L’ancien Choletais brille en NBA cette saison. À l’heure où le poste de meneur de jeu est sur le point de connaître une nouvelle ère en Équipe de France, Killian Hayes pourrait être l’une des nouvelles pièces majeures des Bleus.
Drafté en 7e position en 2020 par les Detroit Pistons, Killian Hayes a connu des débuts difficiles avec sa franchise. Ne jouant que très peu de matchs, le Français a connu quelques blessures et n’a pas été étincelant lors de ses apparitions. Lors de cet exercice 2020/21, il a compilé 6,8 points, 5,3 passes décisives et 2,7 rebonds en 26 matchs. Lors de la Draft suivante, les Pistons ont récupéré le premier choix avec Cade Cunningham. Ce dernier jouant au même poste que le Frenchie, le fils de DeRon Hayes, a surtout eu un rôle en sortie de banc. Encore une fois, l’ancien meneur de Cholet déçoit, ne montrant pas de signes de progrès (6,9 points, 4,2 passes décisives et 3,2 rebonds en 66 matchs).
Cette saison, Killian parvient enfin à faire taire les doutes autour de son adaptation en NBA. Cade Cunnigham blessé pour la saison, le Français a su saisir avec brio l’opportunité. En 44 matchs, il tourne à 10 points, 5,7 passes décisives et 2,8 rebonds, assumant de plus en plus ses responsabilités, et avec un côté clutch (39,6% de réussite au tir et 33,5% à trois points). S’il continue sur cette lancée, il est fort probable qu’il puisse honorer sa première sélection en Équipe de France.
Et pourtant, les relations entre la Fédération Française de Basket-Ball, et Killian Hayes, n’ont pas toujours été des plus fructueuses. La dernière fois qu’il a porté le maillot Bleu remonte au mondial U17 en 2018.
En 2019, avant de rejoindre le club allemand du Ratiopharm Ulm, le natif de Lakeland en Floride, décline une convocation en Équipe de France U20, préférant s’entraîner individuellement dans son état natal. Suite à cela, il écope d’une suspension de six semaines, du 20 septembre au 1er novembre.
Une décision que Jean-Pierre Siutat, président de la FFBB, n’a pas appréciée. Lors de la finale de l’EuroBasket des U20 en 2019, ce dernier avait indirectement pointé du doigt le meneur dans un tweet.
Cependant, malgré son envie de jouer pour les Bleus dès le prochain mondial, Killian Hayes n’était pas allé contre la volonté de sa franchise. Avant que la saison ne reprenne en NBA, le numéro 7 des Pistons, déclarait dans L’Equipe : ” Si Détroit ne veut pas que j’aille en sélection, je n’irai pas “.
Une page se tourne à la mène
Toutefois, la concurrence est rude à son poste, mais l’ancien Choletais est l’un des noms les plus susceptibles de prendre la relève. Lors du dernier EuroBasket, les trois meneurs sélectionnés par Vincent Collet étaient Thomas Heurtel, Théo Maledon et Andrew Albicy. Frank Ntilikina, forfait à cause d’une blessure, était retenu dans les précédentes compétitions.
Dans cette liste, hormis Hayes, on retrouve deux joueurs évoluant aussi en NBA : Théo Maledon avec les Charlotte Hornets, et Frank Ntilikina avec les Dallas Mavericks. Le premier est en difficulté depuis son arrivée dans la Grande Ligue. L’ancien Strasbourgeois, lui, est décevant et ne s’est pas imposé comme un titulaire incontestable en sélection. Thomas Heurtel, quant à lui, n’est plus sélectionnable en Équipe de France après avoir rejoint le Zénith Saint-Petersbourg, un club russe. Andrew Albicy (32 ans) se rapproche petit à petit de la fin de son aventure avec les Bleus.
La plus grande concurrence à ce poste à l’avenir pour Killian Hayes serait donc Sylvain Francisco, qui réalise un très beau début de saison avec le Péristéri, en Grèce. Avec des moyennes de 10,3 points, 5,3 passes décisives et 3,1 rebonds en 11 matchs, il pourrait probablement honorer de nouvelles sélections aux prochains rassemblements.
Un autre joueur a de grandes chances de rejoindre les Bleus prochainement. Nadir Hifi, la sensation Porteloise, a récemment choisi de jouer pour l’Équipe de France. Avec des moyennes de 15,2 points, 3,3 passes décisives et 1,6 interception en 28,5 minutes de jeu, le meneur est l’une des rares satisfactions du Portel cette saison. Cependant, de par son statut de titulaire dans une franchise NBA, Killian Hayes, prend une nouvelle fois l’avantage sur ses compatriotes.
Avant l’heure, c’est l’heure
Prochainement, deux grandes compétitions arrivent pour les Bleus. Du 25 août au 10 septembre 2023, se déroulera la Coupe du Monde au Japon, en Indonésie et aux Philippines. Ensuite, en 2024, les Jeux Olympiques débarqueront à Paris. Ce sera le moment pour certains joueurs, à l’image de Victor Wembanyama ou Killian Hayes, de s’imposer comme les relèves de la sélection. Ces deux-là pourraient même jouer ensemble dès la saison prochaine, si les Pistons obtiennent une nouvelle fois le premier choix de Draft. Un avant-goût de ce qu’il pourrait nous attendre en Équipe de France dans les années à venir ?
À ce jour, le meneur réalise la meilleure saison de sa carrière. Les Detroit Pistons et les Chicago Bulls s’affrontent d’ailleurs ce jeudi 19 janvier à l’Accor Arena. Ce match sera l’occasion pour Killian Hayes de marquer les esprits face à son public.
Crédit photo : NBAE / Getty images/P.Ledez/ESSM