Capitaine des Espoirs de la JL Bourg-en-Bresse, Elian Benitez est l’un des meilleurs joueurs du championnat Espoirs. Récemment, le jeune meneur a pu obtenir ses premières minutes avec l’équipe première lors d’un match d’EuroCup face à Badalone, et dans la foulée en Betclic Elite face à l’ADA Blois.
Tu entames ta 3e saison avec les Espoirs; la prochaine étape est-elle de devenir un élément de l’équipe professionnelle dès la saison prochaine ?
L’année dernière, j’avais de grosses statistiques et j’ai bien évolué. J’ai fini meilleur passeur du championnat tout en scorant (12,5 points) et j’avais une bonne évaluation (19,1) aussi.
Cette année, j’ai encore bien évolué, je suis à plus de 20 points de moyenne (20,6). En passes décisives, je suis à 6,8 de moyenne et la saison dernière, j’étais à 7,6. Je pense que je peux tout faire sur un terrain.
C’est important de faire des statistiques, mais je ne regarde pas que ça. Je veux aussi voir si je domine mon adversaire, si je fais gagner mon équipe. Cela signifie que je domine chez les Espoirs.
Je n’ai pas encore eu d’entretien par rapport à la saison prochaine. J’ai signé un contrat stagiaire de 2 ans avec Bourg-en-Bresse. On ne sait pas encore comment se passera la suite. Je ne me focalise pas sur cela, je regarde la fin de saison. Je veux faire un maximum pour moi et pour l’équipe, progresser un maximum. Le reste, on verra bien.
2e meilleur marqueur (20,6), le 5e meilleur passeur (6,8) et 8e joueur à l’éval (19,7). Tes objectifs individuels prennent-t-ils le dessus sur tes ambitions collectives ?
Le fait que je sois meneur de jeu me donne plus de visibilité. On regarde plus un meneur de jeu, et un joueur qui fait gagner son équipe en général. La première des choses est d’être le plus haut classé possible, car c’est là que j’aurais le plus de visibilité.
Là où j’en ai eu le plus cette saison, c’était par exemple au buzzer contre Limoges, ou le triple-double à Cholet qui sont des grosses équipes. D’un point de vue individuel, je me donne au maximum, mais s’il n’y a pas la victoire, rien ne se concrétise.
C’est important de penser à soi, mais c’est d’abord l’équipe et ensuite, c’est moi. Plus je serais fort individuellement, plus l’équipe sera forte, ça va ensemble. Et inversement, plus l’équipe sera forte collectivement, plus je serais fort individuellement, et visible. En faisant progresser mes partenaires, je vais progresser aussi. Les deux se rejoignent.
J’ai des bons coéquipiers à mes côtés, depuis 2023, j’ai monté mon niveau et on fait de bien meilleurs matchs. Actuellement, nous sommes à 8 victoires et 2 défaites. Dans le money-time, j’ai les ballons, et ça prime souvent. C’est important pour moi de faire gagner mon équipe, que ce soit avec un panier ou une passe.
” J’ai toujours eu ce rôle de leader “
Le côté complet de ton basket est-il dû à ton style de jeu ou à une volonté de ressembler à certains joueurs dans le basket moderne ?
C’est important d’être complet, et de ne pas avoir de faiblesses apparentes. Le basket évolue, et tout le monde sait tout faire.
Tout le monde a ses forces et ses faiblesses. Mais, c’est important, surtout pour un meneur de jeu, de savoir défendre, faire jouer son équipe, et scorer quand il le faut. Je ne me compare pas trop à des joueurs ou des idoles. Je prends de chacun. C’est important d’être complet, ça paye.
Ça m’arrive de faire des matchs où je suis moins performant sur le tir, donc, je vais jouer mon équipe, faire plus de passes. Il y en a où mes coéquipiers sont moins dedans, donc je prends la responsabilité de prendre des tirs. Cela fait que je peux faire des matchs à plus de 30 points, je fais des triples-doubles donc c’est cool (rires). Je trouve que c’est important de ne pas avoir trop de faiblesses, et de pouvoir aider mon équipe dans tous les compartiments du jeu, y compris en défense.
