ITW Giovan Oniangue (Dijon) : « Nous ne sommes pas dans l’optique du maintien »

- 2 avril 2024

Auteur d’une belle saison individuelle avec Dijon, Giovan Oniangue a beaucoup contribué à la remontée de la JDA au classement. Finaliste en Coupe de France pour la quatrième fois de sa carrière, l’ailier a l’occasion de remporter ce trophée pour la troisième fois. Habitué des finales à Bercy, il analyse la difficulté autour de cette compétition. Il revient aussi sur la dynamique de la JDA en championnat et se projette pour les Playoffs.

Tu as déjà gagné la Coupe de France à deux reprises, en 2013 avec Paris-Levallois et en 2022 avec Pau. À ce stade de ta carrière, ce trophée est ton plus grand accomplissement ?
C’est vrai que je n’ai pas gagné de titre de champion de France.
Dans le championnat français, c’est mon plus gros titre. Je pense que c’est le deuxième meilleur titre en France. Je pense que c’est mon plus gros accomplissement, oui. Même si j’ai aussi eu d’autres événements qui sont tout aussi bons comme une finale d’EuroCup avec Paris-Levallois. J’ai aussi été sélectionné deux fois au All-Star Game, mais mes deux Coupes de France sont mes deux gros titres, et j’en suis ravi.
C’est toujours excitant de jouer une finale de Coupe de France, c’est ma quatrième. C’est toujours excitant d’aller en finale à Bercy et de jouer devant 16 000 – 17 000 personnes.

En retraçant le parcours de Dijon dans ce tournoi, vous battez Le Mans, puis deux grosses équipes de Pro B (Vichy et Pau). Comment qualifierais-tu votre parcours ?
Je dirais qu’on a quand même eu un peu de chance. Même si ce sont deux équipes de Pro B et donc qu’on est censé être « supérieur ». J’ai beaucoup de respect pour ces équipes que sont Pau et Vichy.
En Coupe de France, il n’y a rien à perdre. Ce ne sont pas des matchs faciles. Surtout le match contre Vichy où ils ont très bien joué.
Je dirais que c’était un tirage favorable pour nous, afin d’accéder à la finale.
Le match face au Mans n’était pas simple non plus, surtout chez eux alors qu’ils nous avaient battus aussi chez eux en championnat. Nous étions revanchards et on voulait montrer que c’était possible de s’y imposer.
Par la suite, on s’est qualifié pour les quarts de finale, puis la suite vous la connaissez. On a joué deux équipes qui font une très belle saison en Pro B, on a fait du bon job.

Tu les considères comme des matchs piège ?
Bien sûr, surtout celui contre Vichy. Face à Pau, on a « vite fini » le match. Au troisième quart-temps, on a mis les bouchées doubles et on a mis beaucoup d’intensité. Ils n’ont pas su répondre à cette intensité donc le match était un peu plié dès le début du troisième quart-temps.
Vichy, c’était différent. On sortait d’un match en Coupe d’Europe deux jours avant et on enchaînait deux matchs en trois jours. Il fallait de la récupération. Vichy, c’est une équipe qui met de l’intensité.
Ils avaient battu Le Portel alors pourquoi pas la JDA Dijon ? Ils ont voulu mettre de l’intensité, ils l’ont fait. Certes, on a gagné, mais ils ont tout de même fait un très bon match contre nous.

Dans cette finale, on verra deux équipes qu’on n’attendait pas forcément. Il n’y pas d’équipe superstar comme Monaco ou Paris. Pour toi, cette compétition permet aussi de relancer l’intérêt autour du championnat de France et d’avoir de bonnes surprises pendant la saison ?
C’est vrai qu’en Coupe de France c’est différent parce que tout se joue sur un match sec. Il peut arriver qu’un gros ne soit pas en forme.
Si on prend le cas de Paris, ils ont fait jouer les Espoirs face au Portel car ils avaient un match très important en EuroCup qui suivait.
C’est là qu’il y a des opportunités pour d’autres équipes afin de gagner et potentiellement d’accéder à la finale.
Monaco est allé en finale la saison passée et l’a gagné. Cette année, ils ont fait des gros matchs aussi, ils étaient sur une longue série de victoires en EuroLeague. Ils allaient qu’ils se reposent car ils avaient des matchs importants aussi.
La Coupe de France c’est le moyen pour d’autres d’avoir une chance de battre Monaco, Paris ou l’Asvel qui sont des grosses équipes. Ils ont de grosses priorités même si la Coupe de France en reste une pour tout le monde.

