De Cholet à Gravelines-Dunkerque, Elidjah-Gabriel Lamart est devenu un nouveau joueur. Mieux responsabilisé, plus en confiance, l’impact défensif du meneur est flagrant. Retour sur son passage à Cholet, cette confiance gagnée à Gravelines, son rêve ultime, il nous dit tout.
Cette saison, ton niveau défensif te récompense comme étant l’un des trois meilleurs intercepteurs du championnat (3 interceptions de moyenne).
Te vois-tu comme le leader de la défense de ton équipe ?
C’est un point que j’essaye de mettre en avant et cela apporte énormément à l’équipe.
J’essaye d’apporter individuellement sur les un contre un, même dans la présence collective en défense. Notre attaque a besoin de rythme et elle part de la défense.
J’ai conscience de mes qualités physiques, si c’est ainsi qu’elles s’expriment, j’essaye de les mettre en avant.
Tu es grand pour un meneur (2m), quels avantages tu arrives à en tirer par rapports à tes adversaires directs ?
Le fait que je sois grand me permet de prendre de la place en latéralité. J’arrive à gêner les attaquants.
Il y a aussi des inconvénients, mais qui ne sont pas liés à ma taille. J’ai des douleurs au genou qui peuvent me gêner quand je joue. J’essaye de corriger ce point.
Depuis 2-3 ans, en fonction de la charge de travail, j’ai plus ou moins mal. J’essaye de travailler cela dans mon jeu pour y être le moins impacté possible. Quand je n’ai pas mal, je vois clairement la différence que je peux apporter.
“On voulait se séparer pour d’autres raisons. C’était la meilleure décision pour tous.”
Ton profil ressemble à celui d’un joueur typé EuroLeague. Est-ce le plafond que tu aimerais atteindre ? Dans un portrait accordé à Ouest France, tu dis rêver de la NBA et de l’EuroLeague. Aujourd’hui, as-tu toujours la même envie ?
Je ne me fixe pas trop de plafonds, je ne peux pas vraiment évaluer ma progression.
J’ai des points intermédiaires, mais en passant certaines étapes, ma progression peut changer totalement.
Le rêve ultime, ce serait la NBA, comme tout jeune qui commence à jouer.
Faire partie d’une ère de la NBA, c’est un rêve.
On avait la sensation qu’à Cholet, tu étais dans l’ombre et pas forcément reconnu à ta juste valeur. À Gravelines, tu montres bien plus d’impact et cela se voit par les stats. Fais-tu le même jugement ?
Je ressens cela aussi, et je l’ai senti dès le début de la saison.
Ici, c’est un jeu avec beaucoup plus de liberté, et plus de confiance, on a la confiance des coachs. Cela se ressent dans notre jeu, on prend du plaisir.
J’essaye d’être agressif, d’être ouvert et de ne pas m’enfermer dans un système.
On joue avec plus de liberté, du rythme et on est en confiance. Le jeu me convient plus.
Est-ce l’une des raisons de ton départ de Cholet ?
Oui, même si je suis reconnaissant de ce passage, j’avais besoin de liberté et de plus de responsabilités. Je les ai trouvées ici.
Cela s’est décidé un peu tôt dans la saison. On voulait se séparer pour d’autres raisons, il avait d’autres projets pour d’autres joueurs, c’était la meilleure décision pour tous.
Peux-tu nous raconter ton parcours avant d’entrer en formation ?
Ce n’était jamais simple sans pour autant avoir beaucoup de galères.
Tout a vraiment commencé quand je suis entré au Pôle Espoirs Île-de-France en deuxième année.
Il y a eu le camp national, j’ai été repéré par Cholet.
Il y a eu le Covid, les coachs se sont donc basés sur ce qu’ils avaient vu du camp national ou des échanges avec notre entraîneur du Pôle.
Je suis ensuite parti à Cholet, j’ai fait quatre années là-bas, trois années U18 et une année Espoirs.
La première était difficile pour s’adapter physiquement, mais je me suis bien intégré au groupe. La deuxième était bonne car j’ai pu montrer ce que je valais en U18 sans pour autant beaucoup jouer avec les Espoirs.
Au terme de cette année, j’ai participé à la Coupe du Monde U17. J’étais le seul joueur ayant joué trois matchs en Espoirs, les autres en avaient plein et je n’étais qu’en U18. C’était pas forcément un obstacle, mais j’en étais fier tout de même.
Les deux dernières années à Cholet étaient plus difficiles à causes des pépins physiques. Cela m’a freiné dans ma progression et je le ressens encore aujourd’hui. J’ai l’impression d’aller dans la bonne direction donc je continue d’avancer.
Crédit photo : BCM