Expatrié au sein de l’institution slovène du Cedevita Olimpija, Joan Beringer nous raconte ses premiers pas chez les pros alors qu’il devait à l’origine évoluer avec la section jeune du club, avant de tirer son épingle du jeu dans l’effectif de l’ancien monégasque Zvezdan Mitrovic.
Comment se passe la saison pour toi jusqu’à maintenant ?
Pour le moment, ça se passe bien. Depuis le début de saison, tout se passe bien. À la base, je devais être avec les jeunes, mais pendant la pré-saison, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu. J’ai pu avoir des minutes pendant les matchs amicaux et j’ai su montrer mes qualités. Maintenant, je suis avec l’effectif pro. Franchement, Zvezdan Mitrovic est vraiment un un bon coach parce qu’il n’a pas peur de lancer les jeunes. Il n’y a pas ce problème, un peu comme en France, où les entraîneurs ont peur de lancer les jeunes. Pour lui, si tu es bon, tu peux jouer, tu joues, c’est tout. Ça, franchement, c’est bien parce que du coup, je me la donne et, lui, c’est ce qu’il aime. Ça me permet d’avoir du temps de jeu.
Sinon, dans mon état d’esprit en ce moment, j’essaye de ne pas me mettre de limite. C’est vrai que je joue contre des personnes plus âgées que moi, plus expérimentées, mais je me dis que ça reste des hommes. Il n’y a pas lieu de se dire que ce gars, même s’il a palmarès… Il n’y a pas de limite à se mettre. J’essaye à chaque match de garder cette même mentalité, d’être prêt, de donner ce que j’ai à donner, mon énergie. C’est mon job.
Et les minutes que Zvezdan Mitrovic te donne, tu en profites. Quel est ton avis sur tes performances jusqu’à maintenant ?
Pour moi, c’est que le début… Pour moi, c’est pas ouf. Je veux plus. Je suis dans un état d’esprit où je me dis que je veux toujours plus. C’est bien en ce moment, mais au scoring je ne suis pas aussi à l’aise qu’en Espoirs, ou avec les jeunes. J’essaye de mettre l’énergie, de donner ce que j’ai à donner. Je sais qu’à un moment, ça va payer. J’aurai des moments pour me montrer encore plus.
Aujourd’hui tu n’es plus du tout avec la section jeune du club ?
Pendant la pré-saison j’étais avec les jeunes et les pros. Pendant les entraînements, j’ai vite su m’imposer et j’ai vite été qu’avec les pros au final. Même si officiellement je ne suis joueur pro que depuis que j’ai eu 18 ans en octobre. Ici, ce n’est pas comme en France, il faut absolument avoir 18 ans pour signer en pro. J’ai dû attendre d’être majeur pour vraiment officialiser le truc.
Pour revenir à cet été, pourquoi tu as quitté Strasbourg ?
Franchement, parce que déjà, le projet que m’a présente le Cedevita Olimpija m’a direct branché. Ils me parlaient de m’entraîner tout le temps, des entraînements individuels. C’est vraiment bien fait pour les jeunes. Le matin, c’est entraînement individuel. Tu as un coach pour toi, quelqu’un qui te supervise. Et le soir, c’est tous les jeunes ensemble, entraînement collectif. Ça m’a vraiment plu. En plus, ici j’ai mon appartement, je suis bien. Et puis même, les coachs d’ici, c’est différent de la France. Ici, ils axent beaucoup sur les fondamentaux. C’est pour ça aussi que j’ai choisi ça.
Et comment s’est fait le rapprochement avec le Cedevita Olimpija ?
Ils m’ont contacté car mes agents sont en bons termes avec le club. Un moment pendant la saison, j’étais blessé. Je suis venu ici. Je me suis entraîné. Ils ont aimé et c’est comme ça que ça s’est fait.
Même si le projet proposé par Strasbourg ne te convenait pas, tu ne voulais pas rester en France ?
Je partais du principe où je voulais sortir de ma zone de confort. À Strasbourg, la France, je connais, mes proches. J’avais envie de voir autre chose, de vivre une nouvelle expérience. C’était l’occasion rêvée d’accepter ce projet pour pouvoir vivre ce type d’expérience loin de la France, avec des coachs qui m’encadrent avec un bon suivi.
Maintenant que ça fait plusieurs mois que tu es en Slovénie, comment te sens-tu ?
