Lancé par Boulogne-Levallois puis par Vichy dans le monde professionnel, Assemian Moulare a vite passé un cap en devenant un joueur important sur le banc de Guillaume Vizade. Avec l’arrivée de Dounia Issa, l’international Ivoirien poursuit son aventure avec la JAV pour deux ans encore. Il revient sur ses années sous les couleurs thermales puis sur le TQO avec la Côte d’Ivoire pour les Jeux Olympiques.
Deux ans se sont écoulés depuis ton arrivée à Vichy. Qu’est-ce qui t’a conforté dans ton choix de poursuivre ici ?
J’ai prolongé car j’ai adhéré au discours de Dounia, on s’est vu en vidéo deux fois, puis j’avais mes repères ici. Je connais la ville, je pense que c’était la meilleure opportunité pour moi de progresser par rapport aux autres clubs qui m’avaient contacté.
Roanne, Rouen, ASA et Saint-Chamond étaient les clubs les plus intéressés.
En arrivant à Vichy, tu joues presque 12 minutes par match. La saison suivante, tu passes à 18 et tes moyennes augmentent fortement, ton rôle et ton impact aussi. Tu penses mériter une place de titulaire ?
J’ai eu une bonne progression entre la première et la deuxième année avec plus de responsabilités.
J’espère passer un cap encore cette année, en devenant un joueur plus dominant. Être titulaire ou pas, ce n’est pas une priorité pour moi. Je préfère finir les matchs plutôt que d’être titulaire.
J’aimerais jouer entre 20-25 minutes, ce serait le top. Le plus important, c’est de progresser année après année.
Avec Dounia, on en a discuté, on avait une conversation, il me disait qu’il attendait beaucoup de moi. Il veut me donner un meilleur rôle, plus de liberté. Il attend une bonne saison de ma part.
L’objectif serait de faire une année et de partir ensuite en Betclic Elite, ou à l’étranger en première division.
Tu as fait tes premières armes en Pro B à tes 19 ans. Maintenant que tu connais bien cette division, comment elle t’a permis de devenir le joueur que tu es maintenant ?
J’ai eu la chance de tomber sur un bon coach et une bonne équipe sur ces deux années. Cela m’a permis de progresser car j’ai été accompagné de joueurs qui connaissaient très bien cette division comme Charles-Henri Bronchard ou encore Ivan Fevrier lors de ma première année.
La deuxième année, on avait une équipe plus jeune mais je connaissais déjà le championnat, c’était plus simple pour moi.
La Pro B, c’est un championnat intense et physique, et elle rend humble. Du premier au dernier, les places sont chères, les matchs se jouent de peu. C’est un championnat très relevé et physique. En plus, on va passer à 20 équipes, ce sera encore plus dur, il y aura des grosses équipes.
La Pro B est un très bon championnat pour les jeunes et leur développement. Les jeunes devraient plus s’intéresser à la Pro B. Ces dernières années, on le voit que de plus en plus de jeunes viennent ici pour ensuite monter ou partir dans un autre championnat.
Il y a un mélange de tout en Pro B, on trouve des joueurs qui sortent de la NCAA et qui n’ont pas trouvé de club en première division, en Europe, ou en NBA. Il y a des jeunes qui sortent du championnat Espoirs. Il y a même des joueurs qui sortent de la première division et qui reviennent en Pro B.
Cela change du championnat Espoirs où on est avec des joueurs bien plus jeunes. Lorsque j’étais à Levallois, j’étais aspirant donc j’étais avec les Espoirs et le groupe professionnel. Les entraînements sont différents, il y a plus de pression, tu as un rôle et tu es pris au sérieux. Tu joues contre des hommes.
Tu t’attends à une saison encore plus excitante et plus compétitive que d’habitude ?
J’ai hâte de commencer la saison. C’est excitant car il y a deux clubs de première division qui descendent (Blois et Roanne, Boulogne-Levallois ayant déposé le bilan). Ils vont vouloir remonter tout de suite. Ce sera compétitif car il y a des clubs comme Orléans ou Antibes qui sont tous les ans dans la course à la montée. Il faudra sortir son épingle du jeu (rires).
