Pour sa deuxième saison pleine avec les Espoirs de la Chorale de Roanne, Mathis Courbon fait déjà parler de lui. Deuxième meilleur marqueur (19,8) et 6e joueur le mieux évalué (20,3), il s’impose comme l’un des joueurs offensifs les plus redoutables et efficaces du championnat.
On voit rarement des joueurs afficher des pourcentages à 50 / 40 / 90. Tu fais partie de ceux qui s’en rapprochent le plus. Affirmerais-tu d’être l’attaquant le plus efficace du championnat ?
Sur le tir à 3 points et le lancer-franc, je dirais que oui. La saison dernière, j’étais déjà dans le top 5. À deux points, un peu moins, mais je suis quand même pas mal. Je ne suis peut-être pas le plus efficace mais l’un des plus efficaces.
Être le deuxième meilleur scoreur (19,9) des Espoirs Elite semble être une évidence pour toi ?
Cette année, j’ai plus de responsabilités, de temps de jeu, le ballon dans les mains. Je dois apporter plus à l’équipe, je ne regarde pas forcément le top 5 des meilleurs marqueurs. J’essaye de faire le mieux à chaque match. Je ne dirais pas que c’est une fierté, mais c’est une récompense du travail que je fais depuis plusieurs années.
Ce qui veut dire que tu ne regardes pas les statistiques ?
C’est quand même important de voir ce que tu fais. Personnellement, je regarde plus l’évaluation que les points.
Selon moi, c’est plus intéressant car ça prend en compte tout ce que tu fais sur le terrain. Par exemple, il y a beaucoup de joueurs qui mettent beaucoup de points mais qui ont une mauvaise évaluation, ce qui veut dire que leur pourcentage n’est pas forcément bon. Ils prennent des mauvais tirs ou trop de tirs.
Avec toutes les responsabilités que j’ai, c’était un objectif d’être classé parmi les meilleures évaluations du championnat. Sur un poste extérieur, c’est pas mal. Même si je suis grand, c’est un bon point car il y a beaucoup de grands, et les rebonds comptent pour eux car ce sont souvent des postes 4/5. Moi étant un extérieur, si je suis dans le top 6 ou 10, c’est très bien.
Tu disais avoir plus de ballons et de responsabilités, qu’est-ce qui a changé par rapport à la saison dernière ?
J’étais encore un U18, ce n’était pas moi le leader de l’équipe. Il y avait des joueurs comme Alex (Alexandre Bouzidi), Bira (Birahima Sylla) ou comme Louis (Pinon-Marin) qui sont partis. C’étaient eux les leaders de l’équipe et Marc (Berjoan) leur donnait les clés comme chaque coach doit faire chaque année. Le fait que j’ai plus de ballons et de responsabilités, mes coéquipiers savent aussi que je suis l’un des leaders de l’équipe, cela me permet d’être plus performant sur le terrain. Dans mon jeu, j’aime être créatif, pour moi, pour scorer ou pour la passer aux autres. Les statistiques suivent si les pourcentages sont bons et que je fais ce qu’il faut.
” Nous sommes un peu moins intelligents qu’en Espagne. “
Issu de la génération 2005, être le joueur le plus efficace de son équipe en étant 3 au classement collectif, tout cela te donne l’impression d’être en avance sur les autres joueurs de ton âge ?
C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs de cette génération dans ce championnat qui ont des stats aussi bonnes. Cet été, j’ai fait l’Équipe de France et j’étais avec les meilleurs joueurs de ma génération et parmi eux, il y en a qui étaient déjà professionnels. C’est bien, mais je ne suis pas autant en avance que ça. Je suis en avance mais pas l’un des plus en avance.
Il y a presque un an, tu participais au tournoi EuroLeague Adidas Next Generation Tournament avec l’Asvel. En comparant le niveau des jeunes en France et en Europe, quelles ont été tes impressions ?
C’était une super expérience. Quand tu es en U18, il y a trois années lors desquelles tu joues beaucoup contre les mêmes mecs, les mêmes équipes.
La grosse différence que j’ai notée, c’est lorsque l’on a joué une équipe d’Espagne en finale. Ils se partagent beaucoup plus la balle, en France, on a surtout des joueurs très athlétiques. Nous sommes un peu moins intelligents qu’en Espagne, ils mettent plus d’intensité alors que ça devrait être le contraire puisqu’on est plus athlétiques.
Au niveau européen U18, la grosse différence en France est l’intensité. C’est aussi un tournoi d’EuroLeague donc il y a beaucoup d’enjeux et c’est normal qu’il y en ait autant. Quand tu es sur le terrain, tu ne peux pas être à 80%, tu dois être à 100% tout le temps. C’était une bonne expérience tout de même.
La France a la meilleure génération de jeunes ?
Je pense qu’au niveau individuel, oui. La France fait partie des meilleures générations. Le basket reste un sport collectif, pour battre les équipes d’Espagne, ou on a encore perdu, il faudrait qu’on arrive à mieux jouer ensemble. Je pense quand même que la France fait partie des meilleurs au niveau du talent.
On peut voir sur tes réseaux que tu es très proche de ta famille. Le vois-tu comme un privilège te permettant de te dépasser dans ta carrière sportive ?
Je suis très proche de ma famille, il y a presque que des basketteurs. Mon père jouait en pro, ma mère jouait au basket, ma soeur joue au basket.
J’ai été amené dans ce monde très vite. Je suis très bien entouré donc tant mieux pour moi. J’essaye de les rendre fier un maximum, ils m’accompagnent beaucoup. C’est un privilège, je leur dois aussi mes statistiques de cette saison.
J’ai très vite été amené dans le monde du basket, donc cela m’a bien avantagé. Tout le monde n’a pas cette chance donc tu pars avec un peu d’avance.
Crédit photo : Chorale Roanne / Enzo Braillon / Best-of Espoirs / EuroLeague Adidas Next Generation Tournament