Monaco est perçu cette saison comme le grand favori au titre. Loin devant au classement de la Betclic Elite, Monaco a-t-il réellement des concurrents pour le titre ?
Au bilan de la mi-saison, tous les managers généraux des différents clubs de la Betclic Elite s’étaient mis d’accord sur le même point : Monaco est le grand favori pour le titre de champion de France.
Depuis le début de saison, la Roca Team est sans doute l’équipe la plus forte du championnat. Avec 82,1% de victoires, difficile de rivaliser avec les Monégasques qui figurent dans le top 5 des meilleures attaques (2e) et défenses (3e) du championnat.
Des individualités au service du collectif
Premièrement, sur le papier, c’est probablement l’équipe la plus séduisante. Sur les lignes arrière, la Roca Team dispose de joueurs comme Mike James, Elie Okobo ou encore Jordan Loyd. Ces trois noms sont les plus grandes stars de cette équipe. Sur les ailes, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Jaron Blossomgame, Chima Moneke ou Alpha Diallo marquent tous entre 9,8 et 10 points jouant tous entre 17,4 et 22,4 minutes en moyenne. Sur le secteur intérieur, l’impact de chaque joueur est encore une fois très fort. Donta Hall, Donatas Motiejunas, Yoan Makoundou sont les joueurs les plus dominants statistiquement de l’effectif sur ces postes. Autant dire, que la raquette de Monaco est très efficace en attaque, et difficile à freiner.
Un roster de rêve
Si l’on observe les caractéristiques physiques, l’ASM est une très belle équipe en termes de qualités athlétiques. Sur les ailes, un seul joueur mesure moins de 2 mètres : le poste 4 Chima Moneke (1,98). Deux pèsent moins de 100 kg : John Brown III (98kg) et Alpha Diallo (95kg). Une équipe avec de la taille, du gabarit, athlétique et dominant physiquement.
Toutes ces qualités sont suffisantes pour faire d’une équipe l’une des favorites au titre. En plus de la réussite et de la régularité, chaque joueur connaît son rôle, et le maîtrise.
Avec le plus gros budget de la ligue (20,7 millions d’euros), Monaco a ramené Elie Okobo, MVP des finales en titre avec l’Asvel. À ses côtés, on retrouve Jordan Loyd, qui était le troisième meilleur marqueur de l’EuroLeague (17,3 points) lors de l’exercice 2020-2021 avec l’Etoile Rouge de Belgrade. La saison dernière, avec le Zenit Saint-Petersbourg, il a réalisé une belle saison avec 12,3 points de moyenne et 13,5 d’évaluation. Soit, le meilleur joueur de son équipe, troisième au classement du championnat.
Ces deux noms sont les principaux leaders de cette équipe monégasque avec Mike James. Ils sont par ailleurs tous les trois les meilleurs marqueurs et passeurs de l’effectif.
Toujours plus fort
Bien que l’équipe soit très attirante sur le papier, ce n’est parfois pas suffisant pour gagner. Dans le cas de Monaco, le papier ne déçoit pas sur les parquets.
Si l’ASM est le grand favori unanime, c’est parce que chaque joueur remplit son rôle comme il se doit.
Cette saison, la Roca Team est la 2e meilleure équipe sur l’évaluation collective (107,8), et 3e à l’exercice précédent (101,6). Ce qui rend cette statistique encore plus intéressante, c’est que l’effectif compte 7 joueurs à plus de 10 en évaluation. Jusqu’ici, 6 d’entre sont régulièrement présents depuis le début de saison. Seuls Roanne et Paris font mieux.
Dans certains compartiments du jeu, Monaco a montré une progression constante. En une saison, ils sont passés de la 12e à la 3e place des équipes combinant le plus de passes décisives. Passant de 18,1 unités de moyenne à 19,7.
Défensivement, il y a aussi une nette progression. Sur l’édition 2021/2022, les hommes de Saša Obradović ont perdu 13,6 ballons en moyenne sur des interceptions, soit la 12e équipe avec la plus haute moyenne. Cette fois-ci, ils en perdent 11,6, faisant d’eux la 16e équipe qui en perdent le plus.
En attaque, l’ASM est toujours la 2e meilleure équipe à marquer le plus de points, tout comme l’an passé. Ce qui ne les empêche pas de progresser.
Sur l’exercice précédent, Monaco marquait 86,8 points par match, cette saison, ils en inscrivent 89,4.
Une moyenne qui a considérablement augmenté grâce à l’apport offensif des 8 nouvelles recrues, qui scorent 10,6 points dans une équipe déjà performante dans ce secteur.
Les vrais favoris ?
Bien qu’il y ait d’autres équipes prétendantes pour le sacre comme les Mets92 ou encore l’Asvel (triple tenant du titre); Monaco est logiquement le grand favori.
Cette équipe joue avec beaucoup d’intensité, et les qualités athlétiques, physiques et techniques sont bien exploitées. Le plus frappant, c’est qu’en l’absence d’Elie Okobo, elle n’a perdu aucun match, et seulement un sans Mike James. Dans l’autre sens, le Français était présent sur chaque défaite, et l’Américain l’était sur cinq. Une manière de dire que cette équipe n’a pas forcément besoin de ses grands leaders pour remporter des matchs.
En Playoffs, là où les équipes sont deux fois plus fortes, nul doute que Monaco parviendra à hausser son niveau de jeu. Quelles sont donc leurs limites ? Si l’on se souvient du match face à Bourg-en-Bresse au premier tour de la Leaders Cup, Monaco a fléchi lors du money-time. Mike James perd son sang-froid sur les dernières minutes, ce qui a déstabilisé le reste de l’équipe. On pourrait donc considérer qu’il faut pousser le meneur dans ses retranchements, tout en défendant en presse tout-terrain, afin d’avoir une chance de les battre. Ce qui n’est pas une chose facile lorsque l’on connaît les qualités offensives de Jordan Loyd ou Elie Okobo, qui commence parfois en tant que 6e homme.
À presque un mois de la fin de saison, il est difficile de ne pas placer Monaco en première place des grands favoris au titre. Avec une telle production et polyvalence sur le terrain, il ne manque plus qu’aux Monégasques d’être plus solide mentalement sur le money-time. Si cela se produit, ce sera mission impossible pour les adversaires.
Crédit photo : Ann-Dee Lamour / David Haynau