Sortant d’une belle campagne avec Nantes dans le championnat Espoirs Pro B, Mathys Kangudia est l’une des sensations de ce début de saison avec la JDA Dijon. Le meneur nous fait part de ses attentes et nous montre sa mentalité de compétiteur.
La saison démarre fort pour toi après avoir offert la victoire à ton équipe ce mardi face à Paris pour la première journée. Imaginais-tu vivre des débuts aussi mouvementés ?
Je ne pensais pas que ce serait aussi mouvementé honnêtement. Je savais tout de même que ce ne serait pas facile, surtout contre Paris. La saison dernière, ils ont eu beaucoup de mal, donc ils avaient à cœur de se racheter cette année. Dès le premier match ils allaient se montrer, mais on a su répondre présent.
On a vu que tu endossais la cape du leader d’équipe sur le terrain. Est-ce un rôle qui t’étais attribué dès le départ ou tout s’est fait naturellement ?
Il y a eu un peu des deux. Je suis arrivé ici avec un statut de stagiaire, donc les gens en attendent beaucoup de moi. Étant donné que je suis avec le groupe professionnel, on s’attend à ce que je professionnalise l’équipe, que je la drive.
À mon arrivée, on m’a dit que je devais être un leader. Je suis aspirant pro. Donc, avec un tel statut, il faut montrer le chemin, montrer l’exemple. Je sors aussi d’un bel été en 3×3, donc les gens veulent la même chose dans le 5×5. Je pense avoir réussi à le montrer.
Tu sors de deux belles périodes estivales en 3×3 avec un titre de champion du monde, 2 tirs de la gagne à l’Open de France. Est-ce une discipline dans laquelle tu te sens plus fort ?
Je ne connaissais pas trop la discipline, je ne jouais pas vraiment en 3×3 il y a encore deux ans. J’ai commencé petit à petit, et je pense que mon profil est bien adapté au 3×3 comme pour le 5×5. Je suis rapide, j’aime me créer mon shoot, cela m’a permis de me développer, et j’ai réussi à performer.
” Je n’ai pas forcément un mindset de dingue “
Suite à cela, te projettes-tu davantage dans cette discipline ?
Je l’ai toujours dit aux gars, je leur ai bien fait comprendre que mon objectif c’est le 5×5. Je ne vais jamais cracher sur le 3×3, cela m’a beaucoup apporté, une plus-value dans mon jeu.
Grâce à cela, j’ai pu apprendre à prendre des décisions rapides, car tu n’as que 12 secondes, savoir créer ton tir. J’ai développé mon jeu autour du pick and roll, car il y en a beaucoup dans cette discipline. J’ai aussi amélioré mon jeu sans ballon, mon cardio également. On n’imagine pas forcément tout cela, et c’est très bénéfique.
Tu as fais du bruit sur les réseaux sociaux avec une punchline en référence à Kylian Mbappe « tu me parles pas d’âge ». Te définis-tu comme l’une des relèves du basket français au sein de la nouvelle génération ?
Non pas forcément, je suis là pour montrer ce que je sais faire. Peu importe d’où tu pars et ce que tu fais, tu peux montrer ta valeur.
Lorsque j’ai dit ça, c’est sorti tout seul, à la base c’était une blague, mais il y a quand même un fond de vérité dans ce que je dis. Certes, j’ai 18 ans, certes, je joue contre des pros, et même des papas, mais tu ne me parles pas d’âge. Si tu as faim, tu gagnes, si tu es plus fort, tu gagnes. Il n’y a pas besoin de parler d’âge.
Parfois lorsque l’on est jeune, il est difficile d’avoir une opportunité; toi tu souhaites la provoquer ?
C’est cela. Quand on est jeune, il n’est pas forcément question de savoir s’il est difficile d’avoir une opportunité, car on ne va pas du tout te la donner.
Déjà en arrivant dans un groupe professionnel, lorsqu’un joueur voit un jeune, il se dit qu’il est ici pour lui prendre sa place d’ici quelques années, donc il ne va pas se laisser faire. Finalement, c’est à toi de le faire car personne ne le fera pour toi.
Il y a des jeunes avec une meilleure mentalité que la mienne, je n’ai pas forcément un mindset de dingue. Seulement, certains attendent que les choses viennent naturellement, alors qu’il vaut mieux aller les chercher. Je fais partie de ceux qui vont les chercher plutôt que d’attendre qu’on me le donne.
Quelles sont tes attentes pour cette nouvelle saison ? Comptes-tu décrocher une place dans la rotation avec l’équipe première ?
Comme je suis souvent avec le groupe professionnel, mon premier but est de me développer avec les meneurs qui sont à Dijon comme Jonathan Rousselle et David Holston. Ils ont de l’expérience, ils ont plus que la trentaine, donc ils en ont vécu des choses. Il faut prendre le plus de leurs conseils, les mettre en application avec les Espoirs, puis en équipe première par la suite.
Tout le monde veut jouer avec les pros, quand t’es un stagiaire, tu ne veux pas seulement t’entraîner. Je veux aller chercher ma place le plus vite possible.
Crédit photo : Tinstee