Après avoir passé un peu plus de deux ans au Champagne Basket, Thomas Andrieux retrouve un club qu’il connaît bien : la Chorale de Roanne. Après l’avoir côtoyé en tant que joueur, il revient en tant qu’entraîneur principal. Si la qualité de l’effectif du nouveau pensionnaire de Pro B en a séduit plus d’un, l’ancien Champenois insiste sur les valeurs d’humilité et de travail.
Après deux ans au Champagne Basket, vous signez à Roanne. Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre la Chorale alors que le club voulait continuer avec vous ?
On est sollicité par les différents clubs lorsque nous sommes en fin de contrat, comme les joueurs.
J’avais aussi la volonté de continuer à progresser, le projet du Champagne Basket n’était plus tout à fait le même qui m’a été présenté à mon arrivée.
Après ces deux saisons en Pro B, certains clubs ont tapé à la porte. Je suis très heureux de rejoindre la Chorale par l’intermédiaire du président Emmanuel Brochot.
Votre passé de joueur à Roanne vous a aussi convaincu d’y retourner, cette fois en tant qu’entraîneur ?
Oui, tout à fait, j’y avais passé deux très belles saisons de 2001 à 2003 ponctuées par une montée en Pro A à l’issue de la saison 2001-2002.
Je me souviens encore d’une très belle fête, j’ai encore les images en tête à l’hôtel de ville. Nous avions une très belle équipe avec Jimmal Ball, Laurent Cazalon, Scott Forbes, Mohamed Kante. Nous étions très soudés, on avait réalisé une très belle saison.
C’est un petit peu un clin d’oeil du destin pour moi de revenir au club en tant qu’entraîneur. Selon moi, c’est l’un des meilleurs clubs du basket français.
Cet été le recrutement de Roanne a suscité beaucoup de réactions. Beaucoup sont impressionnés par la qualité de cet effectif. C’est un message que vous envoyez au reste de la division ?
Je ne suis pas du tout dedans, je ne m’occupe pas de la réaction des uns et des autres, je ne regarde pas. Je suis là pour m’occuper de mon équipe et de mon club.
Je ne maîtrise pas les réactions des uns et des autres. On a essayé d’être au plus près de ce qu’est la Pro B aujourd’hui.
Suite à mon expérience au Champagne Basket, je connais bien cette division. Elle implique un certain nombre de choses, le recrutement nous convient mais la réalité du terrain est différente.
On sait que ce sera un championnat très exigeant avec 20 équipes et 38 journées.
Certaines ont très bien recruté y compris des promus. C’est un championnat où il faut rester très humble. On le voit encore avec la belle saison que vient de faire La Rochelle, la belle saison de Saint-Quentin il y a deux ans. Il y a toujours des surprises, mais il faut garder beaucoup d’humilité, et travailler. J’espère, bien évidemment, que nous serons compétitifs dès le début de saison.
Dans l’effectif, on voit Florian Léopold qui était l’un des 10 meilleurs répondeurs du championnat la saison passée. Il y a aussi Dylan Affo Mama, l’un des meilleurs à son poste dans ce secteur. Le rebond fut l’un des plus gros défauts de la Chorale ces deux dernières saisons. C’est un point que vous avez voulu corriger dès le départ en construisant l’équipe ?
Je n’ai absolument pas tenu compte de ce qu’il s’était passé pour la simple et bonne raison que la Chorale évoluait en Betclic Elite et avec d’autres joueurs.
Comme je l’ai dit, notre volonté était surtout de correspondre au maximum aux exigences de la Pro B. Le souhait était d’apporter une dimension physique et athlétique à cette équipe.
Florian et Dylan, que j’ai formé à Boulazac, sont des garçons que je connais très bien et qui connaissent très bien ce championnat. C’était une volonté d’être compétitif dans ces secteurs du jeu.
“La compétitivité de la Pro B va monter encore d’un cran.”
Il y a beaucoup de gros noms, avez-vous une idée des stratégies que vous mettrez en place pour les faire jouer tous ensemble ?
Nous n’avons pas encore démarré la pré saison, on reprend l’entraînement le 5 août. (propos enregistrés le samedi 3 août)
Ma mission première est de créer un état d’esprit qui corresponde à ce que souhaite le club. L’année dernière, certaines valeurs ont été un peu bafouées donc on souhaite avoir des joueurs qui vont mouiller le maillot et qui vont totalement s’intégrer au projet du club. Ces valeurs seront déterminantes, et je serais intransigeant.
Cette saison en Pro B sera particulière, il y aura 20 clubs en lice. On connaît la difficulté de la seconde division. Pour vous, c’est une année plus excitante que d’habitude avec ce contexte ?
Il faut évoquer ce passage à 20 clubs. Il y a une réforme du championnat, qui n’est pour moi pas toujours cohérente. Selon moi, l’idée de rester à 18 clubs en Betclic Elite et en Pro B correspondait parfaitement.
Peut-être qu’une dizaine de joueurs français étant dans deux clubs disparus, ne pourront peut-être pas évoluer au plus haut niveau. Ce qui est quand même dommageable.
Effectivement, la compétitivité de la Pro B va monter encore d’un cran. L’an passé, (rires), on pensait déjà que c’était un peu infranchissable.
Selon moi, le championnat n’aura jamais été si relevé, notamment avec autant de prétendants pour les premières places et aux Playoffs.
Les premiers matchs seront déjà très déterminants pour l’ensemble de la saison ?
Ils le sont tous, mais effectivement, lorsque l’on est coach, on raisonne d’abord à moyen-terme.
Pour nous, c’est d’abord priorité à la pré saison. On ne va pas se projeter trop sur le championnat et surtout sur la longueur de la saison.
On se prépare à jouer une cinquantaine de matchs entre la saison régulière, la Leaders Cup, la coupe de France, puis éventuellement les Playoffs.
Il ne faut pas se projeter trop loin, on y va étape par étape, c’est très important.
En ce qui nous concerne, notre équipe est constituée à 90% de nouveaux joueurs. Le retour de blessure de Maxime Roos aussi est important, afin de lui permettre de retrouver des sensations.
Il faut déjà faire cohabiter tous ces joueurs, puis être compétitif d’un point de vue sportif. Cela arrivera avec les matchs officiels.
Crédit photo : FIBA / Champagne Basket