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Le syndrome Stephen Curry

- 18 août 2023

Depuis 2015, un nom est placé tout en haut de l’affiche parmi les plus grands joueurs de l’histoire de ce sport : Stephen Curry. Considéré comme le meilleur shooteur qui n’ait jamais existé, il a révolutionné le basket-ball au niveau mondial. Depuis, tous les championnats du monde ont adopté la pratique du 3 points.

Tout d’abord, reculons jusqu’en 1961, date de parution de la ligne à 3 points. Dans une compétition baptisée American BasketBall League, qui n’aura duré qu’un an et demi avant de disparaître, c’est là que les premiers tirs à longue distance ont circulé sur les terrains. Un grand bond en avant, et on se retrouve en 1967, du côté l’American BasketBall Association (ABA), qui adopte la ligne à 3 points… En 1976, la ABA et la NBA fusionnent, mais cette fameuse ligne disparaît. Il faut donc attendre trois ans, en 1979, pour que la NBA l’instaure.
Au niveau de la distance, on note une grande différence. En 1984, la FIBA l’avait situé à 6,25 mètres du panier, depuis 2010, elle est située à 6,75 mètres. En NBA, le terrain est plus grand. Donc, la distance entre la ligne à 3 points et le panier est plus longue, soit 7,24 mètres.

Stephen Curry (à droite) prenant un tir à 3 points

Si l’on peut penser que Stephen Curry, meneur des Warriors, est un grand partisan de son arme redoutable, qui lui a permis de bouleverser le monde du basket, ce n’est pas tout à fait le cas. Il a pris position sur l’apprentissage de cet exercice aux plus jeunes. Le « Chef » aimerait que la ligne soit abolie chez les moins de 11 ans. Ce qui n’est pas anodin puisque de plus en plus de jeunes se mettent à tirer de loin.
Si l’on se penche sur les chiffres, dans les catégories U19 et U18 entre 2013 et 2023, les tentatives à 3 points ont augmenté d’au moins 15% lors des grandes compétitions internationales. En 10 ans, le taux d’évolution sur cette statistique est de 17,2% chez les U19, et de 15,9% chez les U18.
Nous avons confronté notre analyse à celle de trois acteurs majeurs du basket français : Christian Monschau, Nicolas Lang, et Jean-Christophe Prat.

« Ce qui fait qu’un joueur se lance, c’est ce qu’il voit à la télévision »

En principe, ce qui est à la mode se démode avec le temps. Néanmoins, le tir à 3 points n’a pas l’air de subir le même effet. Depuis la campagne 2013-2014, soit la saison pendant laquelle s’est révélé Stephen Curry, le nombre de tirs tentés derrière l’arc en Pro A a fortement augmenté. Alors que sur l’édition précédente à celle-ci, seuls Jahmar Young et Marcus Denmon s’approchaient des 6 tentatives en moyenne. Sur la période citée, il y a six joueurs qui comptent au minimum 6 essais à longue distance.

Mirotic Barca EuroLeague
Nikola Mirotic

En EuroLeague, les données ne montrent pas autant de précocité. En 2012-2013, avant la révélation du meneur des Warriors, un joueur, Bobby Brown tirait au moins 6 fois derrière l’arc. La saison suivante, ils étaient deux. Celle qui suivait encore, soit lorsque Stephen Curry remporte son premier titre de MVP et sa première bague de champion, ils étaient trois. Et les chiffres ont commencé à baisser au niveau de la réussite.
Une petite transition que la grande compétition européenne de basket s’apprêtait à vivre. De plus en plus de joueurs essayaient de suivre le rythme sans forcément y arriver. Les tentatives augmentaient au fil des campagnes, certains dépassant même les 9 tirs tentés. Cette saison, cinq joueurs ont tiré au minimum à 6 reprises. Quant aux pourcentages, ce sont presque les mêmes qu’il y a dix ans.
Cela signifie donc que la « révolution Curry » a permis aux snipers de l’EuroLeague d’être plus adroits qu’auparavant.

Selon Jean-Christophe Prat, ancien coach du Paris Basketball, si tant de joueurs cherchent à imiter Curry, c’est simplement dû à ses plus belles actions que l’on montre sur nos écrans.

