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La réf  : EP.21 : Marine Johannès / Megan Thee Stallion

- 22 avril 2024

Vingt-et-unième épisode de « la réf », cette fois-ci, on part sur deux personnalités féminines. On se penche sur les cas de Marine Johannès et Megan Thee Stallion. Deux femmes au caractère (très) différent mais avec beaucoup de points communs, et surtout, deux superstars dans leurs domaines.

Annonçons la couleur tout de suite ! Oui, Marine Johannès et Megan Thee Stallion sont très différentes au niveau de la personnalité. L’une est assez calme et introvertie tandis que l’autre a un côté très excentrique (que certains qualifieraient de vulgaire).
Mais, nous ne parlerons pas du tout de cela. Ici, on va vous montrer pourquoi Marine et Megan se ressemblent plus que vous ne le croyez.

Pour commencer, quelques détails tout bête à ne pas négliger. Les deux femmes sont de la génération 1995. Elles sont nées à presque un mois d’écart (21 janvier pour Marine, 15 février pour Megan).

Elles sont également des femmes de grande taille et culminent toutes deux à 1m78.
Marine, évolue dans un sport dans lequel son profil la rend spéciale au poste 1/2.
Quant à Megan, sa taille justifie son nom de scène. Megan pour son prénom, et « The Stallion » qui signifie « l’étalon ». La Texane avait ce surnom lors de son adolescence, elle en a fait une force.
Franchement, on aurait pu lui conseiller d’être joueuse de basket. Peut-être qu’elle aurait joué avec Marine. Enfin bref…

Même génération, Même âge, mais aussi même précocité.
La rappeuse démarre à l’âge de 14 ans. Elle écrit ses premiers textes et révèle à sa mère, Holly-Wood (de son vrai nom Holly Thomas), elle aussi rappeuse, qu’elle veut se lancer dans le hip-hop.
Sa mère lui aurait alors suggéré d’attendre sa majorité (21 ans aux États-Unis) pour poursuivre cette voie, ses paroles étant déjà… “particulièrement particulières” pour son âge.
Une fois l’âge requis, elle se lance et devient la superstar que l’on connaît aujourd’hui.

Parlons un peu de notre Française. Marine Johannès joue son tout premier match au niveau professionnel en 2012 avec Mondeville. Samuel Vallée, celui qui la repère et lui donne sa chance, dit d’elle : 

« Elle transpirait le basket, elle ne vivait que pour le basket. Elle était capable de faire des dribbles dans le dos et des passes aveugles, autant de choses très rares à cet âge. »

Un gros potentiel qui lui fait jouer au haut niveau alors qu’elle allait avoir 17 ans. Il faudra attendre la saison suivante (2013-2014) pour la voir jouer régulièrement. Elle dispute 26 matchs avec 3,2 points et 1,1 rebond pour 2,8 d’évaluation. Le début d’un long parcours brillant pour la native de Lisieux, qui s’affirme comme une grande joueuse de LFB et en WNBA.

Belle transition apportée, puisqu’elles sont toutes les deux devenues des superstars.
Ce qui donne également ce statut à Marine sont les comparaisons au meilleur shooteur de l’histoire de ce sport : Stephen Curry.

« Ils ont le même style de jeu, Marine joue comme un garçon. Il n‘y a pas son équivalent en France, même en Pro A chez les hommes. Même s‘ils sont plus physiques, personne n‘est capable de prendre des tirs comme elle (…) Marine ne fait pas le même basket que les autres. Quand elle joue, c‘est de l‘art. Elle a une aisance incroyable avec un ballon. C‘est le petit Mozart du basket français, elle récite des mélodies. Quand elle est inspirée et en confiance, elle est inarrêtable. »

Qui a pu dire ça ? Il s’agit de son coach à Mondeville Romain L’Hermitte. Être comparé au meneur des Warriors est déjà énorme, mais en plus de cela, être perçue comme son égal féminin en France, alors là c’est légendaire.
Souvent vue comme une joueuse ressemblant à un homme dans son style, il n’y avait rien à dire sur le niveau incroyable de l’actuelle Villeurbannaise. Depuis, c’est trois saisons en WNBA avec la franchise de New York Liberty, des initiales digne des GOAT : « MJ » comme Michael Jordan ou Michael Jackson, et 111 sélections en Équipe de France.

En ce qui concerne Megan Thee Stallion, son premier succès sort en 2017, à 22 ans. Un titre nommé « Last Week in H TX » qui fait 4 millions de vues sur YouTube. Son succès continue de grandir, et sa réputation musicale est très bien reçue.
Eric Torres, un critique du site pitchfork.com écrit en 2018 :

« Elle a fourni de nombreux hymnes fantastiques avec des paroles à citer contre les hommes sournois ».

En avril 2019, elle fait son entrée pour la première fois dans le Billboard Hot 100 avec le single « Big Ole Freak ». Par la suite, ses projets sont très bien accueillis et appréciés des critiques. On dit même d’elle : 

« Écouter Thee Stallion donne envie d’écouter les conseils de votre petite amie la plus divertissante, en vous réprimandant amoureusement ensemble. »

Depuis, elle est apparue dans plusieurs collaborations, notamment avec deux figures féminines du rap américain qui lui ressemblent beaucoup comme Nicki Minaj et Cardi B.
Elle est nominée 4 fois aux Grammy Awards 2021 et remporte trois prix dont celui de la meilleure nouvelle artiste. Elle chante avec les plus gros noms de la scène américaine comme Future, Jhene Aiko, Tyga, Dababy ou encore DJ Khaled.
Ce qui fait aussi son charme et sa réussite, c’est sa forte personnalité. Elle assume parfaitement ce qu’elle est, et c’est aussi pour ça qu’elle est tant aimée. Dans une interview pour le média Rolling Stone, elle dit : 

« Je ne pense pas que nous ayons jamais eu une rappeuse venant de Houston ou du Texas et qui a fermé sa gueule. C’est donc de là que je viens. »

C’est plutôt bien envoyé !
Deux femmes majeures dans leurs domaines, deux superstars qui n’ont plus rien à prouver. Deux personnalités différentes de caractère mais qui se ressemblent dans le parcours.
Alors, Marine Johannès ne serait pas un peu la Megan Thee Stallion du basket français ?

Crédit photo : Ann-Dee Lamour / McCarthy / WireImage/ Getty Images

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