Succédant à Pascal Donnadieu, Philippe Da Silva est le visage de la nouvelle page qui s’écrit dans l’histoire de Nanterre. L’ex international portugais se livre sur cette nouvelle expérience qui l’attend à la tête de l’équipe francilienne. Avec beaucoup d’excitation, il parle des nombreux challenges auxquels seront confrontés les Nanterriens lors de l’exercice 24-25.
En tant que nouveau coach en chef de Nanterre, vous marquez le début d’une nouvelle ère. Est-ce le genre de position et de challenge qui vous excite particulièrement ?
Beaucoup de gens m’ont posé cette question. C’est un tournant que prend le club, c’est un nouveau coach qui succède à Pascal (Donnadieu) et tout ce que cela représente, aussi bien au niveau de la personnalité, des compétences et des trophées qu’il a amené, il y a beaucoup d’attentes.
Ce qui m’anime, c’est de l’excitation. Il faut continuer d’écrire l’histoire de Nanterre, faire progresser le club, amener un basket plaisant pour les supporters et ceux qui viennent regarder nos matchs.
Je veux amener de l’impact et une vision que j’ai du basket moderne tout en m’appuyant sur ce que j’ai appris en côtoyant Pascal.
Pendant 37 ans, Pascal Donnadieu a fait de Nanterre une équipe très forte sur le plan offensif. Allez-vous poursuivre sur le même schéma ? Comptez-vous devenir un coach totalement différent ?
Je suis quelqu’un qui est tourné vers le beau jeu. C’est aussi dans ce style de jeu que les supporters de Nanterre se reconnaissent, je ne vais pas passer du tout au tout.
Ce qu’il faut, c’est tenter de trouver un bon équilibre. Je m’entends, cela signifie d’amener de l’intensité et de l’agressivité en défense et en attaque.
J’ai pu lire une interview de Philippe Hervé, dans laquelle il disait que le basket et la qualité des joueurs et le style de jeu ont évolué. On peut le voir sur diverses compétitions comme aux Jeux Olympiques.
Je suis une personne tournée vers un jeu de relance et de l’intensité, les données statistiques augmentent beaucoup les possessions. Ce qu’il faut savoir, c’est que sur le ratio défense / attaque, les chiffres sont bons.
Au niveau du style de jeu, je vais m’appuyer sur ce qui a été fait à Nanterre, et ce qui a crée cette image du club en gagnant ses titres. Je ne veux pas oublier non plus le secteur défensif. Si l’on veut gagner des matchs et être compétitif, il faut être solide en défense.
En son absence, vous avez pu prendre les rênes de l’équipe à quelques occasions. Par quoi avez-vous le plus été surpris en découvrant le niveau de la première division depuis le banc ?
Le point où j’étais le plus surpris, c’est au niveau du savoir-faire dans le management de joueurs doté d’une grosse expérience qui ont déjà titillé le très haut niveau, donc la NBA ou l’Euroligue. Il faut s’adapter aux différentes personnalités. Le nombre de joueurs étrangers en Betclic Elite augmente. Il y a une mixité de joueurs français, étrangers et européens beaucoup plus importante.
Il faut savoir s’adapter aux personnalités. Je trouve que j’ai été réactif. Lorsque j’étais joueur, j’étais tourné vers les autres, tout s’est fait beaucoup plus vite que je le pensais lorsqu’il fallait cerner les joueurs.
Côtoyer Pascal m’a permis de gagner de l’expérience à ce niveau. Comme vous le disiez, j’ai coaché pas mal de matchs officiels, près de 14 au total, en plus de la pré-saison.
Quand il faut mettre en place les systèmes offensifs et défensifs, cela amène beaucoup de responsabilités et de travail. Cela amène beaucoup de rigueur et un oeil très attentif au comportement des joueurs, faire des retours à Pascal.
Tout cela m’a aidé à l’étape de coach en chef. C’est grâce à l’opportunité que l’on me donne, mais aussi à mon travail, ma personnalité et mes valeurs.
Je vais tout faire pour que l’équipe soit la plus compétitive possible et une bonne image de celle-ci.
