussi prendre le cas d’Evreux qui s’est incliné à Tours (83-71). Dorian Angloma, souvent en bout de banc, a beaucoup joué hier soir. Le meneur des U21 de l’ALM, Bruno Mbimi a eu le droit à son petit quart d’heure de gloire.
D’autres n’ont pas changé beaucoup de chose comme Vichy, Caen, Rouen ou Hyères-Toulon. Les deux premiers ont d’ailleurs perdu, mais de peu. Un résultat qui peut se comprendre puisque sur le papier, beaucoup de joueurs évoluant en N1 la saison dernière les ont rejoints.
Néanmoins, tous ces résultats amènent à se poser des questions. Faut-il y voir une hausse du niveau chez les équipes de troisième division ? À moins que l’ensemble des équipes « supérieures » ne placent pas la Coupe de France dans leur liste de priorités ?
Si on y voit une occasion pour les jeunes de briller, on y voit aussi une opportunité un peu gâchée de ne pas aller chercher un autre trophée. Si on défend aussi la mise en avant des jeunes prospects, la Coupe de France est souvent la seule fenêtre lors de laquelle ils peuvent s’exprimer, et ce n’est pas toujours assez.
Aujourd’hui, cette compétition semble perdre de sa valeur. À l’image de la NBA qui cherchait des solutions pour améliorer l’intérêt autour du All-Star Game, l’heure est peut-être venu de faire pareil avec la Coupe de France.
Crédit photo : FFBB / Tuan Nguyen / JA Vichy / HTV