« Ce qui fait qu’un joueur se lance dans un sport, c’est ce qu’il voit à la télévision. On nous montre toujours des dunks ou des tirs à 3 points, donc, ils veulent le reproduire. Quand vous regardez un match NBA en live, et quand vous regardez les highlights, c’est différent. Un matin, je regarde les highlights d’une rencontre lors de laquelle Ja Morant a été exceptionnel. Il a marqué 40 points en dunkant sur tout le monde. En voyant ça, on se dit le match était génial. Je me le suis coltiné et c’était une purge. Vous croyez que les jeunes regardent les matchs ? Non, juste les highlights. C’est à nous en tant que coach d’orienter le travail. Ce n’est pas que ça un match de basket. »

Jean-Christophe Prat

Les images sont les premières sources d’une passion. Si tant d’athlètes, amateurs comme professionnels enchaînent les tirs de loin, c’est simplement car les exploits de Stephen Curry ont fait le tour du monde. Chaque shoot du Chef se traduit comme une séquence incroyable pour les yeux, alors on s’y habitue avec le temps.
Cependant, si une masse de joueurs a voulu se perfectionner à 3 points, cela vaut également pour les joueurs intérieurs (ailier fort / pivot). Une révolution qui a fini par dérégler les postes du jeu.

Des profils métamorphosés

En général, les meilleurs shooteurs sont, dans l’écrasante majorité, des guards (meneurs / arrières) ou encore des ailiers. Cela dit, il n’est pas rare que des intérieurs soient performant dans ce domaine. En EuroLeague, Nikola Mirotic, affichait un taux de 46,3% de réussite avec 4,3 tirs primés. Le poste 4 avait déjà montré aux États-Unis qu’il était un joueur fiable dans l’exercice.
En NBA, parmi les snipers, on retrouve des pivots comme Karl-Anthony Towns, intérieur des Timberwolves du Minnesota. Ce dernier tirait en moyenne à 5,7 reprises cette saison, tournant à 36,6% de réussite. On peut également citer Nikola Vučević dans cette liste (4,2 tentatives à 34,9% en 2022-2023).

En Betclic Elite, quelques joueurs ont également été gourmands sur leur sélection de tirs. Ce qui a fonctionné pour certains d’entre eux, moins pour d’autres. Aamir Simms, ailier fort de métier, enregistrait un taux de 45,3% de réussite à 3 points avec 1,9 tir réussi sur 4,3 tentés. Mike Scott, ancien joueur NBA, tournait à 37,1% de réussite avec 4,6 tentatives.
Cependant, en prendre autant ne signifie pas être adroit. Victor Wembanyama, salué pour ses performances et son génie, n’est pas l’un des plus fiables derrière l’arc. Avec 5 tentatives, il ne tournait qu’à seulement 27,5% de réussite dans l’exercice. Il fallait bien lui trouver un défaut.
On le sait capable de sanctionner, et sa polyvalence incite les défenseurs à tenter de se rapprocher de lui.
Cependant, à 19 ans, être aussi insistant sur ses choix de tirs à longue distance est significatif d’un vrai problème chez les jeunes. Aujourd’hui, plusieurs joueurs réputés pour leur adresse ouvrent des camps d’entraînement aux enfants. Ces derniers cherchant à bombarder de loin avant de travailler leur efficacité près du panier.

Mike Scott

D’après Jean-Christophe Prat, tout dépend du profil des joueurs et de la stratégie imposée par le coach.

« Chaque coach est différent, et a sa singularité. C’est cela qui fait la beauté de notre métier, nous avons tous une façon différente de le faire. Dans les entraînements, il y a des situations en place pour développer le tir à 3 points, mais il y a aussi le travail individuel que doit faire un joueur.
Il faut voir le profil du joueur que vous avez. Sur les postes 1 à 4, il faut avoir des joueurs capables de tirer. Lorsque j’étais au Paris BasketBall, la priorité d’Ismaël Kamagaté, ce n’était pas de lui apprendre à tirer à 3 points mais plutôt de contrer, de prendre des rebonds, d’être fiable au lancer-franc et de développer son jeu. C’est un équilibre à trouver dans votre travail.
Vous pouvez demander à ne faire que du tir à 3 points, mais si vous ne savez pas poser la balle au sol, c’est facile de défendre. Je fais un close-out sur vous, je sais que vous pouvez tirer alors je vous force à dribbler. C’est pour cela que Stephen Curry est très fort. Il peut tirer de loin mais il peut faire plein d’autres choses, et de manière incroyable. Pour avoir discuté avec des scouts NBA, les Golden State Warriors préparent déjà l’après Steph Curry, parce qu’ils savent qu’ils ne retrouveront pas un joueur comme ça et ne pourront plus jouer de la même façon. Alors il faut anticiper. »

