Meilleur marqueur et joueur le mieux évalué du championnat Espoirs Elite, Evan Boisdur est l’élément fort des U21 du BCM.
Il se livre sur ses ambitions, son style de jeu, ses axes de progression et nous parle du basket antillais-guyanais.
La saison démarre très bien pour toi, meilleur marqueur (29,3) et meilleur à l’évaluation (28). Qu’est-ce qui a changé pour toi ?
J’ai plus d’espace pour m’exprimer. On avait une très bonne équipe l’année dernière. Cela impliquait d’autres éléments forts. J’avais moins de temps de jeu et moins de ballons.
J’ai tout de même fait une bonne saison, mais je suis devenu un leader.
Tu as pu profiter du terrain avec les pros au moins 10 minutes face à Limoges et Cholet. Quand tu vois la trajectoire de Roman Domon qui est de ta génération, tu t’attends à suivre la même route ?
Je me concentre sur moi, mais c’est sûr que c’est une superbe trajectoire. Je veux aller le plus loin possible. Chaque joueur est différent et connaît une trajectoire différente. Je regarde les portes qui peuvent s’ouvrir à moi.
Avoir plus de temps de jeu en pro et performer plus est mon souhait, comme tout jeune joueur. C’est du travail et on travaille pour cela.
J’ai signé mon premier contrat professionnel en début de saison. Effectivement, j’ai pu avoir un peu de temps de jeu sur ces deux derniers matchs.
Je pense que pour jouer plus, il me faut de la consistance. Il faut plus de confiance aussi, mais elles sont atteignables. Je ne veux pas me précipiter ni brûler les étapes. Je tiens à progresser, à faire de mon mieux. On a la chance d’avoir un coach qui fait confiance aux jeunes chez les pros.
je veux progresser le plus vite possible afin d’avoir le plus d’opportunités.
Quand on te regarde jouer, on voit que tu aimes dribbler, tenter d’éliminer ton adversaire en un contre un, tu utilises aussi tes qualités athlétiques. Est-ce le type de jeu que tu aimes à la base, ou des joueurs t’ont donné envie de devenir ce type de joueur ?
C’est venu un peu tout seul en vérité. Je suis rapide, j’ai un avantage sur mes adversaires et j’essaye de développer mon jeu. Je joue avec mes qualités.
Le joueurs que je regarde ne sont pas comme moi. J’essaye de trouver d’autres choses que je pourrais ajouter à mon jeu. Je regarde beaucoup d’EuroLeague pour cela.
Je regarde des meneurs qui ont un fort atout d’organisateur, c’est probablement quelque chose que j’ai un peu moins. Je regarde un peu de tout pour voir les axes de progression.
“Si je n’ai pas assez de portes ouvertes, je pourrais me rabattre sur le 3X3”
Tu dis que tu regardais l’EuroLeague, tu ne regardes personne en NBA ?
Je ne regarde pas beaucoup la NBA. Si on parle juste du jeu, il y a de quoi s’imprégner en regardant de l’EuroLeague.
Je ne dis pas que ce n’est pas le cas en NBA, mais je préfère regarder l’EuroLeague. Je regarde la NBA au moment des playoffs, c’est à cette période que ça commence à vraiment jouer comme il faut.
Il y a un an, tu as été vice-champion du monde de 3×3 U18 en Hongrie. Peux-tu nous raconter l’expérience que c’est de représenter la France dans ce type de tournoi.
C’était une expérience que j’ai beaucoup appréciée. On a été vice-champions du monde. C’était un sentiment de fierté pour la France et ma famille. C’était une belle compétition, on aurait pu espérer un meilleur résultat. Cette expérience m’a donné beaucoup de confiance.
En regardant les Jeux, cela t’a donné l’envie d’aller chercher des titres aussi dans cette discipline ?
Oui, et pourquoi pas aux Jeux aussi. Je préfère quand même, si j’y arrive, aller chercher l’équipe de France en 5×5.
Effectivement, si je n’ai pas assez de portes ouvertes, je pourrais me rabattre sur le 3X3. Au-delà du basket, c’était aussi une superbe expérience humaine.
Je n’aurais aucun mal à me rabattre dessus si l’occasion se présente à moi.
Tu as été pensionnaire au CREPS Antilles-Guyane. Comment tu es atterri au BCM ?
J’ai fait ma première année avec les 2004 au CREPS et puis la suivante avec les 2005. J’ai participé à un tournoi regroupant les meilleurs jeunes de chaque région en France.
Plusieurs coachs sont présents. Je n’avais pas beaucoup intéressé, mais le coach de Gravelines était passé voir un entraînement. Mon profil lui a plus et il est entré en contact avec moi.
Je n’ai pas galéré mais je m’estime chanceux puisqu’aux Antilles, beaucoup pourraient avoir le niveau mais n’ont pas les opportunités pour se montrer. J’ai eu la chance d’être présent au bon moment.
Selon toi, il y a un manque de visibilité aux Antilles ?
Je pense surtout qu’aux Antilles-Guyane, il y a beaucoup de bons profils, mais pas assez entraînés. Je me souviens lorsque je suis rentré en centre de formation, j’étais dans l’intensité physiquement, mais ce n’était pas top techniquement.
Avec du recul, je ne m’estimais pas au niveau. En région parisienne, des joueurs aussi forts que moi ou plus forts, tu en trouves. Je n’étais pas une perle rare non plus. Certes, il y a la visibilité, mais un travail doit être fait sur le travail technique.
Il y a un manque de considération et de médiatisation.
Tu te verrais avoir une image d’ambassadeur pour le basket antillais ?
Bien sûr, si ma carrière le permet ! Si j’ai un nom et un impact sur le basket aux Antilles-Guyane, je le fais avec plaisir.
Crédit photo : BCM Gravelines-Dunkerque