Vincent Collet : « L’esprit olympique c’est d’y aller pour monter sur le podium »

- 2 février 2021

Vincent Collet (sélectionneur des Bleus) : « En ayant les USA en poule, on ne pourra pas les jouer en quart. C’est la bonne nouvelle. Ce tirage au sort, on savait ce matin que l’Argentine serait avec l’Espagne et qu’on aurait soit les USA, soit l’Australie. On peut penser qu’ils vont faire une armada. Malgré tout si nous avions été avec l’Australie, on les savait redoutables; ça n’aurait pas été une évidence de le battre. Et puis on aurait risqué de jouer les USA en quart. Maintenant quand je vois le chapeau 3, je ne suis pas très content de ce tirage. C’est dur d’en parler car les TQO auront lieu tard, et il y a aussi le paramètre des finales NBA. Les Bucks pourraient priver Giannis Antetokoumnpo du TQO. Le Canada c’est potentiellement Murray, Joseph, Wiggins, Barret, Clark, Thompson, quelques bons joueurs en Europe… Vous avez une potentielle armada. On peut quand même dire qu’on est tombé dans un groupe très difficile. J’aimerais beaucoup être deuxième, mais il faut déjà prévoir juste de se battre pour obtenir la qualification. Il faut aussi respecter le troisième adversaire (l’Iran). De toute manière, on savait que les groupes seraient tous forts avec ce nouveau format.

La préparation n’est pas encore totalement arrêtée. On a évoqué le fait d’accélérer le processus après la fenêtre de février. A ce moment-là, on va essayer de la finaliser; là ça n’était pas possible. Le tirage avait de l’importance pour savoir quelles équipes solliciter (pour des matchs amicaux). Pour le moment, on a seulement deux matchs prévus contre l’Espagne. C’est très difficile à cette période; le Japon pourrait être un éventuel opposant.

Il y a des joueurs sur le devant de la scène de la scène; ça rentre dans le processus de sélection. Le rythme de la compétition est très important. On est déjà dans une saison particulière. Le rythme n’est pas le même. Les joueurs qui ne jouent pas c’est un handicap dans le processus de sélection; j’ai déjà eu l’occasion de le dire.

L’objectif c’est le podium, après sur la plus haute marche possible. En sport il arrive parfois des choses incroyables; mais avant il faut respecter les étapes. Il n’y a pas beaucoup d’écart entre être sur le podium et se faire éliminer de quelques points par rapport au groupe que l’on a. L’esprit olympique c’est d’y aller pour monter sur le podium.

Pour l’instant les Jeux vont avoir lieu. Les organisateurs ne savent pas encore dans quelle dimension. Il y a peu de chances que ça soit ouvert; on aura surement une solution intermédiaire. Le pire serait le huis clos avec simplement les caméras; j’espère que ça ne sera pas le cas. Si ça l’est il faudra faire avec.

Le Canada on ne les connait pas trop. C’est aussi un fantasme. Ils ont des joueurs qui sont tous des fers de lance de leur équipe. Mais ils ont rarement joué ensemble. Notre ossature, elle, a déjà gagné le bronze en 2019; elle a déjà du vécu.

L’objectif olympique est presque suprême pour tout le monde. Le calendrier pourrait poser problème à Rudy (Gobert) et Nicolas (Batum) qui pourraient arriver tardivement. Mais je pense qu’on pourrait avoir la meilleure équipe possible, même si des blessures peuvent survenir ».

Valérie Garnier (sélectionneuse des Bleues) : « Notre groupe m’apparait comme fort, même épineux. Il y a plusieurs facettes. D’abord avec USA qu’on ne rencontrera pas en quart. C’est un groupe fort. Les équipes se rapprochent, le japon, pays hôte, le Nigéria qui a fini 8e du dernier mondial… Le moindre point va être important. Les écarts ne seront pas importants, ça se passera du pointaverage. Avec la Corée et Porto-Rico (dans les autres groupes) on peut penser qu’il y aura des écarts très importants.

Akhator, Kalu… c’est une équipe (le Nigéria) compétitive. A une époque il y avait un gap important avec les équipes africaines, mais on n’est plus cette optique. Le Japon pratique un basket différent de la Chine. C’est une équipe très dangereuse. On devra faire attention au moindre point, ou battre les trois équipes. En commençant les JO avec 17 matchs réalisés on va être impacté, que ça soit raccourci c’est donc une bonne nouvelle.

On va être dans la difficulté dès le premier match (Japon). On joue les USA en dernier, les gars en premiers. Il faut se préparer. A chaque fois on aura deux jours de repos, c’est une bonne chose. La première étape c’est la qualification pour les quarts, la deuxième le dernier carré. Après il ne faudra pas laisser l’opportunité d’avoir une médaille. C’est un peu comme ça qu’on a décidé d’agir. Dès le premier match on aura une exigence de résultat.

Quand on est dans la difficulté de suite, on n’a pas à alerter sur certaines choses. Les joueuses savent que ça va être difficile, donc elles vont être plus concernées. Etre en alerte c’est pour nous être sur des basiques défensifs, de repli, de rebond, là on peut avoir une équipe très solide pour atteindre nos objectifs.

On fait comme si l’incertitude n’existe pas. Les équipes les plus courageuses, malignes, qui feront preuve de résilience seront les championnes. On a des objectifs. Il y a le coté adaptation qui doit entrer en ligne de compte pour être performant ».

Les tirages sont à retrouver ici.

Crédit photo : FIBA

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