ITW Theo Pichard (Orléans) : « On m’a tendu la main, je ne l’oublierai pas »

- 3 octobre 2024

Se relancer, c’était la première étape dans l’aventure de Théo Pichard à Orléans. Après une année difficile à Monaco, le meneur affiche une très belle forme sur ses deux premiers matchs en Espoirs Pro B.
Polyvalent, capable de contribuer sur tous les compartiments du jeu, il est le joueur le plus en forme de l’équipe championne de France. Il se livre sur son aventure sur le rocher et l’opportunité que lui donne le club orléanais.

Après ce départ précipité de Monaco, tu reviens dans le Loiret. Tu déclares à « La République du Centre » que tu dois remontrer ce que tu vaux. Qu’entendais-tu par là ?

J’avais besoin de me montrer que j’étais capable de faire beaucoup de choses et de jouer à un très bon niveau. Que j’étais capable de faire beaucoup de choses comme je le montre au quotidien à l’entraînement et dans mes prestations en match.
J’avais besoin de me rassurer. Après 9 mois sans joueur, tu as envie de te jauger.
C’est dans l’esprit de me montrer à moi-même que j’étais capable, mais aussi en grande partie aux gens, que j’étais capable de repartir après 0 mois d’arrêt. Je veux montrer que je peux aider l’équipe Espoirs en ayant un rôle majeur et puis plus tard l’équipe professionnelle dès que possible.
Je voulais repartir sur mon ascension et gravir les échelons.

Réussir à performer aussi rapidement après une saison compliquée semblait logique pour toi ? Es-tu surpris par ta forme ?

Non, j’ai travaillé pour cela. Même si je n’ai pas joué, j’ai beaucoup travaillé en musculation, au renforcement musculaire.
je savais que j’en étais capable, il me fallait juste la confiance de mes coéquipiers et d’un coach pour que je puisse m’exprimer sur le terrain.
C’est ce que me donne Nicolas Guérin depuis le début de saison, je le remercie beaucoup et le remercierais encore. Il me laisse cette liberté sur les systèmes, les écrans porteurs etc…
Je me suis retrouvé dans ce rôle que j’avais à l’INSEP en première et dernière année, ce leadership vocal naturel et d’encourager tout le monde.
Cela me permet de me relâcher, et je ne pense pas forcément à ma performance, juste à me sentir bien sur le terrain.
Naturellement, mes performances sont à la hauteur de ce que l’on attend de moi et de ce que j’attends.

J’attends encore plus, je ne vais pas m’arrêter à deux matchs. Statistiquement, on peut voir que je fais des bons matchs, mais pour moi, il y a plein d’autres aspects à travailler encore.
Pour moi, ce n’est que le début et je veux faire deux fois plus. Ce ne sont pas seulement des points, des rebonds ou des passes. Le premier match contre Vichy, je fais 26 d’évaluation avec seulement 2 points et c’est une vraie satisfaction pour moi.
Je peux vraiment être partout et aider l’équipe au maximum. Je peux retrouver petit à petit mon niveau physique, mon poids de forme et jouer un basket qui me correspond.

Tu arrives dans une équipe où un socle de joueurs en plus du coach ont remporté le championnat la saison passée. Cela a facilité ton adaptation et ta confiance en ton jeu ?

Sur le papier, tu peux te dire qu’ils sont déjà collectifs, ils se connaissent, donc ce ne sera pas facile. Tout s’est très bien passé.
Lilian Marville, je le connais et on a pu recréer une affinité dans le jeu que l’on avait quand on jouait en minimes France.
Anthony Wassom, je le connaissais aussi car lorsque j’étais au Pôle, il était au centre de formation et je m’entraînais avec eux.
Nicolas Guérin, on a appris à se connaître et cela fonctionne très bien.
Mon adaptation a été très facile grâce à mes coéquipiers et le coach. Même chez les pros, avec Lamine (Kebe) et Pierre (Tillay) que je connais depuis longtemps.
C’était le bon endroit, si c’était le bon moment on le verra par la suite, mais c’était le bon endroit et à un moment où j’en avais besoin.
On m’a tendu la main, je ne l’oublierais pas.

“Ma force ne sera jamais la vitesse ou l’explosivité”

De par ton caractère sur le terrain, tu as parfois été comparé à Laurent Sciarra. Est-ce quelque chose qui te plaît ou au contraire, tu préfères ne ressembler à personne ?

Bien sûr que cela me flatte. Cela m’a inspiré, je pense que le jeu évolue et il faut s’inspirer d’autres joueurs mais il m’a inspiré par le passé.
Je pense à Luka Dončić sur la scène actuelle et dans le même registre.
Le basket a évolué, c’est différent, ce n’est plus le même jeu. Je ne peux qu’être flatté d’être comparé à Laurent Sciarra. Je suis encore très loin de son niveau vu tout ce qu’il a accompli.
Je suis ambitieux donc si je peux être encore plus haut que lui, et par diverses forces, accomplir plus que lui, j’en ai envie.
Je veux travailler pour qu’un jour on puisse dire à quelqu’un qu’il ressemble à Théo Pichard. Cela voudra dire que j’ai atteint mes objectifs. J’aurais marqué mon jeu à l’échelle du basket français.

On connaît tes qualités de joueur polyvalent, en défense il t’est arrivé, par exemple, lors de ta dernière campagne tricolore d’avoir un peu de mal. Comment es-tu parvenu à progresser au fur et à mesure sur cet aspect ? Des changements dans ton train de vie pour y parvenir ?

Ma dernière campagne U18 a été plus difficile avec des douleurs au genou qui sont apparues.
Je pense qu’il m’a manqué de caractère, je ne me suis pas totalement retrouvé.
Ma force ne sera jamais la vitesse ou l’explosivité. Mais je dois tout faire pour être à un niveau honorable.
J’ai progressé, la salle de musculation a été très importante pour moi. Cela a commencé avec Yannis Irid et c’est grâce à lui que j’ai pu voir les vraies bases de musculation et de progression.
Je fais attention à mon alimentation afin de retrouver un poids de forme cohérent à mes ambitions. Je pense qu’être moins physique est une faiblesse, mais je compense avec ma taille et cela en fait une force.
Je dois cultiver cette force de pouvoir défendre sur des plus petits ou des plus grands. Si j’arrive à tenir mon duel physique en défense sur un petit, offensivement, je prendrais le dessus grâce à mon avantage de taille ou de gabarit.
C’est un défi de défendre sur des joueurs plus petits, de travailler ma latéralité. J’y travaille au quotidien.

Grâce à cela, tu le sens que tu es particulier ?

Oui, j’ai quelque chose de différent. Mais ce n’est pas pour autant que cela rend bon. Cela donne un truc en plus par rapport aux autres, mais il faut le cultiver.
Si cela te rend plus faible, c’est finalement un truc en moins. Sur le papier, j’ai un avantage de taille sur tous mes adversaires directs à la mène.
Si je ne peux pas tenir mon duel face à un joueur d’1m85 par exemple, cela sert à rien de mesurer 1m99.
C’est un avantage pour défendre, faire des passes et switcher sur plusieurs postes, puis amener du post-up sur des joueurs extérieurs. 

Crédit photo : Orléans Loiret Basket

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