En grande forme depuis le début d’année 2024, Samir Gbetkom est l’une des grandes forces des Sharks d’Antibes. De quasiment 5 points à plus de 14 en moyenne, le franco-camerounais parle de son ascension fulgurante depuis janvier. Il explique aussi les éléments de la réussite du club azuréen, de relégable à potentiel candidat à la montée, et parle de ses ambitions pour les Jeux olympiques cet été.
En 2023, tu combinais à 4,7 points de moyenne. Depuis 2024, tu tournes à 14,5 points, as-tu l’impression d’être un nouveau joueur ?
Oui, comme je le montre depuis le début de l’année, j’ai progressé statistiquement.
L’arrivée du nouveau coach m’a apporté quelque chose de différent. J’en ai profité pour apporter quelque chose de nouveau à mon jeu. C’est ce qui fait que ça marche très bien pour moi depuis début 2024.
Depuis l’arrivée de JD Jackson, tout semble aller mieux pour toi. Pourquoi tu t’en sors mieux avec lui qu’avec Daniel Goethals ?
Quand il est arrivé, on a eu une grande discussion. On est revenu sur certains points qui n’allaient pas dans mon jeu. Les systèmes ont été faits de façon à ce que je sois plus à l’aise.
Le fait qu’il ait lui aussi joué au poste d’arrière a simplifié notre communication.
Dès le début, on s’est compris. C’est en partie grâce à cela que je suis plus à l’aise.
Peut-on dire que tu n’étais pas à ton aisé avec le coach Goethals ?
On a eu un début de saison compliqué comme tout le monde a pu le voir.
Cela a mis une petite pression à tout le monde, et nous avons tous joué un peu à l’envers. Personne n’était en confiance, notamment moi. C’est pourquoi je n’étais pas à mon avantage en ce début de saison.
L’arrivée du nouveau coach a apporté de la fraîcheur, nous sommes tous repartis de zéro. C’est ce qui nous a fait du bien.
» C’est toujours dans un coin de ma tête d’arriver à l’étage supérieur. «
De novembre à décembre, il y a eu une lourde série de 6 défaites de suite faisant de vous un potentiel relégable. Aujourd’hui, vous êtes à deux victoires d’une place en Playoffs, vous êtes confiant à l’idée de les jouer ou c’est trop tard ?
On a conscience que nous ne sommes pas loin des Playoffs, on revient de très loin.
Le début de saison était très compliqué, on était relégable, aujourd’hui, on a l’opportunité de jouer les Playoffs. Le coach nous répète toutes les semaines que l’on joue chaque match comme une finale. Il nous reste trois matchs, il faut les jouer à fond pour espérer atteindre les Playoffs, et faire quelque chose d’intéressant.
Et surtout, vous n’avez plus le droit à l’erreur.
Exactement, on a lâché beaucoup de matchs. On a fait un match sérieux à Nantes, on enchaîne avec Rouen qui est une équipe du top 4. Il faudra donc être sérieux à domicile.
On enchaîne ensuite avec Angers et Boulazac, on a conscience de cette opportunité et on travaille dur pour l’atteindre.
Parmi les trois prochaines rencontres, vous accueillez Rouen et Boulazac qui ont du mal à l’extérieur. Ce calendrier abordable vous met en confiance ?
Oui, c’est abordable pour nous mais on a aussi fait beaucoup d’erreurs face à des équipes qui étaient à notre portée et on n’a pas réussi à les prendre.
À domicile, on commence à être assez solide et il faudra être intraitable avec ces deux équipes pour espérer jouer les Playoffs.
En retraçant ton parcours, tu te révèles à Gries et Vichy, tu pars ensuite à Chalon ou tu joues peu, puis tu te relances à Reims où vous manquez de peu la montée. Désormais, tu es l’une des forces des Sharks, tu te dis quoi quand tu fais le bilan de tout ça ?
J’ai un parcours assez atypique. Je suis passé par les petites portes et j’ai su monter petit à petit en montrant de quoi je suis capable.
Je peux dire que je suis fier d’être un joueur solide de la Pro B. J’espère aller plus haut et faire de meilleures choses.
Prochaine étape : montrer que t’es un joueur solide de Betclic Elite ?
Exactement, c’est l’objectif. Au début de saison, l’objectif c’était la montée avec Antibes. Maintenant, c’est un peu plus compliqué, on verra comment on termine la saison. Mais pour l’année prochaine, ce sera toujours le même objectif.
C’est toujours dans un coin de ma tête d’arriver à l’étage supérieur.
L’objectif de la montée n’est pas encore enterré si vous allez en Playoffs.
Non, ce n’est pas encore mort, mais c’est toujours compliqué. On va tout faire pour monter, et cela ne m’empêchera pas de penser à aller à l’étage supérieur quoi qu’il arrive.
Les Jeux olympiques arrivent bientôt, le Cameroun est dans le deuxième tour de qualification avec le Brésil, les Philippines, la Géorgie, la Lettonie et le Monténégro. Disputer les JO est un objectif pour toi, tu y penses déjà ?
Oui, bien sûr. On a pour objectif de se qualifier. Même si on ne sera pas forcément attendu dans les équipes qui passeront.
On a déjà réussi à passer le premier tournoi qualificatif et les gens ne nous attendaient pas forcément à ce niveau. On espère créer la surprise cet été.
On fera tout pour avoir notre ticket pour les Jeux olympiques à Paris.
À l’heure actuelle, les J.O. sont tout aussi importants que les Playoffs avec Antibes ?
Oui, les J.O. c’est un rêve pour tout athlète. C’est un objectif qui est dans un coin de ma tête même si je dois finir ma saison avec Antibes de la meilleure des façons.
Une fois que tout sera terminé, je serais totalement focus sur les Jeux olympiques et mon équipe nationale.
J’aimerais avoir l’opportunité de les jouer à Paris, surtout le fait que ce soit à Paris compte beaucoup.
Crédit photo : Antibes Sharks / Miko Missana
