ITW Rudy Ekwakwe-Priso (Pau) : « Le basket que j’aime, c’est avoir la balle et créer des choses »

- 30 janvier 2024

Deuxième meilleur marqueur du championnat Espoirs Pro B (19,4 points), Rudy Ekwakwe-Priso est le leader offensif de l’Elan Béarnais. Nouveau rôle, nouvelles responsabilités, alors nouveau joueur. Dans un rôle qui lui convient beaucoup mieux, le Landais s’exprime sur les différents aspects de son explosion.

On remarque que la saison dernière tu marquais 8,7 points en 22 minutes. Cette fois-ci, tu marques 20 points en plus de 30 minutes. Qu’est-ce qui a changé ?
Le premier changement c’est la descente en Espoirs Pro B. L’équipe n’était pas construite de la même façon.
D’un coup, j’ai eu beaucoup plus de responsabilités, j’ai beaucoup plus le ballon dans les mains, donc je fais plus de choses que la saison dernière. Avant, j’avais un rôle qui ne faisait pas de moi l’un des leaders offensifs de l’équipe. J’avais moins de ballons et de shoots.
Cette année, la balle passe par moi dans ce type d’action, ce qui fait que j’ai beaucoup plus l’occasion de me montrer. Le résultat fait que je suis à 20 points de moyenne alors qu’avant, j’étais à 8.

Le fait que ce soit un niveau inférieur contribue à cette ascension ?
La baisse de niveau contribue car c’est clair qu’en Espoirs Pro B, c’est moins fort qu’en Espoirs Pro A. Oui, cela aide pour exploser car cela me permet de montrer certaines de mes qualités, et ce n’est pas ce que je pouvais faire l’année dernière. J’étais juste un pur shooteur qui reste dans le corner. Cette fois-ci, j’ai la balle, je joue les picks et les un contre un. Tout ça m’aide à me développer en tant que joueur.

” Le rugby est plus un sport collectif que le basket. “

Considères-tu que c’est une vraie progression ou alors tu aurais pu faire les mêmes statistiques la saison passée si tu avais le même temps de jeu ?
Je pense que oui. J’ai quand même progressé, mais je pense que j’aurais pu le faire. Mon jeu est resté le même. Si on m’avait donné les mêmes responsabilités, et le même aspect de jeu qu’on me donne cette année, je pense que ça n’aurait pas beaucoup changé par rapport à l’année dernière.

En quoi penses-tu avoir progressé ?
J’étais un poste 3/2 placé comme un shooteur. Il y avait un peu de frustration car je n’aime pas trop être ce type de joueur. Le basket que j’aime c’est avoir la balle et créer des choses. En Espoirs Pro A, j’attendais qu’on crée pour moi, et là, c’est l’inverse. Ce qui n’empêche pas que je garde cette qualité de shooteur, mais je suis plus celui qui aura la balle au début des actions.

As-tu eu la sensation d’avoir été catégorisé et rangé dans une case ?
Je dirais oui et non. Il y avait d’autres joueurs qui étaient faits pour avoir le ballon. Forcément, j’avais moins de chances de l’avoir, et comme ma qualité première est le shoot, on a fait de moi ce type de joueur. Ce n’était pas vraiment fait exprès de me placer ainsi, il fallait juste trouver un équilibre dans l’équipe.

En août 2022, tu es champion du monde U18 en 3×3, et MVP de la finale. As-tu plus d’affinités avec le basket à 3 ou le basket à 5 ?
J’en ai plus avec le basket à 5. C’est là où je veux être professionnel. Le 3×3 est quand même important dans le cadre de la formation. On voit des choses qu’on ne voit pas forcément quand on joue à 5. C’est aussi plus simple d’être responsabilisé donc tu es plus important pour ton équipe quand tu joues à 3. Tes choix doivent se faire plus rapidement aussi. Ce que tu as appris dans le 3×3, tu le retransmets dans le 5×5. Cela fait que tu progresses plus vite. J’arrive à retransmettre mon jeu du 3×3 dans le basket à 5.

Tu viens des Landes, tu as commencé à jouer au rugby. Comment s’est faite la reconversion vers le basket ?
J’ai commencé au rugby car mon père alternait entre le rugby et le basket avant que je naisse. Je l’ai suivi. Ma famille était plus dans le rugby avec mon parrain qui était professionnel. Au bout de 4 ans, j’étais plus destiné à faire du basket. Ce sport me convenait plus. Cela m’a apporté car le rugby étant déjà un sport collectif, j’ai pu m’adapter rapidement à cet aspect là. C’est dans le rugby que j’ai retrouvé en premier l’esprit collectif du sport.

Rejoindre le centre de formation de Pau qui n’est pas loin de chez toi était une volonté ou est-ce simplement un coup du destin ?
Ce n’était pas une volonté précise. Pau me proposait certaines choses que je n’avais pas ailleurs. C’est seulement pour cela que j’ai rejoint Pau.
J’étais au Pôle Espoirs et je jouais à Dax en même temps. Je faisais des grosses performances à Dax, et j’ai reçu des appels venant des centres de formation. Ils me proposaient les meilleures choses dans le développement. La décision s’est faite très vite. On me fait progresser dans ce que je veux.

Crédit photo : Elan Béarnais / SuperLeague 3×3

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