Depuis hier, une rumeur fait le tour de la toile. Un système de Salary Cap devrait être instauré en LNB. L’information a ensuite été démentie par la LNB, qui indique dans un communiqué, vouloir mettre en place une simple Luxury Tax.
L’information au sujet de l’instauration d’un possible Salary Cap a fait l’effet d’une bombe sur la planète du basket français ! La nouvelle, relayée par plusieurs médias, a cependant très vite été démentie par la LNB qui souhaite plutôt mettre en place une Luxury Tax. Elle a indiqué via un communiqué officiel, que la Luxury Tax sera d’abord imposée sous une version d’essai pour trois saisons.
Si le budget de la Roca Team n’était pas largement supérieur à la majorité de la ligue, on n’en serait pas là.
Le meneur star de l’effectif, Mike James est l’heureux détenteur d’un grand record. En effet, l’Américain est le joueur le mieux payé de l’histoire de la Betclic Elite. Son salaire estimé à 2,5 millions d’euros annuels provoque une situation inédite. Certains clubs comme Le Portel, Blois ou Fos-Provence disposent d’un budget presque équivalent à son revenu.
Si pour certains, cela signifie que le basket perd le sens des réalités, il faut aussi voir le côté positif de la chose. Le championnat français est attractif, alors pourquoi limiter son développement ?
Pour aboutir à quels changements ?
S’il fallait expliquer la Luxury Tax, il s’agit très simplement d’une stratégie visant à limiter un déséquilibre de masse salariale entre les différents clubs appartenant à une même ligue. Si la somme des salaires d’une institution dépasse le plafond salarial défini par la ligue, alors cette dernière active la Luxury Tax. C’est-à-dire, qu’une pénalité financière est imposée au club ayant dépassé le seuil maximal.
En règle générale, une Luxury Tax ne vient pas sans un Salary Cap. Selon le directeur général de la LNB, Fabrice Jouhaud, cette mesure est différente de celles appliquées par d’autres ligues.
« Il n’y a pas de notion de limite de rémunération d’un joueur ou d’une masse salariale. L’objectif n’est certainement pas d’entraver le développement des clubs mais d’éviter des déséquilibres qui pourraient devenir irréversibles et dommageables pour le Championnat. » (L’Equipe)
Est-ce une tentative de la ligue, de vouloir rassurer ses acteurs ? Peut-être. Cela change-t-il quoi que ce soit à l’opinion générale ? Sûrement pas.
Comme l’a rappelé, Oleksiy Yefimov, directeur du club de la principauté, le basket français est à son âge d’or en termes de reconnaissance à l’étranger.
Avec l’organisation de matchs de gala délocalisés, par les clubs franciliens à l’Accor Arena, Roland-Garros ou à La Défense Arena, la côte du basket français semble monter en puissance. De plus, l’éclosion de Victor Wembanyama, dont la NBA a racheté les droits pour diffuser les matchs des Metropolitans 92, permet à ce sport de s’exporter de l’autre côté de l’Atlantique.
Désormais, les conséquences de cette mesure risquent d’être fatales pour le développement du basket en France.
Pour la première fois depuis son arrivée en première division (en 2015), Monaco a vu évoluer ses fonds de 47% en un an. Une situation qui déplaît à certains dirigeants, ayant voté pour la mise en place de la Luxury Tax.
Avec ce système, le risque de voir partir les joueurs phares du championnat est très élevé. De plus, cela ne risque pas d’attirer d’autres joueurs susceptibles d’amener de la visibilité au championnat français.
Non seulement, l’impact sur la Betclic Elite serait négatif, mais aurait aussi un effet secondaire en Coupe d’Europe.
Si l’attractivité du championnat est en baisse, les gros joueurs partiront. D’autre part, moins de beaux noms seront signés, et plus les équipes vont s’affaiblir. Dans les autres championnats européens réputés comme en Espagne, en Turquie ou en Grèce, cette mesure n’existe pas. Si nos clubs d’EuroLeague comme Monaco ou l’Asvel se confrontent à eux, les clubs français ne pourront plus autant rivaliser.
Si la LNB ambitionne de développer son championnat, et de le rendre aussi prestigieux qu’en Espagne ou en Grèce, cette décision n’est peut-être pas la solution. De plus, cette option est surtout connue par rapport à la politique sportive de la NBA, une ligue privée dans laquelle toutes les franchises ont une grande valeur marchande peu importe la taille du marché. Une case qui n’est pas cochée en France.
Crédit photo : David Haynau