Interview Adrien Moerman : « C’est une fierté d’avoir mon nom gravé dans l’histoire de l’Anadolu Efes »

- 5 juillet 2021

Champion de Turquie et vainqueur de l’Euroleague avec l’Anadolu Efes, Adrien Moerman (2,02m, 32 ans) faisait partie de l’effectif incroyable mené par Ergin Ataman. Pour Basket Actu, l’ancien champion de France avec Limoges est revenu sur sa saison pleine de succès.

Pouvez-vous nous raconter votre saison ?

« Une saison particulière. Pour tout le monde je pense, pas seulement en Turquie. On a mal commencé en Euroleague, on était à la douzième place du classement. Heureusement pour nous que les équipes devant se tenaient et qu’on n’a jamais pris trop de retard sur le top 8. On a ensuite fait une deuxième partie de saison incroyable parce que je crois qu’on a perdu que deux matchs pour arriver à la troisième place synonyme de qualification pour les playoffs mais surtout d’avantage du terrain. »  

En début de saison, quels étaient les objectifs annoncés dans le vestiaire ?

« On a toujours eu pour objectif de gagner l’Euroleague ainsi que le championnat de Turquie. Ces objectifs ne datent pas de cette saison. On avait déjà les mêmes la saison dernière, seulement on a été coupés par le Covid. On s’est dit qu’on n’avait pas fini le travail et qu’il fallait le faire cette saison. Je pense qu’en deuxième partie de saison on a eu un mental d’acier, on s’est vraiment donnés à fond pour y arriver. Ce n’était pas facile, la route à été longue et difficile, mais on l’a fait. Ces trophées récompensent tous les efforts qu’on a fait. Le but était de gagner l’Euroleague et de finir ce qu’on avait entamé l’année dernière. C’est un vraie performance d’avoir été cette coupe d’Europe parce qu’on était mal embarqués en début de saison. »

Photo by Aykut AKICI/TURKPIX

Y-a-t’il un ou des moments qui vous ont permis de redresser la barre ?

« Après avoir perdu de 35 points à Moscou, on a su relever la tête. Je pense que c’est une défaite qui nous a vraiment piqué parce qu’on a perdu de 35 points, on ne jouait pas ensemble. On n’était vraiment pas une équipe à ce moment-là. Après cette défaite on s’est parlé, on a mis en pratique nos paroles sur le terrain et c’est ce qui nous a permis de nous remotiver par la suite. Le but ultime de tout le monde c’était de gagner l’Euroleague et on l’a montré. Derrière ça on a enchaîné victoire sur victoire. Cette mentalité nous a permis d’atteindre nos objectifs. » 

Vous êtes passés à une seule défaite du sans faute en championnat, ça doit être frustrant ! Surtout contre une équipe qui termine avant dernière du classement.

« Personnellement je n’ai connu aucune défaite cette saison en Turkish League, je n’ai pas joué lors notre seule défaite ! (sourire)

On a fait une saison incroyable que ce soit en Turkish League ou en coupe d’Europe, c’est vrai qu’on a dominé les débats. En championnat c’est vrai qu’il n’y a pas eu photo jusqu’en playoffs où on a gagné nos huit matchs. Pour l’Efes c’était une saison historique. Le plus important c’est que j’en fait partie, j’ai marqué mon nom dans ce club-là. C’est ce qui me rend le plus fier. C’est d’avoir aidé à apporter tout ça à une équipe, un club qui a mis les moyens financiers pour y arriver. La récompense, je pense qu’il l’a eu. Ce qui est bien en tant que joueur c’est d’avoir pu rendre fier le club et l’entourage, le staff, les gens qui travaillent au club. »

En championnat, vous étiez le joueur le plus utilisé de l’équipe et deuxième à l’évaluation ainsi qu’au scoring et meilleur rebondeur. Dans un effectif aussi complet, ça doit être une fierté. 

« Les stats pour moi c’est secondaire. Le plus important c’est de gagner des titres, c’est ce que je suis venu faire à l’Efes. Si je dois moins marquer de points, mais gagner, je le ferai. C’est vrai que cette année en Turkish League tout s’est très bien passé pour moi. En Euroleague, c’était un peu différent, mais il ne faut pas oublier que je revenais d’une année blanche sans jouer avant que la saison se coupe en raison du Covid. Cette année, je me suis mis en route, en fin de saison j’ai retrouvé toute ma dynamique sur mes jambes. C’est le plus important et ça m’a permis d’apporter ce que je devais apporter en finale et en demi-finale. C’est ce qu’il faut retenir de toute la saison. »

Photo by Aykut AKICI/TURKPIX

Comment expliquez-vous la nette supériorité de votre équipe cette saison?

« On a gardé la même ossature depuis trois ans. Ça facilite le travail. On connaissait déjà les systèmes du coach, on se connaissait tous. Ça rend les choses plus faciles. C’est comme le Fenerbahce avec Obradovic qui gardait toujours les mêmes joueurs. C’était plus facile dès le début de la saison, on savait ce qu’on devait faire en attaque et en défense. C’est plus simple en tant que joueur quand tu démarres avec une équipe qui est inchangée par rapport aux années précédentes. » 

Comment avez-vous vécu le Final Four ? Les deux matchs étaient très serrés, surtout que vous éliminez les deux meilleures équipes de la saison.

« C’est clair. A Moscou on avait perdu de 35 et ensuite on avait gagné de 30 chez nous pendant la saison régulière. On savait qu’il fallait jouer dur pendant 40 minutes contre cette équipe. On s’est fait peur à la fin, les cinq dernières minutes ont été difficiles, mais c’est le genre d’équipe contre laquelle il faut jouer dur. On savait aussi que Barcelone était une équipe très agressive, qu’il fallait jouer intelligemment et être surtout plus agressif qu’eux. Ce qu’on a réussi à faire. Sur les deux matchs du Final Four. Vasilije Micic a été énorme et Shane Larkin a apporté sa pierre à l’édifice en finale. Dans une équipe comme la nôtre, que chaque joueur arrive à apporter ce qu’il a à apporter, c’est ce qui nous fait gagner. Tibor Pleiss, qui nous permet de relancer la machine en même pas cinq minutes à mes côtés. Le fait que tout le monde trouve des responsabilités apporte une belle entente à notre équipe. » 

© Anadolu Efes SK

Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Rodrigue Beaubois ?

« On s’entend très bien, ça fait trois ans qu’on joue ensemble. C’est plus qu’une relation de coéquipiers, on est comme deux frères qui arrivent dans une équipe en partant de rien et qui arrivent à décrocher le titre européen qui manquait à cette équipe. On s’est longuement parlé, on est fiers de ce qu’on a réalisé, que ce soit moi ou lui. Qu’on le veuille ou non, ces deux noms Beaubois et Moerman seront gravés à jamais dans ce club. Ils ne nous oublieront jamais. C’est dur en tant que joueur de laisser son nom dans un club parce qu’on voyage beaucoup, on joue les uns pour les autres. Mais ce club-là avec Rodrigue on l’a vraiment marqué. Deux Français qui marquent un club c’est que de la joie. On est vraiment contents de ce qu’on fait et de tout le chemin qu’on a parcouru ensemble depuis trois ans. »

Quel est votre programme pour cet été ?

« Déjà du repos… bien mérité ! Ensuite, j’irai m’entraîner avec mon agent, qui organise un camp juste à côté de chez moi. Donc je vais m’entraîner avec lui et les jeunes joueurs qu’il va faire venir tout l’été. On va mélanger travail et vacances cet été. »

Crédit photo : Anadolu Efes SK

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