Maintenant, ça va, je suis à l’aise. Au début, c’était un peu compliqué parce que je ne parlais pas anglais. Même là, je ne suis pas encore ouf, je ne suis pas encore exceptionnel mais au début, c’était vraiment chaud. Maintenant, ça va mieux parce que j’ai des cours d’anglais aussi, le club m’a pris des cours d’anglais du coup, je peux aussi bosser sur ça. Sinon, tout se passe bien, même la ville. Franchement, c’est une belle ville. Elle n’est pas trop grande mais tu peux tout faire vite. C’est ça qui est bien aussi.
Et dans l’équipe, comment tu te sens ?
Vu que je suis le plus jeune de l’équipe, et de loin, déjà, j’ai un tas de choses à apprendre des autres. Il y en a plein qui ont été internationaux, il y a beaucoup de gros joueurs dans l’équipe. J’essaye d’apprendre un maximum d’eux. Ils me donnent des conseils, je prends leurs conseils. J’apprends jour après jour. Ça, c’est vraiment un point positif. Il n’y a pas de gars orgueilleux, tout le monde est sympa, tout le monde est à l’aise avec tout le monde. Il n’y a pas de problème sur ça. Ça, c’est vraiment cool aussi. Parce que des fois, c’est vrai qu’il y a des équipes où tu as des joueurs qui sont vraiment orgueilleux. Il n’y a pas tout le monde qui s’entend avec tout le monde. Mais là, tout le monde s’entend bien.
Est-ce que les trajectoires de Killian Hayes, Pacome Dadiet et Noa Essengue à Ulm t’ont poussé à suivre ce chemin aussi ?
Honnêtement, non. C’était vraiment surtout une expérience à vivre. Dans le sens où j’avais l’occasion de partir de la France, de sortir un peu de mon confort. J’ai tout de suite accepté parce que c’était un beau projet qui m’a plu dès le départ.
Cette saison tu vis donc ta première expérience en pro et en plus en coupe d’Europe. Quel a été ton ressenti quand tu as joué tes premières minutes en Eurocup ?
Ça change de ouf (rires) ! Que ce soit dans l’intensité et la vitesse dans le jeu. Le truc qui m’a marqué et que tu ne remarques pas forcément, c’est le QI basket de chaque joueur. C’est vraiment le jour et la nuit par rapport au niveau jeu. Que ce soit l’ANGT, les Espoirs ou même avec l’Equipe de France jeunes. Mais quand je suis rentré pour la première fois, je ne me suis pas mis de limite. Je me suis persuadé que je pouvais m’imposer malgré les autres. J’ai essayé de donner le meilleur de moi-même sur le terrain.
Est-ce qu’il y a un joueur qui t’a particulièrement impressionné ?
Je n’ai pas encore eu de joueur qui m’a impressionné de ouf. Mais honnêtement, un joueur que j’attends à jouer, c’est Tyreque Jones, du Partizan. C’est un joueur que j’attends, puisque je sais que ça va être un sacré morceau.
Est-ce qu’il y a des joueurs dont tu essaies de t’inspirer ?
Il y a deux joueurs que j’apprécie beaucoup en NBA. Giannis Antetokounmpo et Dereck Lively. Lively je l’apprécie beaucoup. C’est un rim runner, il fait ce qu’il a à faire, il prend les alley-oops, il court. J’aime bien son profil. C’est un des joueurs dont j’essaye de m’inspirer.
Et que penses-tu du niveau de la Ligue Adriatique ?
Pareil, ça change de ouf. Après, la Ligue Adriatique, c’est assez spécial. Tu as des équipes… Ce n’est pas comme la France où tu as à peu près tout le monde qui est vraiment bon. Il ne faut pas se mentir, il y a des équipes, elles sont un peu plus faibles. Mais ici, dans les Balkans, l’ambiance à chaque fois, quand tu vas à l’extérieur, c’est des fervents supporters. Ça crie, ça hue, ça applaudit l’équipe. Leurs supporters, c’est vraiment fou. Et franchement, c’est un bon truc à vivre.
Quelle salle t’as le plus impressionné pour l’instant ?
J’ai envie d’en citer deux. La première, pour moi, où c’était vraiment le max, c’était à l’Aris, en Grèce, en Eurocup. C’était un truc de fou. On n’entendait pas les système. Ça criait, ça jetait des trucs. La deuxième, c’est la salle de l’Etoile Rouge de Belgrade.
Quelles sont tes ambitions pour la suite ?
Je suis quelqu’un qui ne me fixe jamais de limites. Dans le sens où je me dis que tout peut arriver. Je suis vraiment en mode je me concentre sur ma saison, je fais ce que j’ai à faire, mais je ne me fixe pas de limites. En tout cas, je ne me fixe vraiment pas de limites. Je me concentre sur la saison et le reste, ce ne sera que du bonus.
Crédit photo : Cedevita Olimpija Ljubljana