Sensationnel depuis le début de saison, Mohammad Amini est le joueur le mieux évalué du championnat Espoirs, ainsi que le meilleur intercepteur, et le deuxième meilleur marqueur. Après avoir fait sensation lors du mondial 2023, l’Iranien s’est donné pour mission d’évoluer au plus haut niveau en Europe, et à l’international.
En 7 matchs, tu domines le championnat (20,3 points, 8,8 rebonds, 4,7 passes décisives, 3,8 interceptions pour 26,1 d’évaluation). Estimes-tu être déjà prêt à passer au cap supérieur ?
Mon but est de toujours dominer, et de le faire comme une équipe comme nous avons pu le faire sur les six premiers matchs en Espoirs.
Je vais continuer à dominer, je sais que je suis capable de jouer avec l’équipe première, et c’est mon objectif. J’ai pu le faire à la coupe du monde face à des professionnels et des seniors. J’ai joué contre l’Équipe de France. Je me vois dans cette situation, dans laquelle je peux jouer au haut niveau.
À 18 ans, tu as déjà joué 38 minutes au total en première division avec Monaco. Quelles sont tes impressions vis-à-vis du championnat de France ?
C’est magnifique de jouer au haut niveau. J’ai adoré jouer chaque minute sur le terrain. J’ai appris avec des joueurs de haut niveau et contre des professionnels. Grâce à cela, j’ai gagné de l’expérience, et j’espère pouvoir rajouter des minutes au compteur.
As-tu eu des échanges avec Saša Obradović concernant de futures entrées en jeu cette saison dans le championnat, et peut-être en Euroleague ?
C’est le projet global du club. L’année dernière, je n’avais pas trop le temps de m’entraîner avec le groupe professionnel.
Après le mondial, le coach Obradović avait envie de m’intégrer. Lors des entraînements, je sens qu’il veut m’apprendre des choses. Pour chaque détail on discute, on échange. J’ai plus de temps cette saison de prendre en expérience, de m’entraîner en 5×5. J’ai eu la chance de jouer 3 minutes pour mon premier match en équipe première cette saison.
Il a été satisfait, nous avons parlé dans les vestiaires, il était content, il m’a fait un câlin. Il m’a dit de continuer à travailler dur, et je sais que cela fait partie du projet global du club de m’intégrer dans le groupe. C’est également une opportunité d’apprendre davantage du coach Obradović et de mes coéquipiers.
Dans une équipe avec beaucoup de joueurs à fortes individualités, penses-tu être au bon endroit pour ton ascension professionnelle ?
L’ambiance est très différente par rapport à la saison passée. J’apprend beaucoup de choses en regardant ces grands joueurs que je côtoie à Monaco.
Aujourd’hui, j’ai l’opportunité de m’entraîner avec eux, de jouer contre eux lors des entraînements. C’est très important pour moi, et j’apprend beaucoup de choses avec eux.
Vous pouvez dire qu’il y a une forte concurrence à Monaco qui peut m’empêcher de monter, mais je pense que le club fait son maximum pour que je puisse atteindre le plus haut niveau mondial.
Dans l’équipe, on s’entend tous très bien et je parle avec beaucoup de joueurs de l’effectif.
Ils me soutiennent, et certains viennent me voir lors des matchs Espoirs.
La Betclic Elite serait-t-elle le tremplin vers les grandes compétitions que tu vises ?
Selon moi, la Betclic Elite est l’un des trois meilleurs championnats d’Europe.
Ce que j’aime, c’est comme en Euroleague, on ne peut jamais prédire qui va perdre ou gagner. Les matchs ne sont jamais facile. Nous avons perdu face à Nancy, notre dernier match en Euroleague face à l’Asvel était difficile, et c’était aussi le cas face à Nanterre hier. Parfois, le score était très serré. J’adore cela.
Je pense que cet aspect correspond tout à fait à l’idée que je me fait du haut niveau.
Dans une interview pour Basket Europe, tu dis vouloir être le premier Iranien à jouer en EuroLeague, et le deuxième en NBA. Beaucoup de jeunes visent la NBA avant l’EuroLeague, selon toi, pourquoi il faut dominer en Europe avant ?
En Euroleague, le niveau n’est pas très loin de la NBA. Cette saison, on a pu voir des anciens joueurs NBA venir en Europe pour jouer l’Euroleague. Par exemple, Kemba Walker nous a rejoint à Monaco.
Il y a aussi des franchises NBA qui viennent jouer des clubs d’Euroleague lors des matchs de préparation en été.
Le niveau entre les deux championnats est très proche. Ce que je veux, c’est de me développer rapidement afin de jouer en Euroleague, et je suis sur que les choses se feront étape par étape. C’est comme ça que je pense.
Aujourd’hui, j’ai de la chance d’être dans une équipe bâtie pour aller loin dans cette compétition, et mon objectif a toujours été de l’intégrer.
C’est pour cette raison que j’ai dit vouloir être le premier Iranien à disputer l’Euroleague. La saison dernière, j’ai eu la chance d’être trois fois dans le groupe la saison dernière même si je n’ai pas joué une minute.
Étant de la génération 2005, on te voit comme un phénomène, et tu as fait bonne impression lors du mondial. Comment abordes-tu cette « hype » autour de toi ?
Je ne fais pas attention à la hype. Ce que les gens disent, je ne m’y attarde pas. Je n’ai qu’un seul objectif, c’est d’être drafté en NBA soit la saison prochaine, soit en 2025.
Je préfère me concentrer sur moi-même. C’est ce que j’ai fait à la coupe du monde cet été, j’ai joué pour mon équipe nationale, je me suis focalisé sur le jeu avec mes coéquipiers afin d’être le plus performant possible. Même si je suis conscient de ce que j’ai pu faire, ce que disent les gens, les coachs ou les journalistes, cela ne change rien pour moi. J’ai cet objectif dans la tête. Je travaille dur pour l’atteindre.
Depuis plusieurs journées, tu es un joueur régulier de nos 5 majeurs all-stars. Ta mission est d’être le MVP à la fin de saison ?
Je ne suis jamais satisfait. Peu importe ma performance, je sais qu’il y a toujours du travail et des progrès à faire. C’est ce qui me pousse à faire encore mieux match après match.
Je veux être le MVP du championnat Espoirs, c’est sur et certain, mais ce n’est pas seulement individuel. Ce qui compte aussi, c’est de gagner des titres en équipe. Je veux toujours dominer et gagner, mais pas tout seul. Je veux aussi gagner avec mon équipe car le basket est un sport collectif. Mon but n’est pas toujours de réaliser la meilleure performance, le plus important c’est de faire mieux, mais aussi que mon équipe gagne.
Crédit photo : Miko Missana / AS Monaco / FIBA