L’interview a été enregistrée le vendredi 12 juillet, soit la veille du premier match des Bleuets face à la Pologne.
Habitué des sélections jeunes en Équipe de France, Zacharie Perrin a démarré sa quatrième campagne. Pour la première fois, il jouera sous les ordres de Guillaume Vizade pour l’EuroBasket avec les U20. Le futur Nancéien parle de sa fierté d’être l’un des meilleurs jeunes du pays, et du statut des Bleuets sur cette édition.
Nouvelle campagne en Équipe de France, que représente ce genre d’événement pour toi dans une saison ?
C’est toujours une fierté de représenter l’Équipe de France. C’est ma quatrième campagne, j’ai toujours cette satisfaction de faire partie des meilleurs joueurs de ma génération sur le territoire.
Représenter le pays est toujours une fierté, je suis très heureux par rapport à cela.
L’année dernière, tu avais fait une très bonne coupe du monde avec les U19, un peu de frustration en finale avec beaucoup de fautes. Tu as eu à coeur de te racheter d’ici les prochains jours ? Tu y penses encore ?
Non, pas du tout. Ce qu’il s’est passé lors de la finale l’année dernière, c’était déjà oublié deux jours après. C’est la marque des joueurs forts mentalement.
Je sais que mes fautes de l’année dernière ont probablement coûté la coupe du monde. Je suis un grand garçon donc j’ai appris de tout cela.
Je n’y pense pas du tout. C’était un fait de jeu, et mentalement je suis assez fort pour passer à autre chose et rester focus sur moi-même. Je n’ai pas le sentiment que je dois me racheter. Quand on porte le maillot de l’Équipe de France, il faut toujours être performant et à 100%.
Cette finale t’a permis de devenir plus fort mentalement ?
Oui, cette année, j’ai joué ma première saison professionnelle. J’ai pu jouer une quarantaine de matchs avec Antibes en tout. Cela m’a permis de me développer sur plusieurs aspects, dans mon jeu mais aussi mentalement.
Vous affronterez la Pologne, la Grèce et la Serbie en phase de poules, ces rencontres peuvent être des matchs pièges selon toi ?
Bien sûr, je pense déjà que le match de demain (contre la Pologne, victoire 110-56) sera un match piège. On joue contre le pays hôte, c’est très délicat et rentrer dans une compétition, c’est toujours difficile chez les catégories jeunes.
Dès la première minute, on sera focus, puis comme tu l’as dit, il y a aussi la Serbie et la Grèce qui sont deux très bonnes nations. Dans les catégories jeunes, ces équipes ont l’habitude de jouer ensemble depuis 3-4 ans. Nous, notre effectif change beaucoup sur les deux dernières années.
On s’est préparés pendant presque un mois, on va se concentrer sur cela.
“Les gens se disent que si tu n’es pas en NBA à 18-19 ans, il y a un problème.”
En voyant l’impact de Guillaume Vizade sur ses équipes, malgré le changement d’effectif, sa présence vous rassure pour rivaliser avec ces équipes ?
On peut rivaliser avec n’importe quelle équipe, car nous avons de très bons joueurs.
Pour rebondir sur Guillaume Vizade, c’est le coach phare du championnat français. Il sait ce qu’il fait, il a énormément d’expérience dans le monde professionnel ou même avec la sélection U20 l’année dernière.
On lui donne 100% de notre confiance, il nous donne la sienne aussi. Avoir un coach comme lui sur le banc, c’est toujours un plus pour nous en tant que joueur. C’est un énorme avantage.
Vous arrivez en tant que champion en titre, avant le début du tournoi, vous en parlez ? Le doublé occupe une grande partie de vos pensées dans la vie d’équipe ?
Non, on a pas du tout cet état d’esprit. On pense d’abord à progresser et on va prendre les matchs les uns après les autres. Ce serait arrogant de penser tout de suite au doublé.
Il y a trois matchs de poule qui ne comptent pas vraiment, mais ensuite il y a quatre matchs à élimination directe. Pour l’instant, personne ne pense au titre, on veut juste s’améliorer de match en match.
Il faut être prêt directement pour enchaîner sur les huitièmes, quarts et demi, puis on a forcément la médaille d’or en tête mais on n’en discute pas. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour y arriver à cette médaille.
Récemment, les U17 ont été surpris par la Chine et le Porto Rico. Vous avez suivi ? Mentalement, ça vous aide à vous préparer aussi ?
On a suivi, on était déçu pour eux. Mentalement, ça ne change rien pour nous en réalité, mais on est déçu pour eux.
Il y a deux ans en U18, avec la moitié de l’équipe, avec la moitié de l’équipe on avait perdu contre la Slovénie en quart de finale.
Le basket international est très compliqué. On est tous sur nos gardes, il faut respecter tout le monde dans le tournoi. Les petites équipes sont parfois les plus compliquées à jouer.
Je prend l’exemple d’Israël pendant l’Euro U20 l’année dernière qui perd presque tous ses matchs de poule, finalement elle va en finale et perd en prolongation contre la France. Tout cela ne veut rien dire. Il faut juste être prêt, on sait ce que l’on doit faire.
Tu as vécu une année compliqué en NCAA, tu es revenu dans ton club formateur, tu seras en Betclic Elite la saison prochaine. Comment rebondir aussi vite ?
C’est ma force mentale qui m’a accompagné, et puis un très bon entourage.
J’ai vécu des périodes très compliquées en tant que joueur, comme lorsque j’étais aux États-Unis, j’ai eu un entourage sain autour de moi, qui m’a toujours poussé à prendre les meilleures décisions.
L’option : revenir à Antibes, était la meilleure pour moi. Après ma bonne saison en Pro B, j’avais absolument envie de découvrir la Betclic Elite. J’ai eu ce spot à Nancy qui s’est présenté, j’essaie de passer chaque étape petit à petit. La Betclic était un objectif à court-terme, je suis content de l’avoir fait. J’en ai d’autres à moyen-terme et long-terme, mais je suis content de rejoindre cette très belle équipe de Nancy.
Chacun a son parcours, les gens oublient vite, ils voient plein de joueurs à 18-19 ans en NBA, ils se disent que si tu n’y es pas, c’est qu’il y a eu un problème.
J’ai un parcours comme tout le monde, on a tous des obstacles dans notre carrière, j’en ai eu en étant très jeune et j’ai réussi à les surmonter. Je sais qu’il y en aura d’autres, donc je suis prêt par rapport à cela.
Crédit photo : FIBA