L’une des pépites du basket français, sous les projecteurs cette saison, Hugo Yimga-Moukouri. L’ailier évoluant à l’INSEP, est récemment rentré de Turquie où il disputait la coupe du monde avec l’équipe de France U17. Il nous parle de ce tournoi qu’il considère comme un échec et de la hype croissante autour de lui. Le Nanterrien nous en dit plus également sur ce qui l’attend d’ici les deux prochaines saisons et se montre déterminé à suivre le chemin qu’il s’est tracé jusqu’au plus haut niveau mondial.
Quelques jours après le mondial, comment te sens-tu ? Quel regard portes-tu sur le déroulé de la compétition ?
On est déçu des résultats, ce n’est pas ce que l’on espérait. On peut dire qu’on était très attendu, on était vus comme les grands favoris pour battre les Américains. Il y a des hauts et des bas, c’est la vie, on a eu quelques erreurs, certaines choses qui n’allaient pas dans l’équipe, ce qui a fait qu’on est arrivé en 9e.
Pour moi, c’est un échec, c’est le cas pour tous les gars. On va apprendre de ces défaites, de cette coupe du monde, et on s’en servira pour avancer lors des prochains matchs.
Vous avez été surpris par plusieurs équipes à votre portée comme la Chine ou Porto Rico, tu t’attendais à ce qu’un scénario comme celui-ci puisse se produire ? Estimes-tu que vous étiez trop confiants ?
Nous ne sommes pas arrivés très confiants. On était bien préparés, on a tout fait pour gagner. Selon moi, le problème est qu’ils avaient juste plus envie que nous. Cela se voyait, ils étaient plus combattifs. Il faut dire aussi que nous sommes au niveau international, tout le monde peut battre tout le monde.
Tout peut arriver, par exemple, l’Espagne qui était champion l’année dernière est arrivé en 7e position cette année. Tout peut changer.
Les équipes contre qui nous avons perdu étaient plus combatifs, on était plus comme des spectateurs. Tout le monde sait qu’ils étaient à notre portée. Au niveau international, on nous demande de se battre, de se jeter sur tous les ballons, on ne le faisait pas. Sur les trois derniers matchs, on a rattrapé le coup car c’est ce qu’il nous manquait. Même si ce n’est pas la place que l’on voulait, on a bien fini le tournoi avec quelques victoires.
Après le match contre le Porto Rico, synonyme de défaite en huitièmes de finale. Quels étaient les mots dans les vestiaires ? Quelqu’un a pris la parole pour évacuer la frustration ?
Non, cela n’en valait pas la peine. Tout le monde était dégoûté et déçu. Il n’y a que le coach qui a parlé, et encore j’étais tellement frustré que je n’ai même pas écouté ce qu’il a dit. Personne n’a pris la parole, je pense que si quelqu’un l’avait fait pour en rajouter ce serait trop.
On est resté une équipe, on a toujours été ensemble, soudés, malgré tout ce qu’il s’est passé. Il n’y avait pas de froid. Le lendemain c’était dur mais on est passé à autre chose.
“Nanterre est dans mon champ de vision.”
Cette année a été bonne pour toi sur le plan individuel. Tu as brillé lors des ANGT, sur la campagne U17, tu avais à coeur de faire entendre ton nom cette saison ?
Cette saison, c’était pour tout exploser. Personnellement, je ne m’attendais pas à une si grosse évolution. Déjà, il faut savoir que j’ai très mal commencé ma saison. J’étais avec les N1, et avec le temps d’adaptation qu’il m’a fallu, tout cela ne m’était jamais arrivé. Je me suis repris, je suis bien entouré, mon entourage m’a aidé à le relever, à travailler. J’ai échoué, lors des ANGT, des Final Four, j’ai échoué aussi mais je me suis relevé et j’ai toujours appris de cela.
Chaque tournoi, je suis toujours revenu plus fort. Ce qui me fait plaisir, c’est que cela montre que j’ai encore une grosse marge de progression. Je suis impatient de retourner travailler pour préparer ma prochaine saison avec les N1. Il faudra encore une fois que j’explose tout l’année prochaine car ensuite c’est le niveau professionnel qui m’attend.
Tout de même, je n’étais pas prêt à autant exploser. Les gens parlent de moi, je les laisse faire, c’est toujours un plus et ça fait plaisir, mais ce n’est pas toute la réalité.
Mon entourage m’a permis de garder les pieds sur terre. Tous les jours, on m’aide et ils me disent que la meilleure arme, c’est l’humilité.
Il faut savoir que pendant le mondial, je n’étais pas sur les réseaux. Je n’avais que WhatsApp pour discuter avec ma famille. J’arrive à faire la part des choses et à garder les pieds sur terre. Si je faisais trop attention à ce que les gens disent de moi, je n’en serai pas là aujourd’hui.
Quel est le projet pour la rentrée ? Encore une année au Pôle France, intégrer une équipe Espoirs ?
Si tout va bien, je reste à l’INSEP. Je suis rentré avec un an d’avance, donc logiquement je partirais aussi avec les 2007. L’année prochaine, je serai en N1, il y aura les ANGT, je ferais ma saison. Je vais travailler cet été pour bien la préparer, je rentre en préparation dimanche.
On ne sait pas ce qu’il peut arriver, peut-être la Betclic Elite. Ça fait rêver tout le monde, tous ceux qui sont à l’INSEP.
Tu viens de Nanterre, tu as commencé les campagnes jeunes là-bas. Tu te verrais bien y retourner ?
Ah, qui sait ? SI c’est le moyen le plus rapide pour intégrer la Betclic Elite, bien sûr, j’irais. En plus, c’est la maison. On ne sait pas, peut-être que j’aurais de meilleures propositions, donc je ne peux pas trop en dire aujourd’hui.
Nanterre reste une très bonne option, et c’est dans mon champ de vision.
Dans 10 ans, tu te vois où ?
La NBA. C’est mon objectif ultime, et je ne veux pas aller en NBA pour faire de la figuration. Je veux marquer l’histoire, quand je vois tous les Français qui sont draftés, ça me fait très plaisir. Cela me motive, j’ai même envie de faire plus qu’eux. C’est une source de motivation dans la vie de tous les jours. Je veux aller en NBA pour laisser mon empreinte, marquer l’histoire et faire quelque chose. C’est exactement ce que je veux.
Crédit photo : FIBA