ITW Ilias Kamardine : Marseillais Valuable Player

- 25 juillet 2023

MVP de l’EuroBasket U20, Ilias Kamardine a fait vibrer le basket français grâce à son tir clutch à 3 points sur la tête de Noam Yaacov à un peu plus d’une minute de la fin du match en prolongation. Il se livre sur son expérience et ses projets futurs.

Cette équipe de France a pris un nouveau départ avec un nouveau coach. Ce renouvellement était ce qu’il fallait à cette équipe pour renouer avec l’or ?
C’était spécial, même si on avait déjà une base par rapport à l’année dernière, mais oui c’était un changement positif. Guillaume (Vizade) a de l’expérience, il connaît les matchs à haute intensité au très haut niveau. Il nous a bien briefé, le staff aussi, et en plus ils nous ont laissé croire en notre projet. C’était un changement bénéfique.

Lors de cette campagne, l’équipe s’est montrée particulièrement dominante sur chaque rencontre; quel était le secret ?
Je pense que c’était notre alchimie. On s’entendait tous bien, personne n’était à l’écart. Il faut noter aussi que l’on était douze joueurs, ce qui faisait la différence face à d’autres équipes qui comptaient principalement sur six ou sept joueurs. Nous étions douze, et tous étaient importants, et tu rajoutes à cela le fait qu’il y avait une alchimie folle, c’est ça le vrai secret.
Notre effectif avait plus de profondeur et c’est cela qui a fait notre force. On ne pouvait pas en enlever un de la rotation, on avait besoin de tout le monde. Peu importe qui jouait sur le terrain, on gardait la même intensité, même énergie, même alchimie et ce qui a fait la différence.

Le fait d’être coaché par ton futur entraîneur à Vichy-Clermont (Guillaume Vizade) a été un facteur de confiance pour être aussi performant lors du Championnat d’Europe ?
Oui, j’avais sa confiance et en plus même pour la suite ce sera bénéfique. On a réussi à créer un lien fort cet été, ce n’est que du plus d’un point de vue personnel pour ma confiance.
On se connaissait déjà un peu avant, on s’était appelé au téléphone avant l’été, l’année dernière aussi. Je connaissais déjà sa philosophie de jeu, je savais quel plan de jeu il avait pour notre équipe. Quand je suis arrivé, j’étais déjà prêt et je savais aussi dans quelle direction il voulait nous orienter.

 » Je savais que c’était à moi de prendre ce shoot. « 

Il y a une action que l’on retient surtout, c’est ce tir clutch en overtime...
J’aime beaucoup les fin de match. Je savais que c’était à moi de prendre ce shoot, je vois la balle partir un peu sur la gauche, en plus il y avait faute sur moi donc j’étais un peu obligé de charger mon tir. Quand ça rentre, c’est la libération.
Je suis quand même bien sur mes appuis, je fais bien ma routine et ma gestuelle, et quand je la vois rentrer avec la planche j’avais les frissons. J’avais même un peu de mal à réaliser ce qui s’était passé. En plus, il ne restait plus beaucoup de temps, un peu plus d’une minute donc je me dis « c’est cool on a mis un gros shoot, mais tout peut se passer encore ». J’ai essayé de me concentrer à nouveau le plus vite possible.

On se sent comment dans un contexte aussi particulier où tout peut encore basculer ?
Je savais que j’allais prendre un tir décisif. Avant cette action, j’avais tenté un tir à 3 points que j’avais marqué, un autre ensuite que j’avais raté. Je savais que le jeu tournait autour de moi à ce moment précis, et que mes coéquipiers me faisaient confiance. Ils me donnaient les ballons, gagner leur confiance m’a aidé à mettre ce tir. Dans un match aussi serré, tu te dis juste que chaque panier est important et qu’il faut marquer peu importe la manière.
Ce n’est pas une action qui se prépare, même eux me le disaient qu’ils me faisaient confiance pour prendre ce tir en fin de match. Tout s’est fait instinctivement, mais ils avaient conscience qu’à ce moment-là, ils pouvaient faire confiance à Ilias. Sur l’action, Maxime (Raynaud) a l’avantage, il reste 5 secondes, et c’était soit lui soit moi. Mais vu le peu de temps qu’il reste, jouer l’avantage sur lui, aurait été compliqué. J’étais donc obligé de prendre ce tir. Chaque action doit se concrétiser sinon tu le sais qu’Israël sera encore plus agressif et qu’ils feront tout pour marquer.

Une telle performance collective est convaincante pour représenter l’avenir du basket français ?
On en parlait avec les gars, on sait que la France a un vivier énorme. Nous sommes une très forte nation avec de très gros joueurs et il faut en profiter. Victor (Wembanyama) a mis la lumière sur la France mais autour il y a encore pleins de bons joueurs, on a pas juste le premier choix de la Draft. On a aussi des Sidy Cissoko, Rayan Rupert, Bilal Coulibaly… Maintenant on gagne l’Euro donc on est vraiment capable de réaliser de grandes choses. Il y a les U19 qui ont été en finale de Coupe du Monde, c’est magnifique aussi.

As-tu remarqué que ta côte avait monté au niveau du basket européen ?
Tu sais, je réalise toujours pas ce qui s’est passé encore. Je pense que ça s’est vu quand même parce que les gens ont vu l’action, puis j’ai été élu MVP donc je suis content. Maintenant, j’ai pas vraiment réalisé si ma côte avait monté ou si j’ai pris de la valeur ou pas. De toute façon, ce n’est pas vraiment cela qui m’intéresse. J’ai juste envie de continuer à travailler, de me concentrer sur ce qui est à venir. C’est une source de motivation supplémentaire.

Prêté par la JDA Dijon, as-tu déjà un plan tracé pour l’épisode post Vichy-Clermont ?
J’essaie d’avancer étape par étape, on va déjà voir comment ça se passe à Vichy. L’objectif est de revenir à Dijon. En revenant là-bas, il faut aussi avoir un rôle, des minutes et montrer ce que je sais faire pour gagner ma place en Betclic Elite.

Un petit retour à la maison vers Fos-sur-Mer ?
(Rires). Pour l’instant, je suis sous contrat avec Dijon donc on va rester là-bas pour le moment. Mais c’est quand même un peu ma maison aussi Dijon, j’aime bien la ville (rires).

Crédit photo : FIBA

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