Ancien joueur de l’INSEP, Maxime Carene (2,08m, 23 ans) a connu un début de carrière assez compliqué. Aujourd’hui en Autriche, il domine le championnat, tournant en double-double de moyenne (12,7 points et 10,7 rebonds). De quoi se mettre en valeur et donner un tremplin à sa carrière pour atteindre son ambition : le haut niveau européen.
Comment ça se passe pour toi depuis le début de saison ?
Ça se passe très bien. J’ai bien pris mes marques dans l’équipe. Personnellement, je performe donc ça, c’est bien. Par contre, on galère un peu collectivement, mais c’est aussi la faute à pas de chance, je dirais, parce qu’on a perdu un match en double prolongation, on a perdu deux matchs au buzzer. C’est un peu compliqué, mais récemment, on est sur une série de deux victoires, donc ça va un peu mieux (interview réalisée avant la défaite à Klosterneuburg du 16 novembre, ndlr).
L’Autriche, c’est une destination assez surprenante pour les joueurs français, comment ça s’est fait pour toi ?
Il faut savoir que la saison dernière, j’étais en G-League, mais j’ai été coupé très tôt dans la saison. Malheureusement, je n’ai rien pu trouver par la suite en cours de saison. Ce qui fait que j’ai fait à peu près six mois sans compétition. C’était donc un peu compliqué cet été, par rapport à ça, de trouver un job, parce que les équipes avaient un peu de réticence par rapport au fait que je n’avais pas joué depuis longtemps, ce que je comprends. Donc, après, j’ai eu le coach de l’équipe en Autriche qui m’a appelé.
Je n’avais pas beaucoup de propositions. C’était une des propositions que j’avais, mais on a eu une discussion. Il m’a semblé très bien. C’est un coach des balkans (Radomir Mijanovic, ndlr). Il a été très honnête avec moi. Il m’a dit que si je faisais de la merde, il me le dirait. J’ai aimé son approche. Je me suis dit que j’avais besoin d’être quelque part où j’avais la confiance du coach pour pouvoir me relancer. Après la saison compliquée que j’ai eue l’année passée. En plus, je me suis renseigné. J’ai vu que, même si on n’en parle pas beaucoup, le championnat autrichien, le niveau est quand même assez respectable. Depuis quelques années, c’est de mieux en mieux, honnêtement. Même les premiers matchs, quand j’y ai joué, j’ai été surpris. C’est vraiment… ça joue et j’avais besoin de temps de jeu et de stabilité.
Pour revenir un peu sur la saison dernière, pourquoi penses-tu que ça ne s’est pas passé comme tu aurais aimé en G-League ?
Je pense qu’il y a plusieurs raisons. Premièrement, j’ai eu un peu du mal à m’adapter au style… américain, on va dire. C’est un rythme qui est différent, c’est un style qui est différent. Et moi, j’ai eu un peu de mal au début. Deuxième chose aussi, c’est que collectivement, on n’avait pas les résultats souhaités. Forcément, ça a aussi rajouté un peu de tension. Et puis surtout, je pense que le fait que je sois le seul… Tu sais, c’est un peu un mélange de tout. Le fait que je sois le seul non- américain, et en plus, on a des résultats qui sont moyens. Ça a fait que quelqu’un devait sauter et c’est tombé sur moi. Après, moi, je ne suis pas… Franchement, je ne suis pas rancunier. C’était une bonne expérience. Je suis quand même conscient que je n’avais pas des performances de fou. Pour moi, je ne trouve pas que ça soit une injustice non plus. J’ai appris, on va dire. J’ai appris.
Contrairement à la saison dernière, en Autriche tu fais des belles performances. C’est quelque chose auquel tu t’attendais ?
En fait, j’ai un peu changé mon approche du jeu. J’ai décidé que j’allais simplifier un peu les choses, simplifier un peu mon approche du jeu, me concentrer vraiment sur prendre des rebonds, prendre le plus de rebonds possible. Et juste en faisant ça, rien qu’en changeant ça, ça change complètement la dynamique de mon jeu. Parce que là, je suis à plus de 4 rebonds offensifs par match. Ça veut dire que ça ramène des paniers faciles, ça me met dans le rythme directement. J’ai aussi la chance d’avoir un bon meneur de jeu. Sur le jeu à deux, sur les pick-and-roll, on se trouve bien. Donc voilà, en vrai, les choses simples. Dès le début je me suis concentré sur : défendre, prendre des rebonds et poser des bons écrans. Et grâce à ça, tu vois les résultats offensivement. Parce qu’honnêtement, tu peux regarder les matchs, je ne fais rien de… Il n’y a rien d’incroyable, tu vois. Il n’y a pas d’isolation où je vais prendre la balle, je vais faire 15 dribbles et je vais marquer. C’est juste des choses simples et ça marche.
Maintenant que tu retrouves de la confiance en Autriche, quels sont tes objectifs pour la suite de ta carrière ?
Honnêtement, je vais te dire que sur le court terme, c’est déjà de finir la saison le mieux possible, que ce soit individuellement ou collectivement. Parce que j’aimerais bien gagner quelque chose, je n’ai encore rien gagné dans ma carrière. Enfin, j’ai gagné avec l’équipe de France, mais je n’ai encore rien gagné en club. Après, sur le moyen terme, ce serait peut-être de retrouver un “grand championnat”. Peut-être en France, peut-être la Pro B, je ne sais pas, en fonction de ma saison. Et puis, peut-être dans deux ou trois ans, essayer de jouer l’Europe. Peut-être l’Eurocup, peut-être la Champions League pour commencer. Et gratter le plus possible. Je pense que même si ça reste un rêve, je ne vais plus trop regarder la NBA. Si je fais une bonne saison et que ça arrive, ça arrive. Mais franchement, j’ai envie de mettre le focus sur tourner au haut niveau et essayer de jouer au niveau européen.
Crédit photo : Kapfenberg Bulls