À l’approche de cette fin de saison, remporter la Coupe de France est l’objectif prioritaire ?
Oui, c’est un objectif pour tous les clubs. Ça reste un titre, même si ce n’est pas celui de champion de France. C’est important pour la JDA Dijon, sachant que la dernière finale remonte à 2006 (victoire 66-58 face à Orléans).

 » Je ne voulais pas signer n’importe où. « 

Il y a aussi l’opération « maintien » pour Dijon qui est important. Aujourd’hui, vous pensez plus à cette finale ou à assurer le maintien ?
Nous ne sommes pas dans l’optique du maintien pour être franc. On cherche à accrocher les Playoffs.
C’est vrai qu’on a eu beaucoup de blessés, ce n’était pas facile. On a perdu David (Holston), Ahmad Caver, Cameron Hunt… C’est frustrant car nous sommes une équipe en place défensivement. Il nous manque nos meneurs.
Ce n’est pas encore fini, il reste 7 matchs (4 à domicile, 3 à l’extérieur). On peut approcher les Playoffs. Même si les équipes qui sont derrière nous poussent, nous ne sommes pas dans l’optique à chercher le maintien, on vise les Playoffs.

Au début de saison, tu étais sans club, tu signes à Dijon vers la fin du mois d’octobre, tu t’es imposé comme un titulaire indiscutable, et maintenant finaliste en Coupe de France. Tu reviens de loin, c’est un peu un parcours du combattant ?
Non, je dirais que j’ai pris mon temps. J’ai plus de 13 ans d’expérience en première division, et je ne voulais pas signer n’importe où.
En sortant de ma saison à Pau, je voulais un projet séduisant et celui de Dijon me plaît. C’est une équipe qui frôle le top 5 depuis plusieurs années, et j’ai toujours eu du mal à jouer contre Dijon. Je me souviens encore des équipes que menait Laurent (Legname) à l’époque, et même sous Nenad (Marković) depuis deux ans.
J’étais patient, je ne voulais pas aller n’importe où. J’ai attendu le bon moment pour signer à Dijon.
Puis, il y a eu un concours de circonstances, je sais qu’il n’y a pas de hasard dans la vie, mais, il y a une finale de Coupe de France.
Des journalistes me l’ont dit : chaque fois que je vais à Trélazé, je vais en finale.
Je ne prends pas cela pour acquis. Je sais que beaucoup de personnes aimeraient être à ma place et vivre trois finales de suite en Coupe de France à Bercy. Je prends cela pour une grâce, prendre du plaisir à jouer au basket, et puis pourquoi pas offrir une coupe de France à ce club.

Être sans club pendant quelques semaines n’était donc pas difficile à vivre pour toi ?
Un peu quand même parce que tu ne joues pas et tu en as envie. Mais il faut aussi être patient et s’entraîner.
Je n’étais pas inquiet non plus. Je sais qu’il y a toujours des opportunités quelque part, en France ou à l’étranger.
Avec ma famille, on s’est posés, nous avons réfléchi et nous avons préféré patienter afin d’être au bon endroit.
Il fallait aussi trouver un club dans lequel je pourrais progresser car c’est ce que je veux. Je veux être un meilleur joueur. Ce club me donne cette envie, puis il progresse aussi lui-même.
Cette patience doit manifester pleinement son rôle. Après la pluie vient le beau temps et quand on sait attendre, il y a de bonnes opportunités qui se présentent.

Quand tu signes à Dijon, le club est sur un bilan de 3 victoires et 5 défaites. Depuis, ça va mieux. Être l’un des leaders de cette équipe et la mener à une place proche des playoffs était une condition à ta signature ?
Je dirais qu’il voulait de l’expérience en plus, et un joueur qui connaît bien le championnat. Il y avait déjà des leaders avec David et Jacques (Alingue) donc j’étais juste une pièce qui manquait à cette équipe.
On sait que David aime être entouré de shooteurs et de joueurs fiable à 3 points. On a eu des recrues, mais aussi des blessures, ce qui ne nous a pas aidés. On perd David qui est notre leader offensif.
Ahmad a eu son rôle et a élevé son niveau en l’absence de David, mais il s’est blessé lui aussi.
Cameron qui s’en est très bien sortie à la mène, s’est blessé à Levallois.
Petit à petit, ils vont revenir, on va essayer de relever la tête et de tout faire pour avancer.

Crédit photo : FIBA / BCL

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