Depuis la reprise de la Betclic Elite, les résultats sportifs ne sont pas positifs du côté de Chalon-sur-Saône. Plusieurs changements majeurs ont eu lieu au sein de l’institution, et pour l’instant, ils font plus de mal que de bien.
Un club mythique, un public reconnu, une ville de basket, tant d’atouts sur le papier, mais il manque le plus important.
En quatre matchs, les Chalonnais n’ont pas décroché une seule victoire. Il faut dire qu’ils ont eu trois déplacements jusqu’ici, et n’ont pas vraiment pu profiter de leur Colisée. Un seul match à domicile, contre le Paris Basketball, le plus difficile qu’ils aient eu sur ce début de saison.
Comment en est-on arrivé là ? C’est ce que nous avons essayer d’analyser.
Si chaque été les effectifs changent énormément, à Chalon, c’est bien pire que cela. Il n’y a que deux joueurs qui sont restés. (Olivier Cortale et Lionel Gaudoux). Sans compter Akram Naji, évoluant principalement avec les Espoirs.
Tout d’abord, deux départs apparus soudainement. Remy Delpon s’en va en direction d’Antibes, après plusieurs années au sein de l’institution chalonnaise. Ensuite, le joueur clé de cette équipe, celui qui a fortement contribué à leur montée en première division : Antoine Eito, s’en va, lui aussi à Antibes.
Si de l’eau a coulé sous les ponts depuis, il faut aborder la nouvelle saison avec deux pertes majeures. Ce qui fait le plus de mal à l’Élan, c’est la baisse du niveau défensif. En 4 matchs, ils ont la pire défense de Betclic Elite avec 92 points encaissés de moyenne. Dans la peinture, ça manque cruellement d’un protecteur de cercle. La différence est énorme, ils sont passés de 2,3 contres collectifs à 1 cette saison.
Sur ce secteur, le meilleur joueur était Kenny Baptiste (0,8). L’intérieur a rejoint Limoges et Chalon n’a pas su le remplacer comme il se doit. S’ils ont recruté Dusan Ristic, meilleur marqueur, rebondeur et le mieux évalué de cette équipe, il n’apporte pas autant que le Guadeloupéen en défense intérieure.
En conférence de presse d’après-match, rapporté par nos confrères de BeBasket, le tacticien Chalonnais pointait du doigt le niveau défensif.
« C’est inquiétant car la défense c’est la volonté, l’envie. Il y a un manque d’envie. Je ne vois pas d’engagement. Il y a des choses que l’on réclame et on est incapables de les obtenir. »
Il ajoute même que ses joueurs ne montrent pas du tout le même visage en match, et en entraînement. Si on associe défense à envie, alors le problème est le manque de motivation au sein de l’équipe.
Dans ce cas, quelles sont les raisons expliquant cela ? Dans l’effectif, cinq découvrent le championnat de France.
Une pression trop forte ne les poussant pas à se dépasser ? Un environnement qui n’est pas finalement pas à la hauteur de leurs espérances ? Le manque d’un leader fort sur le terrain et à l’extérieur, comme Antoine Eito ?
Plusieurs questions à se poser, mais qui sont probablement la source du problème. Il faudra vite changer quelque chose comme dirait Savo Vučević. Ce qui n’est pas faux, mais il n’est pas impossible qu’il fasse l’objet de ce premier changement. À l’instar de Laurent Pluvy à Nantes, l’ancien de la JL Bourg pourrait être le prochain entraîneur à faire ses valises si les résultats ne s’améliorent pas.
Ce dimanche, ils affrontent l’Asvel au Colisée, invaincu depuis la reprise. Une semaine plus tard, ils se déplacent à Nanterre, eux aussi en difficulté, mais souvent portés par leur public.
À voir si les mots du coach franco-monténégrin en conférence de presse auront eu du poids aux oreilles des joueurs. Si la saison est un marathon, rattraper un retard aussi grand requiert beaucoup d’apnée.
Crédit photo : Charlotte Geoffray / Elan Chalon