Metropolitans 92 : anatomie d’une chute (Partie 1)

- 15 avril 2024

Touchés par la Wemba-mania la saison dernière et l’éclaircie que cela a pu apporter, les Metropolitans 92 ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils ont pu être par le passé. Et encore…

Finalistes des Playoffs de Betclic Elite au printemps 2023, les Metroplitans 92 auraient donc pu réaliser l’exploit d’être champions de France puis d’être relégués en Pro B en l’espace de douze mois. Mais que s’est-il passé dans les Hauts-de-Seine où, contrairement à l’admirable voisin nanterrien, les Mets 92 font office de derniers de la classe ?

Pendant de nombreuses semaines, nous nous sommes rapprochés d’anciennes et d’actuelles personnes gravitant de près ou de loin autour de ce club pour essayer de comprendre comment les Metropolitans 92, promis à un bel avenir, se sont dirigés tout droit dans le mur.

Puisqu’il y a beaucoup de choses à dire, nous avons décidé de découper cet article en trois parties. Dans cette première partie, plantons le décor. Par la suite, grâce au fruit de notre enquête, nous vous expliquerons comment le club est petit à petit tombé en lambeaux.

UN CLUB SUJET AUX FUSIONS

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un peu d’histoire. Né en 2007 de la fusion du Levallois SCB et du Paris Basket Racing, ce club a d’abord porté le nom de Paris-Levallois. Après une première saison en Pro A, le PL va être relégué en Pro B, puis remonter dans la foulée à l’issue de la saison 2008/09. Par la suite, le club des Hauts-de-Seine va se forger une légitimité en première division, signant des victoires de prestige à Roanne, face à l’ASVEL, en se qualifiant pour la Semaine des As, en participant à des compétitions européennes, en remportant la coupe de France en 2013, le match des champions la même année et en voyant passer des personnages qui ont marqué la Pro A comme Andrew Albicy, Jawad Williams, Sean May, Antoine Diot ou encore Trent Meacham, Philippe Da Silva, Moustapha Sonko, Vincent Masingue… Pour ne citer qu’eux.

En 2017, le Paris-Levallois devient les Levallois Metropolitans suite au désengagement de la Mairie de Paris voté au Conseil de Paris en mai 2016. Pendant deux ans, la ville de Levallois représente donc seule le club avant le rapprochement avec la ville de Boulogne-Billancourt et la naissance des Metropolitans 92 en 2019.

LE PROJET BOULOGNE-LEVALLOIS

Sur le papier et à première vue, le projet porté par les deux villes voisines avait tout pour faire rêver : un club compétitif relancé financièrement, un projet d’Arena flambant neuve de 5 000 places pour marquer le renouveau du club et du basket dans les Hauts-de-Seine… De quoi faire rêver les supporters et d’être une vitrine pour le basket en Ile de France.

« Les actionnaires levalloisiens recherchaient un projet susceptible de sécuriser le club tout en augmentant sa capacité de fonctionnement« , nous a confié une source proche du club et de la ville. Une aubaine donc pour les Levallois Metropolitans quand, côté Boulogne-Billancourt, le maire Pierre-Christophe Baguet et Alain Weisz, amis de longue date, souhaitent implanter une équipe professionnelle dans un projet d’Arena prévu pour les Jeux Olympiques de 2024. La convention signée à l’époque du rapprochement des deux villes stipule d’ailleurs un début d’occupation de cette nouvelle arena pour les Mets 92 à partir du 30 juin 2023, date de livraison supposée de cette nouvelle salle dont le projet s’élevait à 70 millions d’euros.

« Le deal prévoyait également une prise de contrôle progressive du club, Boulogne-Billancourt en devenant propriétaire exclusif lors du changement de salle. Boulogne s’engageant à conforter les finances du club dans cette période transitoire par un apport partenarial« , nous a-t-on précisé.

« En mai 2018, Pierre-Christophe Baguet confirme personnellement à la LNB sa volonté d’apporter 600 000 € en partenariat privé sur l’exercice 2018/2019 », source proche du club.

Sur le papier, un beau projet, comme le disait le président levalloisien de l’époque, Jean-Pierre Aubry, dans les colonnes du Parisien. « C’est un beau projet qui sécurise le basket pour les 10 prochaines années. Je suis fier de ça », commentait-il.

Cinq ans après, le club vivra-t-il encore cinq ans de plus ?

Lien vers la partie 2 ICI.

Crédit photos : F.Blaise/K-Reine/Metropolitans92

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