Cette saison, Joffrey Lauvergne est l’un des meilleurs éléments de l’Asvel. Absent pendant la quasi-totalité de la saison précédente, l’intérieur alsacien est en train de réaliser l’une des meilleures saisons de sa carrière.
Âgé de 32 ans, rétabli d’une rupture des ligaments croisés du genou, difficile de croire que l’on aurait pu revoir un Joffrey Lauvergne de ce niveau.
Cette saison, avec l’Asvel, l’importance de l’ancien Chalonnais est flagrante statistiquement. Deuxième meilleur marqueur de l’équipe (11,7), deuxième meilleure évaluation (13,3), deuxième meilleur rebondeur (5,1), troisième joueur le plus efficace à 2 points (63,8%) et quatrième à longue distance (42,9%). Des moyennes et des pourcentages élevés. Le tout en 20 matchs et 21,1 minutes, en sortant du banc.
Impressionnant non ? En EuroLeague aussi il fait des ravages. Quatrième meilleur marqueur de l’Asvel (12,1 points), troisième meilleure évaluation (13) et deuxième meilleur rebondeur (5,5). Pour le coup, il joue exactement 6 minutes de plus.
En totale confiance, en pleine capacité de ses moyens, cela fait longtemps qu’il n’avait plus joué autant sur un parquet. Quand on le regarde jouer, on voit qu’il n’a pas beaucoup perdu malgré cette longue absence.
Lorsque les Villeurbannais ont été éliminés de la course au titre lors des derniers playoffs face aux Mets 92, TJ Parker affirmait dans un article de Basket Europe, que l’absence de Joffrey Lauvergne avait fait beaucoup de mal à cette équipe.
La saison précédente, l’Asvel était la 6e meilleure attaque de la Betclic Elite (86,1). Aujourd’hui, ils sont deuxièmes avec 85,2 points. Un chiffre plus faible mais qui en dit tant sur l’importance de l’intérieur. Sa présence rassure et permet de maintenir un niveau offensif rentable dans les résultats. Un point non-négligeable quand le meneur de cette équipe Nando de Colo a été absent pendant quelques semaines.
Un point que l’on voit moins dans les stats, Joffrey Lauvergne est un vrai soldat. Malgré sa longue absence, on voit que le poste 4/5 n’a pas peur de partir au contact, ou d’aller en mission. Sa polyvalence dans le jeu lui permet de toucher à tout. Lorsqu’un sportif de haut niveau est touché par une blessure aussi grave, surtout pour un joueur ayant la trentaine, on peut penser que le corps suivra beaucoup moins et qu’il sera plus difficile de s’adapter.
Hélas, ce n’est pas le cas pour le Villeurbannais. Pose d’écrans, création d’espaces, du jeu à l’intérieur, souvent bien placé, l’ancien du Zalgiris Kaunas joue encore comme il y a 3-4 ans.
Des intérieurs de 2m11 menaçant à longue distance ou à mi-distance, ça ne court pas les rues. Dans cette ère moderne du basket où le jeu offensif est encore plus important, ce que montre Joffrey Lauvergne à 32 ans témoigne l’importance qu’il a dans l’équipe de Pierric Poupet.
Une confiance qu’il rend bien au club puisque malgré cette lourde blessure, il joue 12 matchs en tant que titulaire. Sa place n’a jamais été remise en cause et l’Asvel n’a recruté que deux joueurs sur les postes 4/5. Mike Scott, sortant souvent du banc, et John Egbunu, qui ne s’est pas imposé au sein de l’effectif.
Un pari bien réussi, et surtout un retour gagnant.
Crédit photo : David Haynau / EuroLeague