Très peu en vue cette saison à cause de sa longue blessure, Willan Marie-Anais est pourtant l’une des sensations fortes du championnat Espoirs Pro B.
Dominant dans quasiment tous les compartiments du jeu en seulement 11 matchs, le Guadeloupéen nous dévoile une partie de sa personnalité. Un trait qui fait de lui le joueur qu’il est actuellement.
En 10 matchs avec les Espoirs, tu es le meilleur contreur (1,8), mieux évalué (27,5), deuxième meilleur intercepteur (2,8), et cinquième meilleur (17,3) marqueur et rebondeur (10,2). As-tu la sensation d’avoir vite fait le tour ? Le championnat te semble facile ?
Je ne vais pas dire facile car il y a des matchs difficiles quand même. Mais c’est un championnat qui me permet de mieux m’exprimer.
Je pense que je pourrais passer au cap supérieur et probablement jouer plus en Pro B. Cependant, ce n’est pas à moi d’évaluer cela.
Si on parle de statistiques, on pourrait dire que « j’ai fait le tour. »
Si l’on compte tous les matchs que tu as joués cette saison en Espoirs et avec l’équipe première, il y en a 16 jusqu’à aujourd’hui. Imagines-tu que tu aurais plus dominé avec les Espoirs, et jouer davantage en Pro B si tu n’avais pas manqué autant de matchs ?
Je ne sais pas vraiment. Le fait que je n’ai pas beaucoup joué a fait que les autres équipes n’ont pas eu à s’adapter. Elles sont en train de le faire.
Je pense que j’aurais dominé comme je l’ai toujours fait. Je serais resté dans ma moyenne actuelle.
Je pense que j’aurais eu plus de chances avec l’équipe première. Quand je me suis blessé, ça m’a coupé net dans mon élan. J’étais dans une bonne dynamique. Je doublais quasiment tous les matchs avec les pros.
Maintenant, il y a un nouvel effectif, une nouvelle dynamique sur laquelle ils repartent alors j’ai un peu moins ma place dans l’équipe.
” Je ressens toujours le besoin de m’améliorer pour devenir la meilleure version de moi-même. “
Peux-tu nous parler un peu de cette blessure ?
Je m’étais fracturé trois muscles paravertébraux au niveau du dos. C’était donc assez grave.
J’étais écarté des terrains pendant deux mois, puis j’ai eu un peu plus de deux semaines de rééducation.
Cela m’a aidé à mieux analyser le jeu du côté extérieur du terrain.
Malgré le peu de matchs joués, le niveau que tu as affiché te confirme qu’il est temps de jouer dans une équipe pro la saison prochaine, ou alors tu comptes rattraper une année pour confirmer ?
En ce qui me concerne, mon objectif est de signer un contrat professionnel le plus vite possible. Je n’ai pas envie de sauter des étapes. Si le coach ou mes agents pensent que je ne suis pas encore prêt, je serai prêt à attendre et à faire une année de plus en Espoirs.
On peut voir sur ton Instagram que tu partages beaucoup de phrases de motivation et à méditer. Que t’apporte ce genre de discours ?
Je suis très croyant. Toutes ces phrases que je partage sont des phrases qui m’ont touché et qui m’ont impacté et que j’ai pu appliquer dans ma vie.
Je suis chrétien et tout ce qui se passe dans ma vie, dans mon jeu, tout cela est grâce à Dieu. Je relativise beaucoup grâce à cela.
Je peux me remettre en question, lorsqu’il m’arrive quelque chose sur le terrain, si je suis dans une mauvaise passe, que je fais un mauvais match, je ne me prends pas trop la tête.
J’ai confiance en moi mais aussi en mon seigneur. Tout ce qui arrive est pour une raison. Je sais prendre mon temps, je saurais saisir les opportunités quand il le faudra.
Je suis un très gros compétiteur, je déteste perdre. Ce qui me rend si fort, c’est que je ressens toujours le besoin de m’améliorer pour devenir la meilleure version de moi-même.
À part le basket, qu’est-ce qui t’animes ?
Dans la vie en général, je joue à la PlayStation comme tout le monde, sinon je passe du temps avec mes amis, les autres gars du centre de formation.
Il y a une bonne ambiance dans notre équipe. Ça change des journées où on pense au basket tout le temps, surtout pour moi qui double avec les pros. Ça fait du bien de se vider l’esprit aussi.
Il y a des gars d’un peu partout, on arrive à se comprendre et c’est cela qui fait notre force sur le terrain. On est ensemble en dehors et sur le terrain.
À quoi ressemble ton parcours au basket ? Comment es-tu tombé dedans ? Ce n’était pas trop difficile d’atterrir en centre de formation ?
Je suis né à Cergy, et je suis arrivé en Guadeloupe à l’âge de 6 ans.
Je n’ai pas commencé le basket très tôt, c’était vers mes 13 ans. Je n’étais pas très fort en réalité.
J’ai commencé dans un club de ma ville, puis j’ai progressé et j’ai commencé à prendre le basket très au sérieux. J’ai rejoint une équipe forte de Guadeloupe : le BMBC (Baie-Mahault Basket Club).
J’ai été repéré par des gars du Pôle Antilles. Je ne les ai pas rejoints, mais je me suis entraîné avec eux.
J’ai fais des sélections de Guadeloupe (GuyMarGua / sélection Antilles Guyane). C’était la génération à Victor Wembanyama.
Suite à cela, j’ai refait une année en Guadeloupe parce que je n’avais pas trouvé de centre de formation. Ensuite, il y a eu le Covid. Puis, un de mes coachs en Guadeloupe m’a mis en contact avec un coach à Fos.
En arrivant à Fos, ce n’était pas facile au début mais j’ai vite réussi à me faire une place. Je performais un petit peu en U18. Il y a trois ans en U18, pour ma dernière année, j’étais dans les top scoreurs. Ensuite, j’ai doublé avec les Espoirs, puis j’ai fait ma première année avec les Espoirs l’année dernière.
On m’a proposé un contrat stagiaire car je m’entraînais un peu avec les pros aussi l’année dernière.
Crédit photo : Fos Provence Basket