ITW Kwame Kimoto (Vichy) : « On doit avoir un état d’esprit de méchant »

- 6 février 2024

Leader offensif de la JAV à 19 ans, Kwame Kimoto est l’un des joueurs en vogue dans le championnat Espoirs Pro B. Après une première partie de saison mitigée sur le plan collectif, l’arrière aborde la seconde partie avec de la hargne. Il détaille les points à corriger, et se livre sur ce qui construit sa personnalité aujourd’hui.

Meilleur marqueur du championnat Espoirs à 20 points de moyenne. Est-ce un palier que tu avais fixé avant la reprise ?
Ce n’était pas quelque chose de prévu. J’ai joué les matchs après les matchs, enchaîné les performances. C’est une récompense, je voulais juste faire la meilleure saison possible individuellement.
C’est-à-dire, gagner des matchs, et progresser. Être la meilleure version de soi-même chaque jour, avoir un impact positif pour l’équipe dans les stats ou dans le jeu.
Ce n’est pas quelque chose qu’on voit forcément dans les stats. Certains le sont et pourtant, les chiffres ne le montrent pas toujours.

La première phase de la saison vient de se terminer. Vous êtes 6e de la Poule A. Comment abordes-tu cette deuxième partie ?
Je pense que c’est comme une nouvelle saison qui commence. Il y a eu beaucoup de hauts et de bas lors de la première phase.
Pour l’équipe, c’est un objectif commun, il faut renverser la tendance et bien entamer cette deuxième partie de saison.
Pourquoi pas jouer le haut de tableau dans cette poule moyenne, puis avoir l’avantage du terrain pour les Playoffs.

Par rapport à la saison passée, as-tu le sentiment que l’équipe est mieux bâti pour aller le plus loin possible en Playoffs ?
C’est difficile de comparer par rapport à la saison précédente puisque c’est une autre équipe. Il y a des nouveaux joueurs, c’est différent.
Je pense tout de même que nous sommes bâtis pour faire quelque chose dans le championnat. Comme tout le monde, il y a des hauts et des bas, mais nous avons tendance à rester un peu trop dans le creux quand c’est compliqué.
On peut faire quelque chose mais ça vient surtout de nous. Par exemple, cette année, nous avons perdu beaucoup de matchs à cause de nous. On avait du mal à gérer la pression en fin de match, et plein d’autres éléments de ce type.
On a à coeur de se racheter de ces erreurs, et de faire la meilleure deuxième partie de saison possible.
On a souvent déconné, il y a plusieurs matchs où on a déconné.

Il y a plusieurs matchs soldés par une défaite qui se sont joués sur le money-time. Est-ce sur les moments chauds qu’il faut se racheter ?
Pas forcément, je dirais que c’est notre état d’esprit qui doit changer.
Si je prends l’exemple du match contre Denain, on mène de +22 à un moment, puis on perd le match. Ce qui veut dire qu’il y a un certain relâchement. Ce sont des choses que l’on doit gommer tout de suite.
On doit avoir un état d’esprit de méchant. À partir du moment où on gagne, il faut toujours faire plus.

 » La religion est non-négligeable pour ma performance. « 

Parmi les équipes que vous allez jouer, certaines ont plus de difficultés par rapport à la saison passée. La deuxième partie semble plus abordable ?
Je me dit toujours que c’est abordable. J’ai confiance en mon équipe, j’ai confiance en moi. Donc après chaque match, je me dis toujours que c’est abordable. C’est une question de consistance. Il faut être constant à chaque rencontre, c’est le plus important.
On peut démarrer fort et mal finir ou mal commencer et bien finir.
Je ne sais pas si c’est vraiment plus abordable que la saison passée, je dirais que c’est similaire.

