La saison dernière s’est achevée magnifiquement pour les Metropolitans 92, avec une finale et une exposition historique dans le sport français. Toutefois, il est difficile de penser que la suite sera toute aussi belle et rose pour le club des Hauts-de-Seine…
Un temps incertain de pouvoir repartir au sein de la crème du basket français pour des raisons financières, le club a annoncé son maintien en Betclic Elite le 28 juin dernier. Pourtant, la saison fut une réussite en tous points (matchs à guichets fermés, ventes de maillots exceptionnels…).
Et si le Multiverse faisait son retour ? Cette fois-ci, Boulogne-Levallois ne sera ni champion, ni finaliste. Voici quelques arguments laissant penser que les Mets 92 sont plus proches d’être relégués en Pro B que de décrocher un ticket pour les Playoffs.
Premièrement, plusieurs points sont à souligner dans l’effectif. Beaucoup de jeunes joueurs ayant peu ou pas d’expérience au haut niveau sont présents. Deux rookies font partie de l’effectif : Grant Sherfield et Ylan Esso Essis. Ce dernier a signé son premier contrat professionnel cet été.
Grant Sherfield fraîchement arrivé il y a quelques semaines, entame sa première saison en sortie d’université. D’autres joueurs comme Fabian White, Tevin Brown ou encore Josh Carlton sont peu aguerris au niveau professionnel. Les deux premiers n’ont d’ailleurs jamais joué en Europe avant de rejoindre Boulogne-Levallois. Tant de jeunesse pour un vice-champion de France, ce n’est pas toujours rassurant ou signde de constance.
Pour preuve, même si le meneur a eu un coup de chaud face à Bourg-en-Bresse en marquant 26 points, il n’en a scoré que 11 face à Saint-Quentin et Dijon, puis 3 contre Limoges.
Dans ce roster, seuls Jordan Theodore et Paulius Sorokas ont un profil offensif. Le premier tournait à 13,3 points de moyenne en carrière avant la campagne 2023-2024. Le second a connu ses meilleures saisons en deuxième division italienne avec des moyennes allant de 15 à 16 points. Petit problème : avec les Mets, il marque pour l’instant en moyenne 6,8.
Finalement, on retrouve bien plus de joueurs à vocation défensive. Pourtant, les Mets 92 sont la cinquième pire défense du championnat (87,8 points encaissés).
Tout ce petit monde est emmené par Laurent Foirest. Arrivé le 27 juillet, sa nomination à ce poste fut très surprenante. Jamais un coach relégué de la Pro B à la NM1 ne s’est vu attribuer un poste en première division quelques mois plus tard, tout en sachant qu’il n’a jamais entraîné un seul club de Betclic Elite. Beaucoup de coachs des clubs concurrents ont déjà un parcours tracé à l’échelle européenne, ou à minima dans la crème du basket français.
En plus de cela, la saison précédente avec Quimper a été très difficile pour l’ancien assistant de l’Équipe de France. Plusieurs sorties dans la presse, relayées par Ouest France et Le Télégramme, ont laissé transparaitre des tensions entre le techniciens et son groupe.
« Quand on voit le résultat… Il y a une bonne équipe de Boulazac, contre une équipe de Quimper assez pathétique ».
Laurent Foirest pour Le Télégramme
« J’ai honte de l’attitude, de la prestation de l’équipe »
Laurent Foirest pour Le Télégramme
En ce début de saison, où la première victoire des Mets92 se fait encore désirer, Laurent Foirest fait aussi l’objet d’une certaine incompréhension dans le recrutement. Matthieu Gauzin, arrivé en pigiste médical d’Axel Toupane n’a jamais été un joueur dominant de la première division. L’ancien Manceau tourne à 6,1 points, 2,1 rebonds et 2,3 passes décisives pour 6,1 d’évaluation. Remplaçant à Gravelines-Dunkerque, statistiquement, il pourrait être la troisième option à son poste.
Si l’aspect sportif est au premier plan, le financier vient juste après. La question que tout le monde se pose : comment les Mets 92 vont aborder « l’après Wembanyama » ? Pour l’écrasante majorité, tout va revenir « à la normale », comme en 2021-2022.
Petit retour en arrière. Sur cette saison, Boulogne-Levallois accueillait en moyenne 2297 spectateurs au Palais des Sports Marcel Cerdan. Avec l’effet Wembanyama, on est monté à 3235 spectateurs en moyenne. Le numéro 1 de la Draft a donc ramené 1000 personnes de plus dans la forteresse des Metropolitans.
Nous avons contacté la billetterie du club après le premier match de la saison, et les chiffres montrent une très grande différence. À l’occasion du match face à Saint-Quentin, le 16 septembre au Palais des Sports Marcel Cerdan, le taux de remplissage était de 85%. Au total, 1949 billets ont été vendus. 2400 personnes, comptant les invitations / VIP, ont assisté à la rencontre. Effectivement, Wemby n’est plus là.
Les maillots non plus, ne se vendront plus aussi facilement, ni à l’extérieur comme certains avaient pu le faire les soirs où ils recevaient Boulogne-Levallois.
L’aspect financier déjà problématique, ne devrait pas s’arranger avec le temps. Interrogé par Le Parisien, Luc Monnet, président du conseil d’administration de la société Boulogne-Billancourt Sport Développement (BBSD) et propriétaire des Metropolitans 92 confirmait :
« Avant la venue de Victor (Wembanyama), on ne savait pas si on allait repartir. »
Luc Monnet pour Le Parisien (19 juillet 2023)
Si Boulogne-Levallois a plus de difficultés à remplir les caisses, faut-il parier pour une disparition définitive d’ici la fin de saison ?
Ne nous emportons pas, la vie réserve parfois des surprises. Mais la situation interpelle fortement. Certaines personnalités du basket français n’hésitent pas à taper du poing sur la table pour dénoncer ce qu’il se passe à l’image de Georgi Joseph.
En quatre journées, le bilan est de 0 victoire – 4 défaites. La dernière contre Dijon, de 40 points d’écart fut très douloureuse. A ce rythme, Boulogne-Levallois pourrait se diriger droit vers la Pro B.
Crédit photo : LNB /Ann-Dee Lamour/F.Blaise