” J’aurais pu faire une carrière professionnelle dans l’athlétisme. “
En U15, tu étais sélectionné en équipe de France, puis tu as rejoint la sélection ivoirienne dès la catégorie U16. Pourquoi avoir fait ce changement entre temps ?
J’avais fait les pré-sélections de l’équipe de France en U15, je n’avais pas été pris. En U16, je devais encore faire les pré-sélections et on ne m’a pas appelé.
En voyant cela, la fédération ivoirienne a appelé mon père, car il vient de la Côte d’Ivoire et il connaît les gens de la fédération.
On en a beaucoup parlé avec mon père, on a réfléchi pendant deux semaines. On s’est dit que c’était une bonne idée et il fallait voir autre chose. J’ai fait le championnat d’Afrique U16 avec eux (il a été sélectionné pour représenter la Côte d’Ivoire avec les U16 en 2019 lors du championnat d’Afrique au Cap-Vert. Les Ivoiriens terminent à la 9e place de ce tournoi en battant l’Algérie 63-51).
Tu as participé au TQO (Tournoi de Qualification Olympique) avec la Côte d’Ivoire. Des matchs perdus de peu qui vous coûtent la qualification aux JO. Cela te tenait à coeur de participer aux Jeux à la maison ?
Bien sûr, les Jeux Olympiques, c’est une superbe aventure. Depuis que je suis en sélection, j’engrange de l’expérience. J’étais déçu de ne pas jouer ces JO. Dans tous les cas, je savais que ce serait compliqué car il n’y a qu’une seule équipe qui sort vainqueur du TQO et Porto Rico avait l’avantage d’être à domicile.
Ce sont des matchs que l’on perd de peu. Je pense que l’on méritait d’aller plus loin. On a joué les matchs comme des bonhommes, on a regardé la Lituanie dans les yeux. Je pense même qu’on aurait dû les battre mais on a mal géré.
Face au Mexique, on était plus fatigués car c’était le lendemain, mais ils nous ont battus et c’était une très belle équipe.
Personnellement, je n’en tire que des leçons. J’espère me qualifier pour les prochains JO à Los Angeles.
” C’est plus stylé de jouer au basket. “
Mo Bamba et Ismaël Kamagate étaient dans la pré-sélection. Tu penses que la Côte d’Ivoire peut être un candidat régulier dans les prochaines compétitions internationales ?
Si tout le monde arrivé à être qualifié dans cette équipe, oui. Je pense que nous avons une très bonne équipe. On peut être encore très bon dans les années à venir.
On a plein de ressources, on s’entend très bien et c’est comme une deuxième famille pour moi. Quand j’y vais, je me donne à fond.
Tu as aussi joué au football et fait de l’athlétisme quand tu étais plus petit. Apparemment, tu étais bon dans ces disciplines, pourquoi avoir choisi le basket finalement ?
J’ai fait du basket toute ma vie et suite j’ai fait de l’athlétisme et j’alternais entre les deux. Pendant 4 ans, j’ai fait basket, athlétisme et foot. En vérité, j’ai toujours voulu faire du foot, j’aimais voir Neymar, Robinho, Ronaldinho jouer.
J’étais à Noisy-le-Sec et je jouais dans la première équipe. J’ai délaissé le foot car il fallait déménager, et Levallois étai trop loin par rapport à Noisy-le-Sec.
Je suis arrivé à Courbevoie, j’ai continué le basket et l’athlétisme pendant un ou deux ans. J’étais très bon en athlétisme, je pense que j’aurais pu faire une carrière professionnelle, je me serais bien vu aux Jeux Olympiques aujourd’hui.
J’ai choisi le basket car mon père en faisait, puis il y a aussi plus d’argent. C’est plus stylé aussi de jouer au basket.
Crédit photo : JA Vichy / FIBA