Nouvel entraîneur de l’Elan Chalon, Elric Delord avait pris du recul, loin du basket, en fin de saison dernière. Appelé à la rescousse par les dirigeants chalonnais, l’ancien coach du MSB a répondu présent pour relever ce défi. Il s’est livré sur ses premiers moments à la tête de l’équipe.
Vous aviez parlé d’une pause d’au moins un an en fin de saison dernière, pourquoi êtes-vous déjà de retour ?
La pause, au final, elle a quand même duré six mois. Même si ça peut paraître peu, entre la fin de saison dernière et le début de cette saison, il y a quand même six mois. Et la vérité, c’est qu’autant au départ, quand j’ai pris break, j’avais absolument aucune intention de revenir pendant l’année, autant c’est vrai que quand Chalon s’est manifesté, j’ai trouvé l’idée très intéressante. J’ai trouvé que c’était un défi très excitant à relever.
Qu’avez-vous fait pendant ces six mois loin des parquets ? Vous êtes resté plus ou moins proche du basket ou pas du tout ?
Dans un premier temps, j’ai coupé. Réellement, j’ai passé beaucoup de temps en famille avec mes enfants, avec ma femme. J’ai essayé de profiter de ces moments-là. Après, quand on était plus à la fin de l’été, c’est là où j’ai pu me promener un petit peu, aller voir d’autres entraîneurs, aller discuter avec d’autres personnes, même dans d’autres sports. J’ai aussi pu travailler sur des matières, sur des domaines comme la pédagogie, les neurosciences, l’intelligence artificielle. J’ai pu gratter dans ces domaines-là, essayer de comprendre un petit peu comment ça marche et de trouver comment ça peut m’aider au quotidien, moi, en tant qu’entraîneur de basket.
Voyez-vous déjà que ça vous a apporté quelque chose ?
Oui, mais c’est toujours pareil. C’est à terme. C’est à terme qu’on on verra si l’impact est vraiment important ou pas. Mais, il y a différentes choses aussi. Il y a le fait que, moi, je me sens très bien, je sais où je veux aller, ce break m’a permis vraiment de me ressourcer et de me ressourcer aussi pour ce
défi-là.
Comment s’est fait le rapprochement avec l’Elan ?
Quand il y a eu la décision qui a été prise de changer d’entraîneur à Chalon, j’ai été contacté rapidement. Tout s’est fait à partir de là.
Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre l’équipe ?
Déjà, elle a un profil qui est assez atypique en Betclic Elite, avec des joueurs que je connais bien, soit parce qu’ils ont été adversaires, soit parce que j’ai pu être amené à les scouter dans le passé en pensant à eux pour les intégrer à l’équipe que j’avais. J’avais déjà une bonne connaissance des joueurs qui étaient là. Je me disais qu’en tout cas, il y a une telle connaissance basket qui se dégage de cette équipe-là que ça pouvait moi aussi me correspondre par rapport à ce que je voulais mettre en place. Et puis après, Chalon en elle-même, une ville qui vit pour son club, un centre de formation qui est performant depuis des années. Ce sont vraiment des éléments qui sont clés dans le fait que Chalon soit très attractif.
Quel a été votre ressenti après avoir dirigé vos premiers entraînements ?
Ça correspondait à l’idée que j’avais. J’ai très rapidement vu des joueurs très concernés qui avaient envie de bien faire. Pour moi, le but a surtout été de mettre un cadre sur quoi on devait porter notre attention. Comment faire jouer, comment jouer ensemble dans ce que moi je veux. On va dire que ca a été un échange, que ce soit moi avec mon staff ou avec les joueurs. En tout cas, ça a été un échange pour comprendre ce que je veux mettre en place et être le plus performant possible dès le début.
Vous avez aussi coaché votre premier match samedi, une grosse victoire contre Saint-Quentin. Quel est votre sentiment par rapport à cette victoire et ce qui a été produit ?
J’essaye d’être plus ambitieux que juste victoire ou défaite. Ça a été vraiment un match assez abouti de notre côté. Mais surtout dans l’engagement, l’énergie, dans le fait de vouloir jouer ensemble en attaque, en défense, le fait d’être concentré vraiment sur ce qu’il y a à faire et de tout donner. Par moment, ça ne suffira peut-être pas pour gagner des matchs. Que ce soit sur les progressions tactiques qu’on a à faire, sur les progressions qu’on peut avoir à droite, à gauche. Mais l’énergie et le cœur, ce n’est pas tactique. Il y aura toujours des choses à améliorer, ça va prendre du temps, il faut l’accepter. En revanche, on doit être capable d’avoir l’énergie, le cœur pour jouer ensemble, pour donner tout ce qu’on a. Ce sont des valeurs, on va dire, qu’on peut donner tout de suite. Et c’était vraiment ça l’objectif de ce match-là. Le fait qu’on ait fait un match assez plein et qu’on ait la victoire, très bien. Ce que je veux dire, c’est que les victoires ou les défaites, ça ne dépend pas forcément que de nous non plus. Et ça, il faut en avoir conscience… Le basket reste un sport d’adresse. On peut tomber dans un jour sans, on peut tomber sur un adversaire qui est juste simplement meilleur que nous ce soir-là. Ce qui compte, c’est ce que nous, on a été capables de produire et de faire. Et là-dessus, on a été top dans l’engagement sur le match de samedi. Quand je vois qu’alors qu’il y a un écart assez conséquent à 2 minutes 30 de la fin, j’ai Dusan Ristic et Michael Stockton qui se jettent sur les ballons par terre, ça prouve bien l’engagement. Ça montre l’engagement total qu’on a. Et ça, c’est quelque chose qu’il faut garder. C’est quelque chose qu’il faut cultiver, c’est quelque chose qu’il faut garder, qu’il faut protéger, car il y aura des hauts et des bas, ça c’est évident, mais on doit garder ce référentiel-là d’engagement quand ça sera plus compliqué.
Maintenant que ça fait quelques jours que vous êtes là et que vous avez pu prendre vos marques, est-ce que vous avez prévu de modifier un peu l’effectif pour le renforcer ? On a vu que Nemanja Nenadic a été libéré, Olivier Cortal n’a pas joué samedi.
Non, ce n’est pas l’idée. On va avant tout se concentrer sur nous, sur ce que l’on a là. Il est hors de question que j’arrive et que je décide de changer quoi que ce soit. Je prends tel qu’on est et comment on fait pour être performant ensemble. Si on a trop de limitations à un moment ou à un autre, on en discutera. Mais pour l’instant, il n’y aura absolument rien qui va bouger.
Crédit photo : Elan Chalon