Arrivé de Londres il y a trois ans, Michael Belle (19 ans, 1m95) obtiendra en fin de saison son statut de joueur formé localement. L’un des hommes forts des Espoirs de la SIG Strasbourg s’exprime sur sa dernière aventure en France avant de s’envoler vers les États-Unis.
Après une saison aux London Towers, tu es directement venu à Strasbourg. Quelles étaient les raisons de cette arrivée ?
Mon arrivée à Strasbourg s’est faite lorsque je jouais un tournoi à Manchester. L’un des agents de Comsport était présent pour regarder le tournoi et les joueurs. Beaucoup étaient la pour Jérémy Sochan qui a été drafté cette année en NBA par les San Antonio Spurs.
Je jouais contre lui, je pense que j’ai attiré leur attention. Les agents ont vu Jeremy, ils m’ont vu aussi, mon côté compétiteur, j’ai réalise un bon match. Ils sont ensuite entrés en contact avec mon coach à Londres. Ils ont dit qu’ils avaient plusieurs de mes matchs. Par la suite, ils m’ont rencontré, ainsi que ma famille et mon coach.
” Chez nous, il y a de grands talents “
Sur le point d’obtenir le statut de JFL, le championnat de France est-il l’endroit idéal pour devenir le joueur que tu souhaites être ?
Honnêtement, je pense qu’avec ce statut de JFL, je me considèrerais comme chanceux d’être perçu comme un joueur local. Quand je reviens jouer en France, ou que je dois y revenir, je sais que c’est une possibilité de m’améliorer et d’aider l’équipe. Je considère cela comme une option, et je suis sur qu’avec cette option dans le futur, je peux en explorer d’autres. Par exemple, l’opportunité de jouer aux États-Unis.
À la fin de saison, je pars de Strasbourg pour aller dans une université américaine. C’est une occasion de se mesurer aux meilleurs jeunes du monde, de jouer à un autre niveau.
C’est une opportunité de le voir de mes propres yeux, et aussi de voir de quoi je suis capable en jouant à un aussi haut niveau.
La Grande-Bretagne n’est pas réputée pour être un pays de basket. Penses-tu pouvoir contribuer à changer cette image ?
Oui à 100%. Moi et d’autres jeunes du pays essayons de rendre ce pays encore plus grand au niveau du basket. Pour avoir joué dans d’autres pays, je pense que le basket britannique n’a pas à rougir. L’occasion est venue d’essayer de mettre ce sport à la hauteur d’un autre comme le football en Grande-Bretagne.
Chez nous, il y a de grands talents, et on le voit encore plus aujourd’hui. J’en fais partie mais il y en a d’autres aussi, qui ont mon âge, qui ont joué à Londres. Certains d’entre nous ont joué dans d’autres pays européens, à l’université.
” La Pro B était une option “
On a pu observer quelques entrées en jeu en équipe première. Y avait-il des certitudes d’avoir du temps de jeu avec les pros ou alors tu savais que ce serait plus difficile ?
Évidemment, cette saison c’était difficile d’avoir des certitudes, surtout pour moi. Sur la troisième partie de saison, je n’étais pas très présent avec l’équipe première. Je ne m’entraînais pas vraiment avec la SIG. Quand je suis revenu m’entraîner, on m’a placé dans la rotation. Il y avait des blessés, alors c’était l’opportunité pour moi de gagner du temps de jeu.
J’avais l’impression qu’à la fin, je ne garderais pas ce temps de jeu, cette expérience, ou du temps supplémentaire pour améliorer mon jeu si je restais. Je me disais que j’aurais plus de minutes en Pro B, dans une université américaine ou ailleurs.
Pourquoi ne pas avoir choisi la Pro B ?
La Pro B était une option. On en a longtemps discuté avec mon agent et ma famille. On s’est dit que l’opportunité de jouer aux États-Unis, à un autre niveau, tout le monde l’aurait saisi.
Je peux toujours revenir en France même si tout se passe bien ou que ça se déroule autrement. Je me disais que j’avais tellement d’opportunités pour l’avenir que je ne voulais pas laisser passer ma chance, et je n’avais pas l’impression de rater quelque chose en faisant mon choix.
Sur Twitter, CBB Europe, page relayant des informations sur les jeunes joueurs européens laissait penser qu’un départ en NCAA est possible. Y a-t-il toujours eu une réelle volonté d’y tenter l’expérience ?
Au cours de l’année 2022, j’ai pu jouer contre Bronny James. C’était en août, l’été dernier. Au cours de ce match, j’ai eu beaucoup d’attention. Il y a des universités qui voulaient déjà me voir, qui sont venus à cette occasion. J’avais déjà quelques opportunités, c’était l’exposition dont j’avais besoin.
La troisième option était d’aller en Pro B. Je n’avais pas d’exposition, pas de contact avec des coachs américains à cette période. Après ce match, ça a changé, et j’ai eu l’impression d’ouvrir les yeux quant au fait que cela devienne vraiment une possibilité.
Quels sont les objectifs que tu te fixes suite à ce départ aux États-Unis ?
Au-delà des objectifs collectifs que le coach nous a fixé, j’aimerais devenir l’un des meilleurs au monde. Pouvoir aller en NBA ou en EuroLeague, je ne me ferme aucune porte. Je vais suivre les programmes, les entraînements, espérant que ces gens puissent m’aider à améliorer mon jeu, et à atteindre le potentiel que je suis conscient d’avoir. Si je remporte le championnat de conférence, ou la March Madness, cela pourrait me permettre d’être drafté dans les trois prochaines années.
Crédit photo : SIG Strasbourg