Le joueur du Paris Basketball est sûrement l’un des jeunes joueurs français les plus prometteurs. Arrivé comme un futur crack, Juhann Begarin voit sa progression freiner par rapport à la saison passée.
Difficile aujourd’hui de définir qui est réellement Juhann Begarin (20 ans, 1m96). Un joueur à fort potentiel, certes, mais à quel niveau ? Drafté en 2021, en 45e position par les Celtics de Boston, le Français est finalement rentré au bercail, au Paris Basketball. Aussi, il faut d’abord retracer l’histoire pour comprendre la situation.
Le Parisien dispute deux saisons au Pôle France avant de signer dans la capitale à l’été 2019. Un premier exercice d’adaptation pour l’arrière qui marque 4,8 points en 16,7 minutes de moyenne.
Sur l’édition 2020-21, c’est la transformation. Begarin explose ! Avec 11,6 points, 3,5 rebonds, 3,1 passes décisives et 1,4 interception de moyenne pour 12 d’évaluation, il est l’une des sensations de la Pro B. Cette même année, il se présente à la Draft NBA. Les Celtics le sélectionnent au second tour en 45e position. Il participe à la Summer League où il marque 6,2 points en moyenne. Selon la franchise, il doit encore rester en Europe, et s’améliorer, avant de rejoindre définitivement la NBA.
Première saison en Betclic Elite, le Guadeloupéen affiche des statistiques similaires à sa dernière année en Pro B. Une adaptation rapide et prometteuse. Il participe à nouveau à la Summer League, en 2022. Cette fois-ci, il cartonne avec 18,2 points et 5,6 rebonds. Il est le 2e meilleur marqueur des Celtics sur la compétition.
Cependant, la franchise le laisse encore faire ses preuves dans le championnat de France. C’est à ce moment précis que des doutes vont commencer à s’installer.
Saison cruciale mais décevante
Il faut d’abord reconnaître une chose, les blessures n’ont pas épargné le joueur. Cependant, le mot qui caractérise le mieux la saison de Juhann Begarin est « irrégularité ».
De plus, il ne montre pas de signe de progression statistiquement parlant, sauf au niveau des passes décisives où il passe de 1,5 unité en moyenne à 3,4. La moyenne de points n’a pas vraiment changé (11,1 en 2021-22, 11 en 2022-23), sa moyenne d’interception a baissé, passant de 1,5 à 1,2., Les pourcentages au tir sont moins bons. Au tir en global, il enregistre un taux de 40,4% de réussite, la saison dernière, ce pourcentage était de 43,2%. À 3 points, il est passé de 30,9% de réussite à 27,9% cette saison.
Deux petites informations inquiétantes… Cette saison, on ne compte que 10 matchs au total dans lesquels Begarin marque au minimum 10 points. La saison passée, il y en avait 17.
Sur le mois de décembre, ses performances reflètent parfaitement les doutes autour de lui. En 5 matchs, l’arrière tourne à 8 points de moyenne, avec 15, 6, 9, 9 et 1 point marqué.
Ne pas se brûler les ailes
Le joueur ayant pour objectif de réaliser une superbe saison avec Paris, afin de prouver aux Celtics qu’il mérite sa chance, ne semble pas encore prêt à passer le cap.
Sa première saison en Betclic Elite est prometteuse, la Summer League 2022 l’est tout autant, mais les Celtics attendent à ce que le joueur confirme une fois de plus.
En l’état actuel des choses, ce n’est pas le cas. Réitérer avec les mêmes statistiques que la saison passée, n’est peut-être pas ce qu’attendait la franchise du Massachusetts.
Un constat amer qui montre que le joueur doit encore faire ses preuves pour être dominant et régulier en Betclic Elite avant de rejoindre la NBA.
D’après son coach, Will Weaver, c’est un joueur NBA, mais qui a encore beaucoup de progrès à faire.
Un statut lourd à porter
On le rappelle, Juhann Begarin a été choisi au second tour de la Draft 2021, en 45e position par les Boston Celtics.
À ce jour, 10 français sélectionnés au second tour ont été conservés, ou ont disputé au minimum une saison en NBA. Si l’on remonte en 1970, un français a été choisi au 5e tour : Bob Riley.
Quel est le point commun entre tous ces joueurs ? Aucun n’a réussi à s’imposer dans la Grande Ligue.
Jurisprudence pour Théo Maledon, drafté en 2020 par les 76ers de Philadelphie. Le meneur est encore conservé par les Charlotte Hornets. De même pour Moussa Diabaté, drafté cet été par les Los Angeles Clippers.
Un seul a réussi à s’installer dans la durée en NBA : Ronny Turiaf. L’intérieur choisi en 37e position par les Los Angeles Lakers a enregistré des moyennes de 4,7 points et 3,7 rebonds sur 11 saisons. Une longévité qui n’est pas anodine car son profil correspondait aux différentes franchises où il est passé. Cependant, l’impact sur la ligue n’est pas grandiose.
Finalement, être un français choisi au second tour n’est pas un signe de réussite.
Crédit photo : F.Blaise