Jean-Christophe Prat (à gauche), Ismaël Kamagate (au milieu)

Pour le limougeaud, et international français, Nicolas Lang, dans quelques années, les postes du basket auront bien changé…

« Je suis persuadé quand dans quelques années, il n’y aura plus vraiment de poste. Victor (Wembanyama) à mon avis est le premier de cette liste. Ce qui ne concerne pas forcément les joueurs de 2m21, car tu ne peux pas le contrôler, mais les postes 5 comme Brook Lopez en NBA, qui s’écartent tout le temps, il y en aura de plus en plus. Des profils de 2m15 qui shootent à 3 points avec régularité, qui apporteront de la taille et qui rentrent dedans. Tout peut aller vite. Imaginons que demain une équipe gagne le titre sans tirer à 3 points. On va te dire qu’il ne faut pas shooter, il faut juste faire des post-up. »

Avec le temps, de plus en plus de termes spécifique apparaissent. Les intérieurs capables de tirer sont appelés « Stretch ». Dorénavant, les joueurs sont de plus en plus polyvalents. Certains postes 4/5 portent même la casquette du meneur, distribuant pour ses coéquipiers, à l’image d’un Nikola Jokic (9,8 passes décisives) ou encore Luke Sikma à l’Alba Berlin (4,8 passes décisives).

Une dangereuse révolution ?

Ce qui est dangereux, c’est que les jeunes joueurs n’ont pas l’air d’être inquiétés par cette révolution et l’acceptent volontiers. À la fin des entraînements, on peut souvent voir que tout le monde se prête au jeu du « tir du logo ». Le but consiste tout simplement à tirer depuis la ligne médiane, là où le logo du club à domicile est affiché. Il est très rare de voir ce genre d’action en match.
Faites l’expérience par vous-même. Rendez-vous dans un terrain extérieur, où le bitume remplace le parquet et où les filets sont parfois remplacés par des chaînes. Observez les joueurs, souvent, vous verrez des tirs tentés loin du panier. Quel en est le résultat ? Plusieurs air-balls.
D’après Nicolas Lang, cette mode peut être dangereuse pour les enfants.

« Je fais des camps avec les jeunes, donc j’en vois beaucoup. Ce qu’il faut comprendre, très tôt et très vite, ils veulent shooter à 3 points alors qu’ils ont déjà du mal à tirer autour du cercle. Généralement, cela provoque des problèmes dans la mécanique, puisque tes muscles ne sont pas tout à fait formés. À un certain âge, tirer à 3 points c’est très loin du panier. Cela génère encore des problèmes dans la mécanique et donc le geste n’est pas bon. Je sais bien que lorsque t’es jeune, ce n’est pas facile car tu veux t’amuser, mais il faut commencer par être adroit près du cercle, puis au lancer-franc, puis à mi-distance et ensuite tu peux aller à 3 points. »

Il rappelle d’ailleurs que Stephen Curry lui-même a dû travailler d’arrache-pied pour en arriver au niveau qui est le sien aujourd’hui. Son père, Dell Curry, ancien arrière des Charlotte Hornets, lui a même fait retravailler sa gestuelle de tir. Si le meilleur shooteur de l’histoire avait un don pour cet exercice, le travail représentait une part bien plus importante dans l’équation.

Cependant, ne fallait-il pas s’y attendre à ce que l’on en arrive là tôt ou tard ? Avant les années 2010, un homme, Christian Monschau, avait déjà anticipé cette vague de 3 points dans l’ère moderne du basket mondial.

