Leader statistique du Cholet Basket, Lucas Dufeal est considéré comme l’un des meilleurs prospects du championnat Espoirs Elite. À 19 ans, l’ailier fort réalise sa meilleure saison en Espoirs. Il se livre sur sa personnalité et ses ambitions pour l’avenir.
En passant du Portel au Cholet Basket, tu as progressé dans tous les aspects du jeu. Etait-ce le choix idéal pour devenir le joueur que tu es aujourd’hui ?
C’est un choix qui m’a beaucoup apporté. Si je n’étais pas à Cholet, je ne serais peut-être pas celui que je suis devenu aujourd’hui.
Le jeu et la vision du jeu à Cholet sont différents du Portel. Ici, tu es obligé de défendre pour jouer. J’ai toujours aimé défendre, mais en arrivant ici, je n’avais pas d’autres choix pour gagner ma place. Le jeu de Cholet est plus propre, et c’est ce que je préfère. Je me reconnais mieux dans ce style de jeu. Je suis placé dans de meilleures situations, je reçois de meilleures balles pour finir.
C’est l’un des meilleurs centres de formation car la façon de jouer et le style de jeu est très propre à leur identité. Le coach instaure un style de jeu identique à sa personnalité et cela renforce aussi l’identité du club.
Statistiquement, tu es le meilleur joueur de l’équipe (14 points, 6,7 rebonds, 2,1 contres, 20,6 d’évaluation). Te positionnes tu comme un leader pouvant conduire Cholet à remporter le titre ?
J’essaie d’apporter ce que je peux apporter. Derrière moi, il y a des joueurs qui peuvent apporter tout autant comme Amael L’Etang. S’il y a un match où je ne suis pas là, je sais qu’il peut assurer à mon poste.
L’année dernière, il y avait Rodney Rolle et Kevin Marsillon-Noléo qui pouvaient me remplacer comme il le fallait car ils savent jouer au poste d’ailier fort.
Lorsque j’étais présent, j’étais conscient que j’apportais beaucoup. Mais, ce n’est pas parce que je ne suis pas la qu’ils ne peuvent pas gagner.
” L’année prochaine, je ne reste pas chez les Espoirs “
Vous êtes largement premier au classement avec trois défaites. Quelles sont les limites de cette équipe ?
En un match, on peut jouer de façon complètement différente. Contre Limoges, par exemple, on n’a pas joué, on les regardait jouer. Il y a certains matchs où on se repose, alors que justement, on doit faire tout le contraire. On est capable de se dire qu’on est à deux victoires de plus que l’Asvel, alors on se repose et finalement on se fait surprendre. Tout peut aller trop vite. Notre limite, c’est nous; on est un peu nos pires ennemis.
Cette défaite contre Gravelines-Dunkerque a été le déclic confirmant qu’il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers ?
On savait que ce match était important. Nos deux meneurs étaient blessés. Mathéo Leray était absent, Elidjah-Gabriel Lamart était blessé. On savait que si on lâchait ce match, on jouait de grosses équipes par la suite. Lorsque l’on a perdu ce match, l’Asvel est revenu à une défaite de nous, alors qu’on les jouait deux semaines plus tard. On s’est rendu compte qu’il fallait tout gagner à partir de ce moment.
Si on avait battu Gravelines, on serait à deux victoires de l’Asvel, et même en perdant contre eux, on aurait pu être à une victoire.
Finalement, ça ne s’est pas passé comme prévu, donc il fallait gagner pour garder cette première place à huit matchs de la fin du championnat.
Ce statut vous donne de la confiance pour le Trophée du Futur ?
Je ne pense pas. Même si on est leaders, chaque équipe sera à 100% au Trophée du Futur. Ça se joue sur un match, si une équipe décide de changer de tactique, fait une défense toute zone pendant tout le match, on peut perdre. Pour le moment, on est premiers, mais ce n’est pas ce qui va nous affecter.
Il n’y a pas de favoris. Par exemple, Bourg-en-Bresse peut battre et éliminer n’importe quelle équipe. Blois peut le faire, Limoges aussi peut le faire. Cette première place ne veut rien dire.
À presque 20 ans, tu comptes déjà 4 saisons en Espoirs dans ton parcours. Quel est le projet pour la saison prochaine ?
L’année prochaine, je ne reste pas chez les Espoirs. J’aimerais intégrer une équipe de Pro B. J’ai envie de faire une bonne saison en Pro B pour commencer, évaluer le niveau, et on verra par la suite.
Ce serait le meilleur projet d’aller en Pro B. Je ne dis pas que je n’ai pas la capacité pour jouer en Betclic Elite. Selon moi, je devrais aller en pro afin de me faire une première expérience dans le milieu professionnel. Je compte faire une ou deux années, je vois ensuite si je peux remonter en première division selon les moyens que le club m’aura donnés lors des deux, trois prochaines années.
S’il y a un club de première division qui me veut, je vais voir ce qu’ils me proposent à l’instant précis et à l’avenir.
Tout dépend du club et de ce que l’on me propose, mais pour l’instant, je me penche plus pour la Pro B.
Dans une interview pour le club, on peut lire ton rêve serait d’intégrer la NBA. Doit-son s’attendre à y voir ton nom prochainement ?
Tout peut arriver, peut-être à ma dernière année où je n’aurais rien à perdre. Autant s’y inscrire, si je n’y vais pas je sais que je n’aurais pas de regrets. Il vaut mieux y aller, même si c’est que des combines. Il faut saisir l’opportunité.
Certains ne passent pas forcément par la Draft. Ils peuvent avoir fait deux ou trois années en Pro B en plus d’une année en Elite, puis ils sont allés en NBA.
Tout dépend des résultats, mais si je suis en Pro B l’année prochaine et que j’ai fait une grosse saison, que je sens je peux m’y inscrire, j’irais. J’irais à la Draft quand ce sera le moment.
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