Pivot de l’Equipe de France et nouveau joueur de l’Anadolu Efes, Vincent Poirier est revenu pour nous sur les trois matchs de groupes des Bleus.
Blessé en début de préparation avec les Bleus, Vincent Poirier a dû quitter prématurément le groupe France pour sa convalescence. Il a répondu à notre invitation pour un live Instagram sur lequel nous nous sommes penchés, avec lui et Jean-Denys Choulet, sur les trois matchs des Bleus aux Jeux Olympiques. Live à retrouver en intégralité ici.
“J’ai trouvé qu’on se faisait quand même bousculer dans beaucoup d’aspects du jeu. Beaucoup d’aspects où on devrait dominer. Je trouve qu’on concède beaucoup de rebonds offensifs sur les matchs, on est l’équipe la moins agressive sur tous les matchs de prépa. Alors que moi, le premier match de préparation que j’ai vu, qui était à Rouen, je trouvais que l’équipe était sur une bonne base d’agressivité, de plein de choses. Mais c’est vrai que là, j’ai un peu de mal à trouver l’identité de l’équipe. Offensivement, on se fait pousser en dehors des trois points. Donc, on a nos grands qui reçoivent la balle très, très loin. C’est difficile d’enchaîner parce qu’ensuite, les pick and roll, ça passe en dessous. Je trouve qu’on a du mal à imposer notre jeu, à imposer quelque chose. Et c’est dommage parce que dès qu’on met la balle à l’intérieur, tout de suite, on trouve des opportunités. Que ce soit avec des dunks de Mathias, de Rudy… Ou alors, on arrive à ressortir la balle et trouver des tirs ouverts. Et je trouve qu’on manque beaucoup d’actions faciles où on pourrait mettre des paniers faciles. J’ai l’impression que tout est compliqué alors que sur des séquences, on domine totalement le match. On passe la balle, on a des paniers faciles. En transition, ça va vite. Sur des rencontres, on est capable de faire la différence. Mais c’est trop peu, en fait. C’est trop peu sur un match de 40 minutes. Donc voilà, il faut qu’on franchisse des étapes.“
À titre de comparaison, l’ancien joueur du Real Madrid pense que l’Equipe de France devrait être au niveau de l’équipe d’Allemagne.
“Contre l’Allemagne, j’ai trouvé que l’Allemagne était au niveau auquel on devrait être actuellement. On a vu une équipe disciplinée, une équipe qui a un fond de jeu, qui s’appuie sur ses cadres.“
Avec les Bleus quelques jours lors du début de la préparation, Vincent Poirier nous a parlé du projet prôné par Vincent Collet.
“Vincent l’a dit, il voulait se baser sur une grosse défense. C’est vrai qu’avec les profils qu’on a dans l’équipe, je pense à Frank, à Andrew, à Bilal, à Victor, à Rudy. Et même à Mathias et Guerschon, où il y a quand même de la densité au niveau de la défense, il y a la possibilité de faire des bonnes choses, de s’adapter à beaucoup de systèmes offensifs. C’est ce qu’il a dit. Il voulait se baser sur une grosse défense. Je pense que c’est une bonne chose, parce qu’avec les tours qu’on a et le profil défensif, c’est quelque chose qui était largement faisable avec l’équipe. Maintenant, quand je regarde les matchs, c’est vrai qu’on concède beaucoup de paniers faciles et je trouve qu’il y a beaucoup de rebonds qui nous échappent. Les relations 1-5 contre nous, elles sont flagrantes. Le match sur Brésil, je sais qu’en face, c’est Marcelinho et qu’il en a dans la manche, mais j’ai trouvé que c’était très facile de trouver le poste 5 à chaque fois sur les pick and roll. En gros, la défense n’est pas au niveau auquel on devrait s’attendre. Mais encore une fois, sur des périodes où tu vois qu’on domine totalement, je vois un contre de Rudy, un contre de Wemby, et tu pars vite en contre-attaque. C’est ce genre d’équipe de France qu’il nous faut, parce qu’on a des jeunes qui courent. On peut être dangereux de tous les côtés, des bigs qui courent. Je pense qu’il y a seulement sur quelques actions qu’on a l’équipe de France qu’on devrait avoir sur 30-35 minutes à chaque match.“
Pour l’ancien joueur du Baskonia, un joueur doit prendre les choses en main, un joueur comme Matthew Strazel.
“Je pense qu’il faut qu’il y ait un joueur qui se démarque et qui prenne un peu les rênes, qui s’impose en fait. Parce que j’ai l’impression qu’il n’y a pas vraiment de joueur qui s’est imposé à l’extérieur. Parce que là, les derniers matchs, les temps de jeu, je crois qu’il y a deux temps de jeu à 20 minutes et le reste, c’est 12-14. C’est difficile d’être compétitif avec une équipe, avec des joueurs qui ne jouent que 15 minutes. Tu as toujours un, deux, trois joueurs qui vont jouer 25-30, parce que tu as besoin de joueurs qui soient en rythme. Après, je ne sais pas, c’était peut-être qu’ils voulaient faire jouer tout le monde. De toute façon, on était déjà en quarts, le but, ce n’était pas de cramer qui que ce soit contre l’Allemagne. Mais voilà, c’est vrai qu’on a besoin de se reposer sur des joueurs qui vont jouer et qui vont en imposer. J’ai bien aimé certaines phases de Matthew et je trouve qu’il est parfois un peu trop hésitant. J’aimerais bien le voir un peu plus prendre ses responsabilités et shooter. Des fois, il a l’opportunité d’appréhender ce rôle, parce qu’il a fait la différence. J’aimerais bien voir ce que ça ferait de le voir un peu plus en confiance et apporter ce qu’il sait faire à Monaco. C’est un profil qui serait intéressant pour l’équipe, un profil plus offensif. Parce que là, je vois qu’il se crame beaucoup en défense. Il se crame beaucoup à essayer de faire les efforts pour les autres, à passer les bons ballons. J’aimerais juste voir ce que ça fait, s’il est un peu plus égoïste et qu’il en balance un peu plus.“
Crédit photo : FIBA