Bientôt la fin du cursus de formation. S’il fallait se projeter pour la saison prochaine, envisagerais-tu de faire une dernière saison ou est-ce le moment de passer le cap ?
Je suis plus concentré sur la saison actuelle. Ce sont des choses auxquelles je ne réfléchis pas encore aujourd’hui.
J’y réfléchirai plus tard, mais pour l’instant je préfère encore rester focus sur mes performances, essayer de me maintenir collectivement et individuellement.
La bonne décision , je la prendrais avec l’aide de mes proches et des personnes faites pour ça.

On peut apercevoir sur ton Instagram que tu accordes une certaine importance à la religion. En quoi tout cela t’aide à maximiser tes performances ?
Forcément, cela m’aide dans plein d’aspects de la vie. Cela me permet d’être concentré sur moi-même dans plusieurs situations.
Ce sont des choses très personnelles donc je sais que si j’ai des problèmes dans le basket ou autre, je peux me reposer sur ça. La religion est non-négligeable pour ma performance.

Plusieurs sportifs ont des rituels, toi aussi ?
Oui, avant les matchs, j’ai un rituel de prière depuis longtemps. Parfois, même quand j’étais moins performant. Je n’ai pas changé par rapport à cela.
Grandir en tant que joueur, en tant qu’homme, tout cela va de soi pour être la meilleure version de soi-même.

Hors basket, qu’est-ce qui t’animes le plus ? Et pourquoi ?
J’ai pas vraiment d’autres hobbies. Je dirais que le basket est ma principale passion. Ce que j’aime le plus en dehors, c’est passer du temps avec ma famille et mes proches. On est loin d’eux, donc c’est toujours mieux de les retrouver.
À côté, je peux faire d’autres choses comme jouer aux jeux vidéo, ou faire des montages vidéos.
Je suis tombé amoureux du basket grâce à ma famille. Mon père et mes frères y jouent, j’ai très vite été baigné dans ce bain.
Pour l’anecdote, je savais déjà shooter avant de jouer au basket. Je savais comment placer mes mains, j’avais tout compris. C’est pour dire à quel point cela m’a bercé.
J’avoue qu’à un moment, j’ai voulu jouer au foot, mais finalement c’était logique pour moi de continuer dans le basket. Je ne voyais pas d’autres alternatives.

Un petit côté Stephen Curry car tu savais déjà shooter.
(rires). Non quand même pas, je suis encore très loin de Stephen Curry.

Tu disais que ta famille t’avait fait aimer le basket. Généralement, quand on aime un sport, une équipe ou un joueur contribue fortement à cet amour. Pour toi, c’était qui ?
Mon équipe de coeur c’est Oklahoma City Thunder. Quand j’ai commencé à suivre la NBA, c’est l’équipe qui me faisait le plus vibrer avec Kevin Durant, Russell Westbrook et à l’époque, il y avait encore James Harden.
J’ai eu des phases où mes joueurs favoris étaient Carmelo Anthony, Paul Pierce, ou encore Derrick Rose. Mon coeur est toujours à OKC, même quand ça n’allait pas. Aujourd’hui, c’est vrai que ça va beaucoup mieux. J’ai eu plein de joueurs que j’ai aimé regarder, mais surtout Carmelo Anthony et Paul Pierce que j’ai beaucoup aimé regarder plus jeune. Aujourd’hui, j’essaye de prendre un peu de tout le monde à chaque poste. Que ce soit sur le jeu de passe, le post-up, la création de tirs. Je regarde les joueurs NBA et les joueurs d’EuroLeague.
Je regarde beaucoup Monaco aussi. J’aime l’équipe, puis c’est français, je leur donne de la force pour l’EuroLeague. J’aime bien Mike James et Alpha Diallo.

Comme tu es pour le Thunder, Chet Holmgren ou Victor Wembanyama pour le rookie de l’année ?
Wembanyama c’est trop ce qu’il fait. Il est trop fort, il est français, pour moi ça n’a aucun sens de dire Chet même si je suis pour OKC.

Crédit photo : JAV Vichy / Quentin Bastian

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