Dunker, être sur une scène et entouré de monde ? Le villeurbannais Yves Pons adore ça ! Il sera l’un des favoris du dunk contest du All Star Game ce jeudi. Rencontre.
Est ce qu’il y a une certaine forme de logique à te voir sur ce dunk contest ?
Je m’y attendais car la plupart des gens me connaissent sous cet angle de gros jumpeur, gros dunkeur. Est ce que ça me donne une pression ? Pas du tout. depuis tout petit j’adore le spectacle, le show. Etre sur une grande scène avec des milliers de personnes ça ne me dérange pas du tout. Je suis dans mon élément. Il y a une petite pression car je veux réussir tous mes dunks, mais c’est tranquille.
Tu te nourris beaucoup de l’énergie d’une salle ?
Enormément. Plus il y a de monde plus il y a de l’adrénaline. Sur un concours de dunk ça te donne plus d’énergie. Tu sautes plus haut; ça doit te faire gagner deux/trois centimètres.
Ce goût du show tu l’as depuis tout petit ?
C’est vraiment depuis tout petit. j’ai fait beaucoup de sports différents. J’ai fait de la danse-jazz, beaucoup de spectacles de fin d’année. j’ai été habitué à être sur scène. J’ai fait aussi des claquettes avec ma mère. J’ai fait du judo; sur les compétitions il y avait des gens autour tout le temps, basket pareil. La scène c’est un endroit où je suis vraiment à l’aise.
Tu regardes beaucoup les concours ?
Je regarde chaque année les concours, les Shawn Kemp, les Michael Jordan… J’adore regarder les concours rétros. j’ai regardé trois/quatre fois ceux des dernières années. J’ai regardé DJ Stephens, Isaia Cordinier, ce qu’a fait Dylan (Affo Mama).
Ton passage aux États-Unis a forgé ta culture du dunk ?
Là-bas ils adorent ça. Ils viennent voir le show sur les matchs. Tu as envie de leur donner ce qu’ils viennent chercher. Quand tu le leur donnes, ils t’acclament et te kiffent pour ça. Cette culture m’a encore plus nourri en la vivant en direct.
Ce genre de concours ça se fait à l’instinct ou ça se prépare un minimum ?
Chacun prépare ça à sa sauce. Certains viennent sans se préparer et vont s’adapter en voyant ce que les autres font pour faire mieux. moi j’adore me préparer . Quand j’arrive à un examen, je suis préparé, je révise avant, je me mets la pression pour me préparer; comme ça au test, au concours je suis prêt mentalement. Je sais exactement ce que je vais faire et dans quel ordre. Les autres ne savent pas encore, donc j’ai peut-être une avance. Mais je pense qu’ils ne veulent pas trop en dire, ils se méfient peut être.
Que penses tu du plateau (Juhan Begarin, Dylan Affo Mama et Stefan Moody) ?
Je connais bien Dylan, j’ai regardé ce qu’il a proposé l’année dernière. Je le connais car on a aussi fait les équipes de France jeunes ensemble. Ce qu’il peut proposer c’est tout en puissance. Ensuite Stefan je ne connais pas trop. On a fait un match contre lui (il joue à Roanne, ndlr), et j’ai vu qu’il avait une détente phénoménale pour sa taille. Je pense qu’il va jouer là-dessus. Juhann je sais qu’il est bon aussi, mais je ne sais pas ce qu’il est capable de proposer. Il y a un bon niveau cette année.
Dunker en match et en concours c’est forcément différent…
C’est totalement différent. Quand on en fait un en match, on l’assure à 100%. Sinon le coach râle et te remet sur le banc. En concours tu es beaucoup plus libre, et il y a toute cette dimension autour : puissance, hauteur, imagination…
Est ce que tu ressens cette dimension artistique qu’il peut y avoir autour du dunk ?
Tout à fait. C’est pour ça qu’il y a des dunkeurs professionnels, qu’ils maitrisent cet art-là. Ca devient aussi très compliqué de faire de nouveaux dunks, ça demande beaucoup d’entrainements afin de créer des choses nouvelles.
Crédit photo : Tuan Nguyen