« Je posais la question à mes équipes en début de saison : si vous avez le choix de terminer par un tir, lequel vous choisissez ? Cela donnait lieu à de longs débats mais les chiffres sont clairs. Certains de mes joueurs me répondaient qu’ils voulaient aller au lancer-franc. Cela dépend des arbitres.
Si je schématise on a 75% de chances d’y aller, donc ça fait un rendement de 1,5 par tir. On ne décide pas d’aller au lancer-franc mais on peut décider d’être agressif au cercle. Si on l’est on peut avoir des pourcentages d’intérieur à 55% par exemple. Ce qui fait des rendements de 1,10. Mais pour aller au cercle, la raquette ne doit pas être bouchée. Il faut prendre des tirs à l’extérieur, mais où ? D’abord à 3 points. Avec un pourcentage quasi-égal aux tirs en mid-range, qui rapporte un point de plus avec un pourcentage d’équipe à 35%, ce qui est plus que moyen, on a un rendement de 1,05. Soit, très proche du tir intérieur, en plus d’élargir le jeu, donc d’avoir des espaces de pénétration. Le mid-range à 35%, c’est un rendement de 1,07.
Si on compare ces chiffres, le choix est vite fait. Mes joueurs ont compris que c’était un tournant et mes équipes étaient les premières à aller dans ce sens. »

Christian Monschau

Finalement, ne fallait-il pas s’attendre à ce que l’ère du 3 points arrive ? Probablement. Seulement, cette vague donne naissance à des situations bien farfelues. Alors que la Coupe du Monde approche, les Bleus s’étaient réunis pour des matchs de préparation avant le grand tournoi.

Le mercredi 2 août face au Monténégro, Rudy Gobert a inscrit son premier tir à 3 points en carrière. Un exploit célébré par ses coéquipiers puisqu’il en est à son 18e essai. En NBA, le Français affiche un ratio de 0/14 à longue distance. Lorsqu’il évoluait à Cholet, pour sa dernière campagne en 2012-2013, il tente trois tirs sans en marquer un seul.
On peut donc se demander pourquoi il s’entraîne sur cet exercice s’il n’en prend pas beaucoup, voir pas du tout en match, de plus s’il n’en marque quasiment jamais ?

Une histoire de « datas »

Jean-Christophe Prat évoque l’arrivée massive des « datas » comme élément déclencheur du tir à 3 points.

« Le film « Money Ball » a révolutionné le sport car l’orientation des données statistiques a donné une priorité au tir à 3 points qui rapporte plus qu’un tir à 2 points. Là où Golden State a révolutionné le jeu, et aussi les Phoenix Suns avant, c’est avec le jeu de possession. Plus il y a de possession, plus il y a de chances de tirer et donc, de marquer. »

Un autre point sur lequel les datas marquent l’importance du tir à 3 points, c’est sur le rebond.

« Lorsque vous ratez un tir à 3 points, vous pouvez récupérer un rebond long. Grâce à cela, vous avez l’occasion d’obtenir une nouvelle possession.
Cependant, il faut faire très attention avec les datas, puisqu’il y a des coachs qui ne se concentrent que là-dessus. Vos joueurs ne sont pas des robots. La différence entre un entraîneur de basket et un joueur d’échecs. Le joueur d’échecs pousse ses pièces et elles n’ont rien à dire. L’entraîneur, ce sont des hommes qu’il a entre les mains, qui ont des sentiments et des émotions. Les datas font parfois oublier cela.
Je dis toujours que c’est un équilibre à trouver entre datas et le ressenti des joueurs. Il y en a qui ont une force majeure et c’est dommage de s’en priver sous prétexte que la data dit autre chose. En NBA, ils poussent les choses encore plus loin. Il y a des coachs qui prévoient leurs rotations sur tout le match car tel joueur est performant sur 18 minutes, l’autre sur 20 minutes etc… Par exemple, la saison dernière, Will Weaver donnait un papier à son assistant Bienvenu Kindoki, sur lequel il avait prévu toute sa rotation sur le match sauf pour le dernier quart-temps. Il ne prenait pas en compte si le joueur avait marqué 3 tirs à 3 points ou pas. Je ne peux pas le concevoir.
Je me souviens d’un match où Gauthier Denis était sur un 3/3 à 3 points, mais comme il devait sortir à la 5e minute, il est sorti à la 5e. La data disait qu’il doit jouer 18 minutes sinon il nest pas efficace. »

Nicolas Lang

D’après Nicolas Lang, la révolution du tir à 3 points est un mélange entre les datas et l’explosion de Stephen Curry.

