Interview Axel Toupane : « Depuis 2019 je pense à venir à Paris »

- 20 janvier 2022

Dernière recrue en date du Paris Basketball, Axel Toupane (2,01m, 29 ans) arrive avec le statut de champion NBA dans la capitale. Mais surtout, il est venu y chercher des responsabilités.

Celui qui porte le numéro 33 en l’honneur de Scottie Pippen nous a donné les raisons de sa signature à Paris et des péripéties qui l’ont mené jusqu’ici.

Tu es devenu le cinquième Français champion NBA, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est cool, forcément. Ce n’est pas quelque chose auquel j’avais pensé. C’est gratifiant et j’étais en bonne compagnie. C’est très positif. Milwaukee, c’est une organisation qui a pour objectif d’être champion depuis un moment. Ils ont fait de bonnes performances, ils sont quand même allés loin en Playoffs mais il manquait toujours quelque chose. Ils ont acquis un peu d’expérience et un peu de vécu collectif qui, in fine, ont servi cette année pour aller chercher le titre. Pendant les Playoffs, tu sens vraiment que le groupe se resserre, que chaque match est très important. C’était intense et intime pendant les Playoffs. 

Comment s’est faite ton arrivée à Paris, le coach disait que vous étiez déjà en contact. C’est quelque chose que tu avais déjà imaginé ?

Venir à Paris, j’y pense depuis mon année à Malaga (2019/20). Ma dernière expérience européenne, qui ne s’était pas bien passée, mais qui m’a finalement beaucoup servi. Cette année à Malaga m’a permis de réfléchir et de déterminer ce que je voulais vraiment, c’est-à-dire la NBA, et ce que je ne voulais vraiment pas, c’est-à-dire une situation comme celle-ci. Être à l’étranger dans un effectif de 14/15 joueurs où tu joues une fois 15, une fois 20, une fois 10 minutes, tu ne sais jamais sur quel pied danser. C’est à ce moment-là que je me suis dit que jouer à Paris serait quelque chose de vraiment cool. Cela me permettrait d’être à la maison et d’être au cœur, au départ de la construction d’un truc vraiment sympa.

Après un peu moins de 6 ans à l’étranger, Axel Toupane est de retour en France

Tu arrives donc en janvier, y a-t-il eu des discussions plus tôt ?

On s’est rencontré au mois de septembre avec le club, pour faire connaissance, pour que j’en sache un peu plus sur le projet. Depuis, ils étaient restés en contact avec mon agent. Le timing a été ce qu’il a été, mais ça fait plusieurs mois qu’on se suit.

Tu passes de la NBA à la Betclic Elite, ce n’est pas un peu frustrant surtout sans coupe d’Europe ?

Pas du tout. C’était mon souhait. C’était mon choix de venir dans cette équipe. J’ai eu des propositions en Euroleague, mais ce que je voulais c’est être ici. Faire partie des leaders de l’équipe, être un des instigateurs du projet. Ce n’est pas du tout un pas en arrière ou une frustration, c’est vraiment mon choix. J’ai signé en pleine connaissance de cause, je savais exactement ce qui m’attendait et aujourd’hui je suis très content et fier d’être à Paris. 

« Ça fait un petit moment que je cherche ce statut »

Pourquoi Paris ? Je suppose que tu aurais pu viser n’importe quel club français. 

Je considère Paris comme ma ville, c’est chez moi. Tous mes amis et ma famille sont ici. C’est un club qui est jeune et très ambitieux, c’est un club qui va avoir une nouvelle salle dans un an et demi. Le club est né il y a que trois ans et ils ont déjà atteint un niveau très, très intéressant. On sait que l’Euroleague veut absolument une équipe à Paris. Ça fait beaucoup de points qui rendent Paris attirant à mes yeux. Ce que je veux aujourd’hui c’est avoir cette position de leader, être une des pièces centrales d’un projet, d’une équipe. Ici, c’est ce que je peux avoir donc je l’ai pris.

Tu as souvent bougé depuis ton premier départ de Strasbourg, ta signature jusqu’en 2024, c’était une volonté de stabilité? 

Exactement. Je pense qu’il y a des choses que seule la stabilité peut t’apporter. Aujourd’hui, avec le mindset que j’ai et le projet qui ma été proposé, c’était normal de signer un contrat à long terme. 

Face à Boulogne-Levallois, Axel Toupane a disputé son premier match avec Paris

Le club est en bas de tableau mais à seulement trois victoires du Top 8, le challenge t’a motivé? 

Bien sûr ! Il ne faut surtout pas oublier que le club est promu en première division. Quand tu regardes l’effectif, tu vois qu’il y a assez de talent. Je pense qu’à partir de là c’est assez attrayant et tant que tu peux être compétitif et avoir une chance t’es en bonne position. On sait que le championnat de France est très homogène, tout le monde peut battre tout le monde, même en playoffs. Il y a une stat qui est assez folle. Sur les huit dernières saisons, le champion de France était classé entre la sixième et la huitième place à quatre reprises. C’est un championnat où tout peut se passer.  

N’as-tu pas une petite pression de par ton statut, de signer dans un club en cours de saison et d’en devenir la tête d’affiche?

Du tout ! C’est ce que je suis venu chercher donc je ne vais pas me plaindre de le trouver ! Je ne vais pas me laisser atteindre par la pression. Ça fait un petit moment que je cherche ce statut mais jusqu’à présent je ne l’ai pas trouvé. Je pense que la G-League a été un super entraînement pour justement se mettre dans une position comme celle-ci, de leader. Je suis très content, pas de pression, c’est tout ce que je voulais. 

Tu as disputé ton premier match, comment t’es tu senti? 

Très bien, juste un petit manque de rythme parce que ça fait un moment que je n’ai pas joué. Je m’entraînais de mon côté mais c’était compliqué avec les voyages et les petits aléas comme le Covid que j’ai eu la semaine dernière. Ce premier match s’est bien passé. Bonne énergie, la salle cool, avec mes coéquipiers c’était super aussi. On a bien parlé, bien communiqué, bien échangé sur le terrain. Cette première est très positive pour la suite.

Avec le recul, ferais-tu les mêmes choix de carrière jusqu’à aujourd’hui?

Franchement, oui. Exactement les mêmes. En signant à Malaga, c’est la seule année où je ne m’étais pas écouté et où j’avais plutôt écouté ce que les gens pensaient qu’il serait bien pour moi. C’est-à-dire de jouer en Espagne. Depuis le début, je ne le sentais pas, je n’en avais pas vraiment envie. C’est la seule fois de ma carrière où ça ne s’est pas bien passé, mais ça m’a aussi permis d’apprendre beaucoup de choses. Ça a été l’élément déclencheur de tout le reste. Je pense que mes choix de carrière ont été cohérents. J’ai toujours voulu jouer en NBA. C’était mon objectif. J’ai réussi. Une fois que j’avais joué en NBA, j’ai voulu m’y établir un peu plus, c’est pour ça que je suis revenu en Europe. J’ai signé en Euroleague pour essayer de revenir en NBA avec un meilleur statut. J’ai connu deux belles expériences au Zalgiris et à l’Olympiakos. Même si à l’Olympiakos ça s’est terminé de manière un peu… marrante… c’était l’année où on avait quitté un match à la mi-temps… ça s’est un peu terminé en eau de boudin, mais ça reste quand même une super expérience dans un de mes clubs préférés en Europe. Je n’ai aucun regret sur mes choix de carrière, je ferais exactement les mêmes si c’était à refaire. Je suis content pour l’instant.

Crédit photos : F.Blaise

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