MVP de la finale du Trophée du Futur la saison dernière, Anatole Humeau est l’un des joueurs les plus attendus de la campagne 24-25. Joueur polyvalent, très complet, et assez particulièrement à son poste, il nous explique comment il a évolué au sein du centre de formation de la JL Bourg.
Très peu attendu chez les Espoirs, il s’est rapidement imposé comme l’un des leaders alors que la route est encore longue.
Tu sors d’une très belle saison en ayant contribué dans quasiment tous les compartiments. Tu as été MVP de la finale du Trophée du Futur. Peux-tu nous raconter comment tu as vécu cette saison ?
Je l’ai très bien vécu. Je l’ai abordé avec la bonne mentalité, je n’avais rien à perdre, c’était ma première année Espoirs.
Je voulais que les gens voient de quoi je suis capable. Cela me tenait à coeur. Je ne vais pas mentir, j’ai moi-même été étonné de tout ce que j’ai pu produire tout au long de la saison, qui était longue. Avec l’équipe, on a réussi à aller au Trophée du Futur, alors que c’était très compliqué d’y aller.
Pour le titre de MVP, je suis très content, cela récompense le travail fourni sur toutes ces années. C’était une saison exceptionnelle et j’espère être sur la continuité.
Tu dis avoir été étonné, tu ne pensais pas que tu aurais pu faire ce que tu as fait ?
Oui, c’est cela. En troisième année U18, je ne jouais pas en Espoirs au début de l’année. C’est seulement en fin de saison, que j’ai pu le faire.
J’ai abordé le début de ma première année Espoirs d’âge, sans savoir quel rôle j’aurais dans l’équipe. Je me suis adapté très vite et j’ai su prendre ce qu’il y avait à prendre.
Le coach m’a fait confiance, je lui ai rendu la pareille, et cela m’a permis d’être en réussite.
Vous avez changé de coach, et vous êtes invaincus sur les quatre premiers matchs. Que vous apporte Nicolas Croisy, et qui vous permet d’être en tête du classement ?
Il a été très intelligent sur ce point. Avec une année réussie pour nous au Trophée du Futur, il a compris que cela ne servirait à rien de changer notre jeu.
Un noyau important est resté cette saison, il est dans cette continuité, on est dans la même intensité défensive. On est sur les mêmes principes offensifs, qui sont d’aller de l’avant, de courir etc…
Il a très bien géré cela, et c’est ce qui nous permet d’être en très bonne position, et où l’on voulait être.
Avez-vous tout de même le sentiment d’être une autre équipe ?
Je pense qu’on l’est dans le sens où l’on a pris en maturité.
On est six joueurs majeurs à être restés, et cela nous a permis de gagner en expérience. On a pris en maturité, on est plus réfléchis sur le terrain. On ne fait plus les erreurs que l’on faisait avant.
Vous avez battu deux équipes toujours attendues comme l’Asvel et Limoges. Cette année, vous pensez à faire le doublé ?
Forcément, on y pense. On essaie tout de même d’être rationnels. On a de gros matchs qui arrivent comme Dijon et Gravelines. On y pense un petit peu, on en parle entre nous, mais on garde les pieds sur terre.
À 4-0, on est encore très loin du doublé. On travaille très dur la semaine pour se récompenser le week-end. Si on continue de se récompenser le week-end, pourquoi pas penser au doublé, on y pense un peu.
“L’euroLeague serait un grand accomplissement dans ma carrière.”
Tu es grand à ton poste, tu es capable de jouer meneur et arrière. As-tu le ressenti d’être un joueur particulier sur lequel les forces de l’équipe reposent beaucoup ?
J’en ai conscience, oui. Depuis mon arrivée, les différents coachs que l’on a eus m’ont tous dit que j’avais un style de jeu atypique. Même si je suis grand pour mon poste, je prends pas mal de rebonds.
Je pense que mon intelligence de jeu, de compréhension du jeu me permet de combler certaines lacunes que j’ai, comme mes capacités physiques. Ce n’est pas forcément le domaine où je suis le meilleur.
J’en ai plutôt conscience et j’essaie de les mettre au service du collectif. C’est aussi à moi de m’adapter car j’étais blessé en début de saison.
Ton profil et ton style de jeu ont aussi été un sujet de discussion avec Freddy Fauthoux ?
Je me suis beaucoup entraîné avec les pros la saison dernière. Comme j’étais blessé au mois de septembre, je n’ai pu au vraiment l’occasion d’y retourner.
Quand je m’entraînais avec l’équipe première, on se donnait toujours à fond afin d’avoir une opportunité, puis de la saisir.
Cela reste dans un coin de la tête, mais ce n’est pas la priorité aujourd’hui. Mon objectif est de rester focus sur les U21, puis de me développer dans le jeu, dans le travail individuel, et sur l’aspect physique.
Tu parles beaucoup du travail sur ton physique. Comment tu t’y prends ?
Je n’ai pas forcément de manière précise de le travailler. Avec le préparateur physique, on a une séance par jour.
On alterne le haut et le bas du corps. Tous les soirs après l’entraînement, je fais du gainage en plus. Je sais que c’est sur cet aspect que j’avais le plus de retard.
J’essaie de le rattraper, et même de prendre un peu d’avance afin de sortir au niveau professionnel l’année prochaine, et de ne pas avoir de lacunes physiques.
Jusqu’où te verrais-tu aller au pic de ta carrière ?
C’est une bonne question (rires). C’est dur d’y répondre, mais j’aimerais beaucoup avoir le niveau d’EuroLeague. C’est un style de jeu qui me correspond plus que la NBA. Il y a beaucoup de travail, tout ne dépend pas de nous.
L’EuroLeague serait un grand accomplissement dans ma carrière.
Des joueurs que tu regardes pour te perfectionner ?
Il y en a un, et cela fait quelques années que je le suis. C’est Isaïa Cordinier. Il m’inspire beaucoup, même si on a pas le même profil. Pour avoir suivi sa carrière, il a eu beaucoup de difficultés, mais a su saisir les opportunités. C’est inspirant.
Si je peux avoir la même carrière que lui, je suis preneur.
Crédit photo : JL Bourg / Anthony Perrey / DR