« Il faut expliquer cela par le fait que ça ait marché au plus haut niveau. Il y a un mélange de datas et de révolution amené par Steph Curry qui rend tout ça esthétique et beau à voir. Si ce n’était que du shoot, ce serait une chose, mais il le fait après un dribble, deux mètres derrière la ligne… Moi qui regarde souvent les matchs des Warriors, quand je vois l’effet que donne un tir à 3 points de Stephen Curry, c’est dingue. Parfois, l’équipe d’en face mène de 10 points, mais quand il rentre un tir, il leur casse le moral. »

Néanmoins, les datas sont à prendre avec des pincettes.

« Tout dépend des atouts du joueur. Je ne suis pas sûr que cela vaille vraiment le coup de travailler ton shoot à 3 points pendant des heures en négligeant ta force première. Tu n’es pas obligé d’avoir cinq gros shooteurs dans une équipe ou sur le terrain en même temps. Ce qui est délicat, c’est s’il y a un joueur qui n’est pas un tireur sur les postes 1 à 4,  la défense va moins respecter. Cette année, on l’a vu avec le Paris BasketBall. S’il y avait un non-shooter sur le terrain, le joueur qui le marquait, ils le laissaient sous le panier, et ça ferme le jeu. Au-delà de la data, il faut aussi aérer le jeu. »

En fin de compte, les « datas » reflètent en partie ce qu’est devenu le basket. Un sport dans lequel les chiffres comptent beaucoup, et sont parfois interprétés de la mauvaise manière.

Un jeu dénaturé ou pas tant que ça ?

Depuis que Stephen Curry a changé la face du basket, la NBA réfléchit à instaurer la ligne à 4 points. Imaginons qu’elle soit réellement mise en place un jour, le basket ne serait-il pas dénaturé ? Le risque de voir des défis en balançant le ballon de plus en plus loin ne seront-ils pas exagérés ? Le basket deviendra-t-il un sport uniquement centré autour du spectacle ?
Toujours d’après l’arrière du CSP, c’est l’évolution du jeu et de son temps qui nous emmène jusqu’ici.

« Les gamins veulent tous aller à 3 points, mais quand j’étais plus jeune, tout le monde voulait jouer comme Michael Jordan en essayant de faire des tirs aériens. Les gars pensaient sauter d’un mètre et quand ils descendaient, ils tiraient à contre-temps. On voulait tous faire des lay-up, il n’y en avait pas un de normal, on faisait que des tirs en passant sous l’anneau. On avait beau dire aux gamins de faire comme ça parce qu’ils n’étaient pas Michael Jordan, mais tout le monde fait ce qui’l voit à la télé. C’était comme ça avec Michael Jordan, maintenant, c’est Stephen Curry. Si quelqu’un d’autre fait quelque chose de fou, les gamins voudront l’imiter.»

Michael Jordan

De plus, plusieurs personnes en France diront que le jeu est plus beau en EuroLeague et qu’on ne retrouve pas l’essence même du basket en NBA. Des propos qui font surface depuis l’éclosion du Chef Curry.
Cependant, Christian Monschau et Nicolas Lang se rejoignent en précisant que cette arme permet d’écarter le jeu. Si plusieurs joueurs sont capables de le faire, et donc d’apporter des garanties sur le tir à longue distance, tandis que d’autres pourront resserrer un peu plus le jeu, finalement le basket est de plus en plus agréable à voir.
Cette révolution a donné naissance à une multitude de profils mobiles, susceptibles d’être menaçant de loin sur les postes 4/5. Ce qui n’existait pas ou peu à une certaine époque.
En fin de compte, Stephen Curry a révolutionné le jeu comme d’autres avant lui. Il est le visage de ce nouveau basket que l’on voit depuis plusieurs années. Chaque ère a le même impact sur la jeunesse et sur les joueurs.
Un geste qui semble plus simple à réaliser, mais qui ne l’est pas, et n’est pas donné à tout le monde. Ce que beaucoup n’ont pas compris, or, la réalité est qu’il n’y aura pas de second Stephen Curry. Nul ne sert à vouloir l’imiter et s’acharner sur un attribut qui n’est pas votre première force. Si le sort s’acharne, Stephen Curry ne sera pas responsable des dégâts. Tout sportif doit se connaître par cœur et maîtriser son jeu.

Crédit photo : Malena Haynau / EuroLeague / FIBA / BCM Basket

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