Tu insistes sur l’importance d’être un joueur complet; est-ce la base du basket d’aujourd’hui ?
Oui, mais si on rentre plus dans les détails, je me considère plus comme un joueur agressif. J’ai de gros points forts dans la pénétration et dans la création. Je suis capable de tout faire, surtout chez les Espoirs. Mais il y a plein de choses à améliorer. C’est ce qu’on voit cette saison, je suis en perpétuelle progression.
Evoques-tu avec ton frère Hugo l’idée de former un duo avec l’équipe première de la JL ?
Sur le papier, ça fait rêver. Ce n’est pas un objectif pour autant ou une fin en soi. C’est quelque chose que je ne peux pas contrôler, j’essaye de me focaliser sur moi, et sur le fait d’être le meilleur basketteur possible.
Avec mon frère, on se retrouve les étés, on forme des équipes ensemble etc… On adore jouer ensemble, mais dans le cadre professionnel, c’est l’une des dernières choses à laquelle je pense.
” Los Angeles c’est Perpignan fois 10 “
Que préfères-tu entre jouer en tant que leader, et jouer dans une équipe où tout le monde se vaut ?
Personnellement, depuis que je joue au basket, j’ai toujours eu ce rôle de leader. Excepté quand j’arrive en cadet première année, où j’arrive en tant que remplaçant de mon frère. Mais, je me retrouve bien dans ce jeu de leader.
J’ai de la chance que mon coach Arnaud Tessier me fasse confiance, me laisse des opportunités. C’est aussi pour cela que je suis performant, il me manage bien. Ce rôle de leader où je fais tout, me permet de faire évoluer les autres puisqu’il y a de bons joueurs avec moi. C’est mon jeu d’être le chef d’orchestre. Je suis capitaine aussi donc ça colle avec ma personnalité.
Je serais leader seulement s’il n’y a pas d’autres personnes qui sont plus en avant que moi, mais je serais toujours un chef d’orchestre. L’année dernière, Corentin Falcoz et Arthur Bouba étaient dans le 5 de la division, et donc j’avais plus un rôle de passeur. Cela rejoint le fait que je peux m’adapter à l’équipe. J’étais le meilleur passeur, donc je devais plus les faire jouer. Cette année, je fais beaucoup de passes, car j’ai de bons coéquipiers, mais la responsabilité des points me revient beaucoup plus. C’est bien de tout faire afin de s’adapter à l’équipe dans laquelle je suis.
On peut entendre que ta moyenne de passes a baissé d’un point par rapport à la saison dernière, car tu dois prendre plus de tirs. Est-ce que cela signifie également que tu fais moins de passes ?
Le jeu fait que j’ai plus de responsabilités au niveau du scoring. Comme tu l’as dit, j’ai perdu un point en passe, mais j’ai gagné 8 points sur ma moyenne de scoring. De base, depuis petit, j’ai toujours été un scoreur. J’ai toujours su faire des passes, mais marquer est l’une de mes qualités premières. Cette année, mon jeu reflète vraiment ce que je fais en général. Je fais évoluer mes coéquipiers, je les mets dans de bonnes conditions, je fais des passes, mais aussi, je marque beaucoup de points. Cela reflète vraiment qui je suis.
Tu as partagé tes vacances à Los Angeles récemment. Que représente cette ville pour toi ?
C’est la ville de rêves, la ville des stars, c’est Hollywood, le cinéma qu’on regarde depuis petit. C’était important pour moi d’y aller, je rêvais de voir LeBron James jouer. C’est mon joueur préféré depuis petit.
Je suis de Perpignan, et Los Angeles, pour moi, c’est Perpignan fois 10. Il y a la plage, le soleil, c’est une grande ville, la ville de rêves.
Crédit photo : JL Bourg-en-Bresse