ITW Armel Traoré : « On s’est dit que parler c’était bien, mais il fallait répondre par les actes »

- 25 juillet 2023

Une magnifique saison s’achève pour Armel Traoré. Finaliste des Playoffs LNB avec les Metropolitans 92, l’ailier est sacré champion d’Europe avec l’Équipe de France U20. Le nouveau Blésois se livre sur son aventure avec les Bleuets.

Dans cette équipe, on retrouve des joueurs ayant évolué à moitié avec les Espoirs et les Pro, d’autres à l’étranger. Comment avez-vous réussi à trouver cette alchimie ?
La plupart des joueurs présents lors de cette compétition, on se connaissait bien. Il y a eu quelques nouvelles têtes, mais pour certains, on avait déjà joué contre eux, donc il y avait des affinités, cela a facilité les choses. On a réussi à créer une vraie alchimie entre nous, et cela nous a réussi puisqu’on est désormais champion d’Europe.

La majorité de vos matchs ont été remportés avec au minimum 20 points d’écart. Avez-vous eu le sentiment dès le départ que vous étiez l’équipe la plus dangereuse ?
On ne s’est pas dit cela, on a vraiment pris les matchs les uns après les autres. Hugo (Mienandi) et moi en tant que co-capitaine, avons eu un discours portant sur le fait qu’il fallait regarder l’adversaire les yeux dans les yeux, jouer sérieusement, et de la manière la plus humble. On a su tirer notre épingle du jeu, et on a montré de belles choses.

 » Il n’y avait pas de la peur dans leurs yeux mais de la détermination. « 

La France n’avait plus remporté le Championnat d’Europe depuis 2010. Y a-t-il eu un discours de motivation avant la compétition pour décrocher à nouveau la médaille d’or ?
Non, on était tous focus sur l’objectif, on s’est tous parlé. On s’est dit que parler c’était bien, mais il fallait répondre par les actes. C’est ce qu’on a fait, on a agi, et on a répondu présent sur toutes les catégories du jeu. On a dominé nos adversaires, imposé notre jeu, sauf en finale où l’adversité était plus difficile, mais c’est de cette manière qu’on a su gagner les matchs.

Penses-tu que la France puisse devenir la meilleure nation au rang mondial dans un avenir proche ?
C’est ce que je nous souhaite, mais je dirais juste que les équipes qu’on a joué étaient elles aussi très sérieuses. Elles voulaient montrer leur meilleur visage et on l’a senti.
Il n’y avait pas de la peur dans leurs yeux, mais de la détermination. Ce sentiment donne encore plus de motivation pour jouer, on sait qu’on est attendu. C’est ce qui a fait notre force. Aujourd’hui, il y a beaucoup de noms français qui ressortent, et il faut continuer sur cette lancée.

Hugo Mienandi a dit qu’aux yeux des équipes étrangères, si la France a réussi à sortir un joueur comme Victor Wembanyama, alors d’autres seront à surveiller. Le rejoins-tu à ce propos ?
Il n’a pas tort, on a des joueurs dotés de qualités physiques indéniables. Forcément, lorsque les équipes jouaient contre nous, elles voulaient montrer leur meilleur visage car il y a beaucoup de potentiel à exploiter. De leur point de vue, il faut montrer qu’ils peuvent nous tenir tête.
On a beaucoup de joueurs dans l’équipe qui ne sont pas encore arrivés à pleine maturité dans le jeu, il y a encore une marge de progression dans certains aspects du jeu. Il n’y a que de belles choses qui se préparent pour l’avenir.

À titre personnel, l’échec au mondial U19 en 2021 en finale était un facteur de revanche pour le Championnat d’Europe avec les U20 ?
Tout compétiteur veut gagner. Si on perd en finale, ce qui pour ma part a souvent eu lieu dans ma jeune carrière, on veut forcément gagner. De là à dire que c’était une revanche a prendre, je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est qu’on veut toujours montrer un meilleur visage sur la prochaine compétition, et c’est ce qu’on a fait. Je suis très content de l’équipe et fier de moi également.
Évidemment, cette défaite en finale avec les U19 ou même cette année avec Boulogne-Levallois, sont restés dans un coin de ma tête. 

Le basket français est-il en train de s’imposer comme l’un des meilleurs au rang mondial ?
Oui, clairement ! On est en train d montrer qu’on a notre place dans le monde du basket. Il ne faut pas se reposer sur nos lauriers. Il faut continuer à travailler dur pour gagner encore plus de médailles, et gravir les échelons. Ça vaut tout autant pour les catégories jeunes ou même pour l’Équipe de France A.

Après avoir évolué avec l’équipe première des Mets 92, penses-tu que ton expérience au plus haut niveau du championnat de France t’a permis de te révéler d’avantage aux yeux du monde pour cette compétition ?
J’ai gagné en expérience et je l’ai montré tout au long de la compétition. Ce n’était pas aussi physique, la compétition a été longue aussi. Je n’ai pas eu beaucoup de temps de repos entre la finale de Betclic Elite et le Championnat d’Europe. Quand tu joues contre des gens de ton âge, alors que toutes l’année, tu joues contre des pro c’est pas du tout la même chose.
Cette expérience, c’est aussi ce que le coach voulait. En tant que leader défensif et offensif, c’est ce que j’ai essaye de faire.

Crédit photo : FIBA

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