L’Équipe de France, bientôt un nouveau cycle : Un futur conquérant ?

- 20 février 2023

Deux grandes compétitions arrivent pour les Bleus. La Coupe du Monde en 2023, ainsi que les Jeux Olympiques à Paris en 2024. De quoi écrire une nouvelle page pour l’Équipe de France.

La fin d’un cycle approche, il est bientôt l’heure d’en commencer un nouveau. À partir de 2024, l’Équipe de France entrera dans une période de transition. Si ce terme a une connotation négative la plupart du temps, cette fois-ci, cela s’avère plutôt positif. Certains cadres actuels à l’image de Nicolas Batum, Nando de Colo ou Andrew Albicy, devraient continuer l’aventure en Bleu jusqu’aux Jeux Olympiques à Paris, afin de sortir par la grande porte. Le renouveau devrait donc se présenter après cette grande fête sportive.
La France est aujourd’hui l’une des nations où l’on retrouve les meilleurs talents de ce sport. A ce jour, 43 joueurs français ont foulé les parquets américains. Cela signifie que la France est le pays européen le mieux représenté dans l’histoire de la NBA, tout en sachant que l’Europe est le continent étranger ayant envoyé le plus de joueurs dans la Grande Ligue (320 à ce jour). Hors USA, la France est le deuxième pays comptant le plus d’athlètes passés en NBA, derrière le Canada (60 jusqu’à présent).
Aujourd’hui, de nombreux talents continuent d’émerger. Certains pourraient intégrer l’Équipe de France très rapidement, voir dans les années à suivre.

Peu de places à la mène

Il s’agit du premier poste sur lequel il y aura un gros changement. Thomas Heurtel, habituel meneur titulaire, a décidé de signer en Russie, au Zénith Saint-Petersbourg. Désormais non-sélectionnable, c’est Andrew Albicy qui a pris les rênes. Cependant, à 32 ans, le natif de Sèvres se rapproche plutôt de la fin dans son aventure tricolore.

Aujourd’hui, un nom semble faire l’unanimité pour prendre la relève. En vue de sa progression dans sa troisième saison en NBA avec les Detroit Pistons, Killian Hayes semble être l’option numéro une à la mène. Un joueur capable de créer le jeu, de distribuer, bon profil défensif, et qui peut se créer des espaces grâce à son dribble.
Évidemment, un groupe n’est jamais constitué d’un seul joueur par poste. L’ancien Choletais devrait logiquement être le nouveau meneur titulaire, mais certains ont leur mot à dire.

Théo Maledon

On peut parler de Frank Ntilikina, qui ne parvient pas à s’imposer en NBA, mais qui n’a pas souvent déçu sous les ordres de Vincent Collet. Désormais installé dans la hiérarchie des meneurs par le sélectionneur, nul doute que l’ancien Strasbourgeois fera partie de la liste.
Toujours de l’autre côté de l’Atlantique, Théo Maledon fait partie de ceux sur qui pourrait compter l’actuel entraîneur des Mets. Arrivé cet été à Charlotte en provenance d’Oklahoma City, le Français a souvent été utilisé par les Hornets. En 36 matchs, il combine à 5,6 points à 41,1% de réussite au tir, dont 33,3% à 3 points. Même si les statistiques ne sont pas brillantes, le joueur retrouve petit à petit la confiance qu’il lui manquait. Avec les Swarm de Greensboro, en G-League, il n’a joué que 6 matchs, mais a été étincelant. Sur l’ensemble, il dominait avec 22,3 points, 8,8 rebonds, 5,5 passes décisives et 1,7 interception. Ces performances lui ont permis de gagner l’attention du coach de l’équipe A : Steve Clifford. Un point non-négligeable pour aspirer à une place en sélection.

Sylvain Francisco

Dans le championnat grec, Sylvain Francisco est en grande forme. Avec Peristeri, il tourne à 11,2 points, 5,5 passes décisives et 1,6 interception, le tout en 13 matchs et 27 minutes de jeu. En Ligue des Champions, il excelle aussi en affichant une ligne de statistiques encore plus belle (16,2 points, 5,8 passes décisives et 1,8 d’interception en 9 matchs).
Malheureusement, devant lui, deux joueurs ont un plus gros potentiel (Hayes et Maledon), et l’autre est installé hiérarchiquement (Ntilikina). Ce dernier est d’autant plus un profil de type défensif, qui pourrait faire du bien sur les lignes arrière.

