
Mathieu Delarche, ancien joueur puis entraîneur de basket est devenu un bâtisseur de rêves. Il a transformé sa passion du sport en une mission de partage et de soutien aux jeunes.
L’Amiénois a lancé ses premiers camps de basket avant de se consacrer à des voyages aux États-Unis, offrant ainsi l’opportunité à de jeunes passionnés de vivre des expériences inoubliables. Grâce à lui, ces jeunes peuvent assister à des matchs NBA et jouer sur des parquets de franchises de la Grande Ligue. Ce rêve s’étend aujourd’hui à l’Euroleague, la plus belle coupe d’Europe de basket, pour vivre l’excitation du Final Four,
Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours ?
J’ai découvert le basket en 1992, lors des Jeux Olympiques de Barcelone, avec la mythique Dream Team de Michael Jordan. J’ai débuté tardivement à Amiens, mais c’était avant tout par passion. Avec mes amis, on se retrouvait tous les matins pour jouer sur les terrains extérieurs, parfois jusqu’à la nuit tombée. Ces moments étaient une vraie école de vie.
Puis, j’ai eu la chance de rencontrer Thierry Moullec, mon coach à Amiens. Ensemble, nous avons réussi à monter en Nationale 3. J’ai ensuite joué dans diverses équipes, à Coulommiers, Nantes, les Landes, et d’autres villes. Cela m’a permis de voyager et de m’enrichir à chaque étape.

Parallèlement, j’ai pris le temps de m’investir dans la formation des jeunes, notamment au centre de l’Hermine de Nantes. J’ai eu l’opportunité d’être partenaire d’entraîneur avec l’équipe évoluant en Pro B, où j’ai appris beaucoup de choses. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur l’importance de transmettre un savoir-faire, mais aussi des valeurs essentielles pour évoluer vers le haut niveau.
En 2004, j’ai lancé mes premiers camps de basket. Puis en 2008, j’ai eu l’opportunité de rejoindre Nike en tant que responsable adjoint, tout en poursuivant mes projets de camps de basket à Nantes. Ces camps étaient destinés à des joueurs de haut niveau, avec l’idée de partager un état d’esprit : “No Pain No Gain”.
“C’était une occasion de vivre quelque chose de grand.”
Comment est venue l’idée d’organiser ce type de voyage ?
C’est un peu par hasard que tout a démarré. En 2009, on n’était pas encore nombreux à organiser des voyages comme ceux-ci. Le Covid a été un véritable tournant, car il m’a permis de réfléchir à ce qui comptait vraiment pour moi : passer du temps avec ma famille et m’éloigner du rythme effréné des week-ends à la salle.
À ce moment-là, j’ai eu l’envie de changer de cap. J’ai alors arrêté d’entraîner pour de bon, et me suis lancé dans l’organisation de voyages.
L’idée de proposer des expériences comme celles-ci est née de ma propre envie de donner aux jeunes ce que je n’avais pas eu à leur âge : la chance de vivre des expériences uniques dans un cadre professionnel. Il ne s’agissait pas de compétition ou de performance, mais de leur offrir la possibilité de découvrir de nouveaux horizons.

Au départ, c’était très simple : des jeunes se sont inscrits pour venir à New York, et je les ai accompagnés, pour les aider à accomplir un rêve. Petit à petit, l’idée a grandi, et aujourd’hui, des jeunes peuvent jouer sur des parquets NBA ou assister à des matchs d’EuroLeague. Ce sont des moments qui, je l’espère, les marqueront positivement toute leur vie.
À l’époque, j’avais envie de faire plaisir aux jeunes. Le MVP de notre camp gagnait une semaine à New York, mais ce n’était pas seulement une récompense. C’était une occasion de vivre quelque chose de grand.
Nous avons eu la chance de les emmener à Rucker Park, et de shooter aux côtés de Chris Brown.

Nous avons aussi eu l’opportunité de manger au restaurant du NBA Store, invités par la WNBA.
La deuxième année, Sarah Ousfar, qui joue aujourd’hui à La Roche-sur-Yon en LFB, a fait partie de l’aventure. Puis, un peu plus tard, Simon Robin et Amandine Boisgrollier nous ont rejoints. Petit à petit, d’autres jeunes sont venus avec leurs amis, et nous nous sommes retrouvés avec 21 personnes à New York.
Nous avons vite compris que, pour beaucoup, ce type de voyage avait un vrai sens, et qu’il y avait un véritable marché pour ce genre d’expérience.
Cela m’a poussé à organiser l’année suivante un voyage un peu différent. Plutôt que de récompenser le MVP du camp, nous avons opté pour un tirage au sort afin de donner une chance à tout le monde.
La gagnante, Alice Tardieu est partie à New York avec un programme qui inclut deux matchs NBA. On fait en sorte que tout soit parfait pour eux.
“Ce qui m’importe le plus, c’est de pouvoir transmettre aux jeunes cette idée que tout est possible.”
Ce projet représente ce que vous auriez aimé avoir lorsque vous étiez plus jeune ?
Absolument. Quand j’ai lancé mon camp en 2008, je pensais souvent à quel point j’aurais adoré avoir ce genre d’opportunités quand j’étais adolescent.
C’est pourquoi je commence chaque session en rappelant à ces jeunes qu’ils sont privilégiés d’être ici. Beaucoup d’entre eux viennent d’un milieu où les moyens sont limités, et il est important pour moi de leur offrir cette opportunité. Cela leur permet de rencontrer des coachs internationaux, d’avoir accès à des entraînements de haut niveau, et surtout à des expériences qu’ils n’auraient peut-être jamais eues autrement.

Ce qui est beau, c’est de voir que ces jeunes rêvent eux aussi. En tant qu’accompagnateurs, avons un rôle à jouer pour les aider à les concrétiser.
Dans chaque voyage, il s’agit avant tout de leur faire vivre des moments où ils se sentent valorisés. On veut leur montrer qu’ils sont capables de réaliser leurs rêves.
Mon objectif, c’est de continuer à offrir ces moments de partage et de découverte aux jeunes. J’ai le privilège de pouvoir organiser jusqu’à 15 voyages par an (Boston, Chicago, San Francisco, Los Angeles, Miami et d’autres villes US). Je prends à cœur de garantir la qualité de chaque expérience. Nous avons également des projets avec l’EuroLeague, notamment pour le Final Four à Abou Dhabi, et d’autres événements en préparation.
Au-delà des voyages et des matchs, ce qui m’importe le plus, c’est de pouvoir transmettre aux jeunes cette idée que tout est possible, pourvu qu’ils y mettent du cœur et de la détermination.
Crédit photo : Hard Work Trip