Jean-Pierre Siutat : « C’était de notre responsabilité de prendre cette décision »

- 3 février 2021

L’annonce est tombée ce matin : la double confrontation France-Espagne chez les féminines n’aura pas lieu. En effet, plusieurs cas de Covid ont été détectés au sein du staff de la délégation espagnole. La décision a donc été rapidement prise de ne pas disputer ces deux rencontres, comme prévu, à Toulouse. Le président de la FFBB Jean-Pierre Siutat, la GM Céline Dumerc et la coach Valérie Garnier ont livré leurs impressions sur la situation.

Jean-Pierre Siutat (président FFBB) : « On est très attristé du forfait de l’équipe espagnole. J’ai eu un appel cette nuit de Jorge Garbajosa (son homologue) pour m’informer de leurs leur difficultés liées à un cas covid au sein du staff. Les mesures gouvernementales espagnoles ne leur permettaient pas de partir sur Toulouse. On ne pouvait pas prendre le risque d’impacter la délégation française. On a de suite décidé d’annuler ces rencontres. Jorge m’a reconfirmé ce cas ce matin et dit que d’autres personnes de la délégation étaient touchées. Sur le plan sportif on voulait faire ces rencontres. L’Espagne était très motivée. On a, par exemple, travaillé avec elle pour faire venir Astou Ndour qui se trouve au Sénégal. Cela montre que l’Espagne avait vraiment envie de faire ces deux matchs. On a des relations extraordinaires avec l’Espagne. On va tout faire pour honorer ces rencontres. C’est une forme de déception mais c’était de notre responsabilité de prendre cette décision.
Il y a de moins en moins de cas. Les joueuses qui ont été touchées ont tendance à être immunisées. Le travail est fait au sein des clubs pour protéger le groupe joueuses pros et les staffs. Maintenant il faut voir ce qui va se passer avec les variants. Aujourd’hui on est pas trop mal. Les bulles Euroleague et Eurocup se sont globalement bien passées.
On croise les doigts pour jouer l’Euro à Strasbourg avec du monde. On a prévu de faire un bout de prépa à Mulhouse qui a été l’un des premiers territoires marqués par le Covid. On veut marquer notre solidarité vis à vis de ça. Sil y a huis clos on négociera; je prendrais ma deuxième casquette pour négocier avec la FIBA. on veut que ça soit une valorisation du sport féminin.
Je sais que les retransmissions (sur La Chaine L’Equipe) auraient battu des records. On aurait eu beaucoup de monde. C’était aussi intéressant de valoriser notre basket féminin. Il faut être optimiste, espérer que tout ce qu’on a vécu soit derrière nous au moment de l’Euro.
Je ne pensais pas que Céline terminerait comme ça sa carrière. Elle a fait son premier match à huis clos à Tarbes son club formateur, son 500e match face à Bourges… C’est dommage pour elle; elle méritait mieux et de terminer avec des salles pleines pour finir ce qu’elle avait fait ».

Céline Dumerc (GM Equipe de France) : « Il y a énormément de déception. Tout le groupe avait à cœur de disputer ces matchs, surtout qu’ils étaient télévisés. Quand on s’engage dans un processus de stage avec des matchs, c’est de suite plus excitant. La décision prise est la meilleure. Il faut penser au coté sanitaire en priorité. Depuis quelques temps ce genre de choses se produit de manière régulière. Heureusement on a appris la nouvelle assez tôt. C’est de la tristesse de ne pas retrouver les terrains. Les filles ont à cœur de reporter le maillot bleu. C’est reporté à un peu plus tard ».

Valérie Garnier (coach Equipe de France) : « On s’était préparé à ces deux confrontations. Quand on l’a annoncé au staff et aux joueuses il y a eu de la déception. C’est un ralentissement dans notre planification de travail. On profite de chaque fenêtre pour se préparer à nos objectifs élevés. On va continuer à nos efforts et réorganiser les contenus. On va raccourcir un peu ce stage pour que les joueuses bénéficient d’un peu de repos. On sera performant si on fait de ces contraintes une force.
Le stage va être arrêté vendredi soir. On va peut être faire plus attention aux contenus tactique et technique. Nous avons la chance d’avoir une Fédération qui tient compte de nos demandes. On avait déjà eu l’opportunité de se retrouver en novembre. Il y avait une très grosse envie des joueuses de se retrouver. La désillusion est grande car c’était une chance d’avoir cette double confrontation et un éclairage sur le basket féminin; il y avait une détermination formidable de mon groupe par rapport à ça. En Equipe de France il y a trois générations qui se côtoient; c’est très très positif. Les filles prennent du plaisir à vivre ensemble.

Crédit photo : Ann-Dee Lamour

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