Les postes 2 et 3 quasiment inchangés

S’il y en a bien un, sur ces deux secteurs, qui devrait encore pouvoir tenir son rôle, il s’agit bien d’Evan Fournier. Celui-ci peut être titulaire sur l’un des deux postes peu importe la configuration. Âgé de 30 ans, il sera le nouveau capitaine des Bleus.
Chez les arrières, Terry Tarpey, grande révélation des Bleus lors de l’EuroBasket, sera l’un des nouveaux patrons de cette Équipe de France.
Toujours au poste 2, Isaïa Cordinier fait partie des joueurs ayant une carte à jouer dans la rotation. Souvent retenu pour les préparations, mais écarté de la liste officielle, l’ailier de Bologne n’est pas très loin d’avoir une place définitive chez les Bleus. Une occasion à saisir dès les J.O pour rester dans les rangs par la suite. Cette saison avec la Virtus, il tourne à 10,1 points et tire à 44,4% de loin. Ces gammes lui donnent du crédit.
À ce poste, Elie Okobo, est l’un des premiers noms qui viennent en tête. Avec la Roca Team, il est l’un des meilleurs joueurs de l’effectif. Actuellement, il combine à 11,7 points, 4,1 passes décisives avec un taux de 51,3% de réussite au tir, dont 50,9% à 3 points.

Elie Okobo

Même s’il peut largement prétendre à une place dans l’effectif, sa taille (1m88) risque d’être un frein. Sur la même période, Cordinier entre dans une nouvelle étape de sa carrière où il peut encore monter hiérarchiquement. D’autant plus qu’il y a déjà beaucoup de joueurs capable d’évoluer au poste 2, et qu’un profil swingman, jouant sur les lignes arrière et sur l’aile, est plus qu’important.
En réserve, un autre nom peut être cité. S’il faut en retenir un, on pense à Juhann Begarin. Le Parisien a été retenu pour remplacer Terry Tarpey lors du dernier rassemblement des Bleus pour les matchs de qualification pour la Coupe du Monde. Pour le prochain, le Guadeloupéen a une nouvelle fois été retenu, preuve de la confiance dont lui témoigne le sélectionneur.

Isaïa Cordinier

À l’aile, très peu de noms nous paraissent comme des choix logiques. Le seul qui peut y prétendre logiquement est Timothé Luwawu-Cabarrot. Présent à l’Euro et aux derniers Jeux Olympiques à Tokyo, l’ailier de l’Olimpia Milan fait partie des joueurs installés dans le système du sélectionneur. Même s’il est le seul vrai poste 3 que l’on puisse citer, les arrières cités plus haut peuvent aussi jouer sur l’aile. Des solutions pouvant dépanner en cas de besoin.
En réserve, un joueur pourrait même faire partie du groupe s’il montre une vraie marge de progression par rapport à son talent. Ousmane Dieng, excelle actuellement en NBA G-League à Oklahoma City Blue, la franchise rattachée à Oklahoma City Thunder. Sur 12 matchs, en jouant 34,7 minutes de moyenne, il tourne à 16,2 points, 8,8 rebonds, 4,1 passes décisives et 1,2 contre, pour 20 d’évaluation. Un joueur capable de défendre, de distribuer, et qui score. S’il continue sur ces gammes, il sera l’un des premiers noms référencés pour être titulaire au poste 3.

Embouteillage dans le secteur intérieur

Deux noms paraissent aujourd’hui évidents pour protéger la raquette française. Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Le premier serait positionné à son poste de prédilection, celui d’ailier fort. Le deuxième, toujours aligné en tant que pivot.
Si Joel Embiid a été naturalisé français, il a également obtenu son passeport américain. Il n’est donc pas impossible qu’il choisisse de jouer pour la sélection américaine. S’il en venait à choisir les Bleus, il serait évidemment retenu. Pour un joueur de ce calibre, il est évident qu’il doit figurer dans le 5 de départ, mais à quel poste ? En tant qu’ailier fort ? Wembanyama serait titulaire à l’aile ? Rudy Gobert sur le banc ou peut-être même « Wemby » sur le banc ? Difficile de l’imaginer ainsi, même s’il y a de la taille, et que la raquette serait très difficile à approcher.
Aux dernières nouvelles, Embiid prendra sa décision à l’issue de la saison. Actuellement, on considère qu’Embiid n’est pas disponible. Nous avons donc nos deux titulaires. Qui sont les joueurs capables de les remplacer ?

Guerschon Yabusele

À l’Euro, Guerschon Yabusele était l’un des meilleurs Bleus. L’ailier fort apporte de la défense, de l’agressivité, et de l’explosivité. Titulaire au Real Madrid, deuxième en EuroLeague, un profil qui ne peut écarté. Il est logiquement le remplaçant parfait de « Wemby » à ce poste.
Un troisième nom peut être retenu en vue de ses performances cette saison. Avec le Partizan Belgrade, Mathias Lessort tourne à 8,5 points et 5,1 rebonds en 19 minutes sur 15 matchs, dans le championnat serbe. En EuroLeague, il performe avec ses 12,6 points et 7,3 rebonds sur 22 matchs, en jouant 31 minutes.

