Appelé en Équipe de France pour la première fois de sa carrière, Sylvain Francisco va découvrir l’univers des Bleus.
Suite à l’annonce de la liste des 13 convoqués par Vincent Collet, le meneur de jeu de Manresa, en Espagne, nous a donné ses premières impressions.
Cette interview est divisée en deux parties. Dans un premier temps, celui qui a pris la décision de quitter la France pour l’Espagne, raconte comment il a appris sa sélection. Lundi, dans une deuxième partie, il sera temps d’en savoir plus sur son adaptation en Espagne et sa saison avec Manresa.
Premièrement quel a été ton ressenti quand tu as vu ton nom sur la liste ?
J’étais content. Je ne pensais pas être appelé. Je me suis dit “ah ouais… je suis vraiment dans la liste là” (rires). Je n’avais pas les mots. J’étais content, mais la meilleure des choses pour moi c’était d’être au téléphone avec ma famille pour leur annoncer la nouvelle. Ils étaient vraiment contents et étaient choqués. Ils m’ont dit “non c’est pas possible, tu mens!”. Ils étaient vraiment choqués mais contents pour moi. Ils m’ont dit que c’est quelque chose que je mérite après tout ce que j’ai vécu et traversé. Je suis content, j’ai été sélectionné, c’est un début. Maintenant, je reste concentré, mais une première sélection c’est quelque chose. On ne l’oublie jamais.
Comment as-tu appris cette sélection? Tu as eu des contacts avec Vincent Collet ou ça a été la surprise en même temps que tout le monde ?
Ruddy Nelhomme (l’un des assistants du sélectionneur, ndlr) m’a appelé mardi. Je vois qu’il essaye de me joindre, qu’il m’envoie un message d’abord; je me suis dit “ok c’est pour quoi?”. Je savais qui c’était mais je ne m’attendais pas à être appelé en Équipe de France ! Je ne savais pas. Il m’a appelé, et m’a dit “tu fais partie des 13 joueurs convoqués pour la fenêtre de fin février contre le Portugal”. Il m’a demandé si c’était une bonne nouvelle. Évidemment que c’était une bonne nouvelle, ça a refait ma journée.
Je ne pouvais rien dire jusqu’à jeudi. J’ai donc attendu pour l’annoncer à mes parents. En fait, j’ai fait une surprise à ma famille (sourire). J’ai dit à mon père que j’avais une nouvelle à lui annoncer. Je lui ai dit qu’il fallait qu’il regarde le match de mercredi car on allait essayer de se qualifier pour la Copa del Rey (l’équivalent de la Leaders Cup en France, ndlr). Je lui ai dit que c’était un match important et qu’il fallait qu’il le regarde. J’ai dit ça à tout le monde. On a gagné mercredi soir, ils étaient contents et jeudi je leur ai annoncé ma sélection. C’était une double surprise. Ils étaient choqués, ils sont d’ailleurs toujours choqués, mais ils sont hyper contents. Comme mes frères me l’ont dit, je suis sélectionné mais il faut toujours rester concentré et faire le job c’est le plus important. Franchement, je ne pensais pas être sélectionné. S’ils m’ont appelé c’est que j’ai dû faire des bonnes choses sur la première partie de la saison, mais il y a encore beaucoup de choses à faire.
Jusqu’à maintenant, tu ne faisais pas partie du Team France avec tous les joueurs disponibles pour l’EDF, c’était un choix de ta part ou tu n’avais pas été contacté ?
C’est juste que je n’avais pas encore été appelé. Je ne savais même pas que ça existait. Je suis tellement concentré sur ma saison et sur ma progression en tant que meneur de jeu que la Team France n’était à première vue pas dans mes priorités. Je me suis dit que s’ils ont besoin de moi, s’ils me veulent, ils savent comment m’appeler. Dans ma tête ce n’était pas dans mes priorités parce qu’il y a beaucoup de meneurs de jeu qui sont devant moi avec de l’expérience.
Tu n’as pas porté le maillot de la France depuis 2016/2017 en U20, qu’est-ce que cela représente pour toi l’équipe de France ?
C’est une fierté. Je suis français, j’ai grandi ici, en banlieue parisienne. De représenter les couleurs de la France, mon pays, c’est un honneur. En U20 quand j’y étais, on a fait un mauvais championnat d’Europe, mais c’était quand même quelque chose de grand parce que je n’ai jamais été appelé chez les jeunes. Je n’étais pas connu du fait d’avoir fait mon cursus aux États-Unis. Être appelé en U20 c’était, mais être appelé en A c’était loin de ma tête. Je ne pensais pas être sélectionné un jour. C’est une fierté de représenter les Bleus et de porter le maillot de la France.
Tu ne pensais pas être sélectionné un jour, mais cela faisait-il partie de tes objectifs ?
Franchement, oui. Ça faisait partie de mes objectifs parce que l’Angola me voulait, ils m’envoyaient des messages. C’est bien beau, mais ma priorité était l’Équipe de France. Si jamais cet appel ne venait ou alors que c’était tardif par rapport à mon âge, alors là oui j’aurais dit oui à l’Angola. Dans les deux cas, c’est une fierté de pouvoir porter les couleurs de ces deux pays. L’Équipe de France était et reste ma première option.
Quels sont tes liens avec l’Angola ?
Mes deux parents sont nés là-bas ainsi que mes trois grands frères. Je n’y suis pas encore allé, mais un jour j’irai. Ça me ferait du bien de vraiment essayer d’y aller avec mes parents, de voir la culture, voir où est-ce qu’ils ont habité et voir où est-ce qu’ils ont grandi. Ils ont quitté l’Angola pendant la guerre civile (1975-2002, ndlr).
Rendez-vous demain, lundi 24 janvier pour la deuxième partie de cette interview.
Crédit photo : FIBA