Meilleur rebondeur actuel du championnat turc, Alpha Kaba (2,08m, 25 ans) a quitté Nanterre et la France lors de la dernière intersaison. Auteur de performances très remarquées depuis le début de saison, l’ancien joueur de l’ASVEL revient pour nous sur sa découverte de la Turquie. Il s’exprime également sur sa différence de rendement en France et à l’étranger.
Quel était l’objectif de l’été, souhaitais-tu rester en France ou partir était la priorité? Sachant que tu avais signé pour deux ans en 2020.
Même en ayant signé deux ans, l’objectif était de partir le plus rapidement possible. Même le club de Nanterre était au courant d’où la clause me permettant de partir entre les deux saisons. Je voulais partir rapidement, mais bien évidemment dans une équipe de niveau élevé. Je sentais que je devais partir cet été et notamment à l’étranger. Un départ à l’étranger était donc ma priorité cet été.
Qu’est-ce qui t’a motivé à signer à Gaziantep ?
Évidemment, j’ai entendu parler des big men qui sont passés par le club comme Tonye Jekiri ou Mam Jaiteh. Ça leur a réussi donc c’est devenu une première motivation. Ensuite, ce qui m’a motivé le plus, c’est la discussion que j’ai eu avec le coach (Tutku Acik, ndlr) avant de signer. On a eu une bonne discussion et il a montré un très grand intérêt pour moi. Tout ce qui est ressorti de la discussion ce n’était que du positif donc ça m’a vraiment motivé. C’est surtout cette discussion qui a fait la différence.
Avais-tu d’autres options ?
J’avais quelques autres options, mais il s’est avéré que la meilleure option pour moi était Gaziantep. J’aurais bien aimé jouer une compétition européenne, mais c’est un mal pour un bien d’avoir signé ici. Je pense que c’était la meilleure option et pour le moment ça ma réussi plutôt bien.
La saison dernière, Mam Jaiteh a performé ici aussi. Ce n’était pas une petite pression de se dire qu’il pouvait y avoir les mêmes attentes ?
Ce n’était pas du tout une pression. Je sais que peu importe où je vais l’attente est plus ou moins la même. Je sais ce que je dois donner, je sais ce dont je suis capable aussi. Ce n’est pas une pression, mais plutôt un challenge. Ça donne envie de faire encore mieux.
Comment te sens-tu dans ce nouveau championnat?
Je me sens vraiment bien, même super bien. J’ai une bonne relation avec le coach, avec les coéquipiers et le staff. Je me sens vraiment dans mon élément ici. Depuis la discussion que j’ai eu avec le coach, j’ai pu remarquer qu’il a tenu sa parole. J’ai aussi montré que je mérite mon temps de jeu et tout ce qu’il m’a promis. Je me sens vraiment bien ici. Je suis dans mon élément.
Et comment te sens-tu en Turquie ?
J’adore ! C’est un bon pays. La population est très accueillante, les gens sont vraiment sympathiques. C’est un peu difficile pour l’anglais parce qu’au-delà du basket, pas beaucoup de monde parle anglais donc c’est compliqué de communiquer avec les gens en dehors du basket. À part ça, j’adore l’état d’esprit et la simplicité des gens. C’est un pays qui me convient très bien.
“A Nanterre, on pensait que je me donnais plus à fond en Eurocup qu’en championnat“, Alpha Kaba
Tu avais déjà montré de belles choses à Mega Leks, tu es davantage dans ton élément loin du championnat de France ?
Si on regarde les stats, c’est sûr que l’étranger me réussi mieux. Mais je dirais que oui, je me sens mieux à l’étranger. C’est aussi pour ça que j’ai voulu retenter ma chance cet été. L’étranger me réussit plus que la France. Pour moi, la différence c’est un ensemble de choses. L’environnement, l’état d’esprit et l’approche des coachs sont différents. Le fait de partir à l’étranger et d’être un peu isolé, peut-être que ça force malgré soi à vraiment être concentré uniquement dans le basket. Je pense que c’est surtout l’état d’esprit des coach étrangers.
En 2017, tu termines meilleur rebondeur de ligue adriatique, aujourd’hui tu es leader en première division turque, qu’est-ce que cela représente pour toi?
Je suis très content de montrer que je suis capable d’être le meilleur rebondeur à deux reprises. La saison est loin d’être terminée donc à moi de continuer sur cette lancée, mais j’en suis vraiment content. C’est une qualité que j’ai toujours eu en moi. Quelque soit le championnat, j’essaye de montrer année après année que je suis présent au rebond. Ça a toujours été une de mes qualités, si je peux terminer meilleur rebondeur du championnat chaque année, je le ferai ! C’est quelque chose de primordial dans mon jeu d’être dans le top des rebondeurs. C’est mon gagne-pain, c’est vraiment une chose importante à mes yeux.
Comment expliques-tu la différence de performance entre la saison passée et cette saison ?
Comme je le disais plus tôt, c’est un mélange de tout. L’état d’esprit des coachs, la perception du coach vis à vis du joueur. Certains coachs donnent leur confiance plus facilement à certains joueurs qu’à d’autres. Quelque que soit le coach en face de moi, j’essaye de donner la même chose. Mais je pense que la différence est simplement liée à ça.
Tu étais déjà beaucoup plus performant en Eurocup qu’en championnat la saison passée mais aussi lors de ton année à l’ASVEL pourtant le coach était le même, pourquoi selon toi?
On me l’a souvent fait remarquer. Je ne saurais pas vraiment comment l’expliquer. Quelque soit le championnat, mon objectif est toujours le même. L’année dernière, j’avais eu une petite discussion avec Pascal et Jean Donnadieu, qui pensaient que je me donnais plus à fond en Eurocup qu’en championnat. Ce qui n’était pas le cas parce que je pense aussi que produire la même chose en championnat et en Eurocup m’aurait ouvert encore plus de portes cet été. Je garde la même approche à chaque match. Peut-être qu’on implique davantage certains joueurs dans certaines compétitions et vice versa. Il est aussi possible qu’inconsciemment le niveau de la compétition influe sur la motivation. Ce n’est pas volontaire, j’ai toujours été motivé par les grands matchs, par les grandes rencontres, mais quelque soit la compétition j’ai toujours la même approche et la même envie de performer.
Drafté en 2017, tu joues actuellement le meilleur basket de ta carrière, est-ce que la NBA est toujours un objectif pour toi ?
À 100%, même à 200% ! On en discute quotidiennement avec mon agent, c’est toujours dans un coin de ma tête. Depuis que j’ai commencé le basket à 13 ans, j’ai toujours eu cet objectif qui, pour le moment, est inachevé. Je dois y arriver par n’importe quel moyen et peu importe le temps que ça prendra. C’est toujours un objectif ancré en moi.
Souhaiterais-tu d’abord passer par la case Euroleague ?
C’est une possibilité. Quel que soit le chemin que je dois prendre, je dois arriver en NBA. L’Euroleague est une compétition qui n’est pas négligeable, ça reste dans ma tête.
Crédit photo : Gaziantep Basketbol