Pour soulager Rudy Gobert, un joueur plein d’avenir mérite sa chance. Pour cela, on pense à Ismaël Kamagate. Dominant dans la raquette, en défense, et capable d’apporter entre 10 et 15 points par match. Un pivot moderne et mobile, un profil très intéressant, qui pourrait faire les beaux jours des Bleus. Le défenseur de l’année en titre, a surtout la particularité d’être l’un des pivots les plus redoutables de la ligue. En effet, son opposant direct à son poste réalise souvent sa plus mauvaise performance de la saison, lorsqu’il est confronté à Kamagate.
On peut penser à Josh Carlton du MSB qui a marqué 10 points en prenant 4 rebonds en 25 minutes pour 10 d’évaluation. Donte Grantham du SLUC avec ses 7 points et 3 rebonds en 21 minutes, pour 10 d’évaluation, le 3 décembre, a également été en difficulté. Un dernier exemple avec Shevon Thompson de Fos Provence. Collectivement, c’est une saison compliquée, mais individuellement, c’est l’une des seules satisfactions. Le 6 janvier contre Paris, l’intérieur réalise une performance à 9 points et 3 rebonds en 14 minutes pour 4 d’évaluation. Tous ont réalisé le, ou, l’un des pires matchs de leur saison face au Parisien, alors qu’ils figurent tous parmi les meilleurs joueurs de leurs équipes.

Vincent Poirier

On aurait pu penser également à Moustapha Fall (Olympiakos) et Vincent Poirier (Real Madrid). Deux joueurs importants des deux équipes aux sommets de l’EuroLeague.
Le premier est un pivot d’expérience, dominant dans la raquette, en défense, et doté d’une bonne vision du jeu. Le deuxième, est un pivot plus mobile et moderne, capable de shooter à longue distance si besoin. Fall approche lui aussi probablement de la fin de son aventure avec les Bleus, d’autant plus qu’il n’a joué que 9,8 minutes en moyenne. Quant à Poirier, il pourrait encore se tenir disponible le temps d’une ou deux années de plus, avec un profil intéressant.

La Dream Team à la française

Avec tout ce beau monde cité, des choix s’imposent. Il faut donc créer un groupe de 12 joueurs, et en aligner 5 sur le terrain.
Trois meneurs qui sont Killian Hayes, Theo Maledon et Frank Ntilikina. Trois arrières avec Evan Fournier, Terry Tarpey et Isaïa Cordinier. Un ailier avec Timothé Luwawu-Cabarrot. Trois ailiers forts qui sont Victor Wembanyama, Mathias Lessort et Guerschon Yabusele. Enfin, deux pivots, avec Rudy Gobert et Ismaël Kamagate.
Le 5 de départ ressemblerait donc à cela :
Killian Hayes / Evan Fournier / Timothé Luwawu-Cabarrot / Victor Wembanyama / Rudy Gobert

Juhann Begarin

Il faut bien sûr penser aux réservistes qui seront sélectionnés si une place se libère. On y retrouverait Vincent Poirier, Elie Okobo et Sylvain Francisco qui échappent de peu à la sélection. On y rajoute Juhann Begarin qui, on espère, aura fait preuve d’une belle progression. Il n’en manque plus qu’un, et c’est Ousmane Dieng qui prend cette place.
Parmi les 12 premiers noms cités, on aurait une équipe de 27 ans en moyenne d’âge. Un groupe jeune mais expérimenté, et surtout rempli de talents. La plupart d’entre eux auront encore plusieurs années devant eux à servir dans les rangs Bleus, de quoi être très optimiste pour la suite.
Ce sont les résultats qui nous donneront raison, ou pas. Toutefois, il y a des chances que cette nouvelle équipe reconstituée post-JO, permette à la sélection tricolore de renouer ses liens avec la médaille d’or. Une grande majorité de ces joueurs ont un statut de « star » à assumer dans leur championnat. Ils seront en plus entourés d’Evan Fournier et de Rudy Gobert, les deux capitaines, respectés et plein de conseils.
De plus, c’est Vincent Collet aux manettes. Depuis son arrivée en 2009, l’Équipe de France a décroché 7 médailles (Trois de bronze, trois d’argent, une en or). Ce trophée de champion d’Europe en 2013, est d’ailleurs le premier grand trophée pour la sélection tricolore. Avec un tel groupe sous ses ordres, il y a de quoi être confiant quant aux probables succès des Bleus.

Crédit photo : Ann-Dee Lamour / Icon Sport / FIBA

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