“Je n’aurai pas peur de faire appel aux jeunes.”
On a pu voir des recrues correspondant assez bien au basket Nanterrien. C’est aussi un point sur lequel vous avez exigeant ?
Effectivement, ce sont des joueurs de qualité. Ils sont aussi tournés vers le collectif.
Milan (Barbitch) est passé par Nanterre, il connaît les valeurs du club, c’est aussi le cas pour Paul (Lacombe). Ils ont un très gros QI basket. Je vais essayer d’amener ma patte afin d’avoir une lecture sur les différentes situations qui se présenteront en match. Je veux une équipe intelligente et surprenante, capable de s’adapter à mes consignes.
Ces joueurs collent parfaitement à la philosophie et à l’image du club. On a eu de la chance de pouvoir les recruter, le mercato n’est pas évident. Nous avons signé juste hier un autre intérieur (Justin Tillman).
On attend encore un meneur de jeu.
La priorité est d’amener un joueur qui colle à l’image que nous voulons donner de l’équipe.
Dès cette saison, vous voulez jouer les Playoffs et le haut de tableau ? Ou vous vous attendez à ce que le projet prenne un peu de temps à porter ses fruits ?
Toutes les équipes se sont renforcées. On a recruté aussi des joueurs intéressants. Il faut prendre les matchs les uns après les autres, et c’est cette philosophie que l’on a à Nanterre.
Je ne vais pas me projeter sur le long-terme mais sur le court-terme. On veut gagner rapidement et être compétitif dès le début de saison.
Je veux amener le club en Leaders Cup à nouveau. Nous avons joué une belle finale contre Paris l’année dernière. Si on y parvient, cela signifie que l’on est plutôt bien placé pour se maintenir, et surtout pour les Playoffs. En plus de cela, il y a les Play-In cette saison, cela va augmenter la compétitivité dans le championnat, et rendre les matchs encore plus difficiles.
Il y aura plus d’équipes susceptibles de se qualifier en Playoffs. La qualification en Leaders Cup serait un premier pas très intéressant.
Je ne vais pas non plus oublier la BCL. Dans notre groupe, il y a l’Hapoël Holon et Igokea qui sont des habitués. Il y a aussi les Allemands de Würzburg. Dans ce groupe, tout le monde peut passer.
Ce sera une saison riche et intense, et c’est la récompense de notre belle saison l’année dernière. Avec l’enchaînement des matchs, en ayant plusieurs compétitions, il faut des joueurs capables de tenir le rythme et monter leur niveau de jeu. Je pense que nous sommes dans la bonne direction. Il y a malheureusement un facteur que nous ne pouvons pas contrôler, que sont les blessures.
Nous n’avons pas un effectif très large, mais nous avons un bon centre de formation. S’il faut s’appuyer sur des jeunes, je n’aurai pas peur de faire appel à eux.
Deux matchs de préparation se sont joués, un contre Blois, un autre contre Orléans. Quelles sont les premières impressions que vous tirez sur ces deux rencontres ?
L’état d’esprit et la volonté de se partager la balle afin de faire des efforts les uns pour les autres.
J’ai beaucoup mis l’accent dessus lors des 15 premiers jours.
Bien sûr, ce sont des matchs amicaux avec des formes différentes. Lorsque nous avons joué Blois, on avait à peine 4-5 entraînements collectifs ensemble. L’objectif sur ces deux rencontres n’étaient pas les mêmes.
Assimiler les choses que l’on a voulu mettre en place, et avoir une bonne attitude, c’est fait. Il y a une statistique qui est très intéressante pour moi, c’est les 32 passes décisives et les 33 paniers marqués face à Orléans sans prolongations. C’est exceptionnel.
Nous avons des joueurs tournés vers le collectif, avec des qualités et avec une capacité à comprendre facilement les choses.
Il faut continuer à progresser et intégrer rapidement les nouveaux, et puis trouver la dernière pièce du puzzle.
Il y a des pistes, Pascal travaille beaucoup dessus, et nous voulons trouver la meilleure personne complémentaire à Benjamin Sene, Frank Jackson et Milan Barbitch.
Crédit photo : F.Blaise