Vous avez sûrement entendu parler de lui cet été. Le vainqueur du Jordan Brand Our Turn Tournament, Steve Bah, s’est lancé dans un double projet Espoirs / Pro avec Aix Maurienne.
Alors qu’il démarre très fort sur le début de saison en Espoirs Pro B, le jeune meneur se livre sur ses attentes, ses chances de finir jouer en équipe première, et la hype internationale qu’il a connu cet été.
Pour ta deuxième saison en Espoirs, tu rejoins un club de Pro B avec le double projet en Pro. Pourquoi avoir choisi Aix ? Avais-tu des offres de Betclic Elite ?
Je n’avais pas d’autres offres en première division car les Mets 92 se sont arrêtés très tardivement, les effectifs étaient pleins, surtout à mon poste.
Aix m’a appelé, cela m’a fait plaisir. Leur projet était très intéressant et c’est la raison pour laquelle je les ai rejoints.
Le timing était serré avec les autres clubs, donc c’était impossible d’entrer dans un club de première division.
Mais, quand Aix m’a contacté, j’étais très intéressé déjà sur le moment même. Je les ai rejoints en disant que c’est un bon projet qu’ils me proposent, même si je préférais être en Espoirs Elite qu’en Espoirs Pro B.
Cette première saison t’a permis d’être repéré. Tout est allé très vite pour toi, as-tu la sensation de faire partie des joueurs majeurs de ta génération ?
Je ne vois pas les choses comme ça. C’est un but et un objectif que je dois atteindre, et je pense le faire petit à petit.
En attendant, je ne suis pas un joueur majeur de ma génération.
C’est une habitude pour moi de devoir prouver. Je dois montrer que je suis l’un des plus forts de ma génération, et ils vont le voir cette année.
À ton poste, les joueurs sont très jeunes aussi, sans compter JaCori Payne. Évoluer dans un tel contexte te rassure à l’idée d’avoir une chance de jouer en équipe première prochainement ?
Cela me rassure, oui. Devant moi, il y a Cori et Siri (Siriman Kanouté) qui sont deux forts joueurs.
Ils m’aident à me développer, et à voir comment je peux m’installer sur le jeu et le plan que l’équipe à mis en place.
On s’entend tous bien car on est un jeune groupe chez les pros.
On me fait savoir que si je continue à bosser, et d’écouter le coach, j’aurais des minutes. C’est très bien de jouer dans une équipe comme celle-ci.
” Il y avait beaucoup de hype autour de moi après le tournoi. “
C’est donc un point que tu as abordé avec le coach (Kenny Grant)
Oui, en effet. Il m’a dit qu’avec lui, c’est la défense d’abord et s’il voit que je sais défendre, je serais sur le terrain.
Il me répète aussi d’être à l’écoute de ses conseils. Il me demande de ne pas faire trop d’erreurs, ce qui est normal. Il me dit de défendre d’abord et de faire en sorte d’appliquer ce qu’il dit, puis tout se passera bien.
Cela ne te donne pas l’impression qu’on ne te demande pas de jouer principalement de tes points forts en attaque ?
On me demande juste de jouer. Bien sûr, il y a les points forts, mais je les connais et les entraîneurs en Pro et Espoirs les connaissent aussi, ils savent ce que je sais faire.
J’essaie de les appliquer le plus possible. Peut-être qu’au prochain match, ils voudront s’adapter par rapport à moi, et je ferais autre chose.
D’abord, je joue sur mes points forts et je m’adapte à la défense. S’ils veulent m’empêcher de driver par exemple, je vais essayer de créer mon tir ou de libérer l’un de mes coéquipiers.
Tu as participé au concours Jordan Brand. On a tous vu l’image où tu passes un cross sur ton adversaire avec le shoot de la gagne juste derrière. Raconte-nous comment tu es arrivé à ce concours et cette action en finale ?
J’ai été informé de cela environ deux mois avant.
Le producteur de Gazo, Sherkovie, m’a branché dessus. Je devais représenter sa marque « BSB » et participer au tournoi de 1 contre 1.
J’ai dit que je serais présent, mais je ne savais pas trop à quoi m’attendre. On m’a dit que c’est un tournoi pour les moins de 18 ans, j’ai accepté d’y participer.
La première étape, ce sont les qualifications à Paris, tout se passe bien, je gagne tous mes 1 contre 1 à 23 points, il fallait en marquer autant pour gagner.
Je passe cette étape, physiquement, je sentais déjà que j’étais plus fort que mes adversaires.
On arrive sur l’étape international, et on avait déjà fait des 1 contre 1 entre nous. Il fallait faire un classement du plus fort au plus faible pour nous affronter, comme dans un système de Playoffs (1er contre 8e, 2e contre 7e etc…).
Ce classement a été fait via les 1 contre 1 un jour avant le tournoi. Ce sont des coachs individuels de la NBA qui nous ont classé. J’ai été classé premier, et j’ai affronté le 8e sur la liste.
Premier match de 1 contre 1, je l’affronte mais il se blesse à la cheville. Il y avait 5-4 pour lui mais il s’est blessé donc j’ai gagné par forfait.
Le deuxième match, je joue contre un mec de Los Angeles. Selon moi, c’était le deuxième plus fort. Il a été classé 4e mais techniquement, il était très fort.
Je prends une bonne avance au début, il revient mais ensuite je crée l’écart. Le match est serré mais je l’emporte à la fin.
En finale, j’affronte un New-Yorkais. J’ai pris de l’avance dès le départ, à 2 minutes de la fin, il y avait déjà un écart (17-11).
Il s’enflamme vite fait mais tout le monde savait que j’allais gagner, c’était la fin. Pour conclure, je fais mon pull-up qui est mon move signature et je marque.
Grâce à cette victoire, tu tourneras dans la prochaine campagne de la « Air Jordan 40 », et un partenariat avec la marque pendant un an. Tu as perforé devant des personnalités venant du monde entier. Après ce match, tu as senti une hype internationale autour de toi ?
Oui, juste après le tournoi. J’ai eu beaucoup de retours, notamment de personnes qui ont regardé et qui me suivent maintenant.
Il y avait beaucoup de hype autour de moi après le tournoi et ça suivra sur la saison j’espère.
Des objectifs, des ambitions particulières ?
J’aimerais finir pro le plus rapidement possible, le reste on verra bien.
je veux suivre la trace de Bilal Coulibaly, on jouait ensemble en U18. Personne ne s’y attendait, il a bossé de son côté.
Il a taffé quand il fallait taffer. C’est ce que je veux faire aussi, être là au moment présent.
Crédit photo : Thomas Churlet / Anthony Perrey / Aix Maurienne Savoie Basket / Jordan Brand Our Turn Tournament / Nike