Gravelines-Dunkerque : de l’obscurité à la lumière

- 6 mai 2024

Une saison noire : c’est ainsi que l’on aurait pu qualifier la saison du BCM. Décevant sportivement en début de saison, plusieurs paramètres ont conduit jusqu’à ce résultat. Si le club a perdu sa mythique salle, leur coeur n’est pas mort. Désormais maintenus en Betclic Elite, l’heure est à la célébration.

De l’ombre à la lumière, la route est longue. Gravelines est passé par plusieurs phases sombres avant de retrouver un peu de couleurs vives dans tout ce marasme.
Beaucoup de difficultés sur la route, mais cela n’a pas empêché les nordistes de se relever. Malgré toutes les épreuves, le BCM n’a pas baissé les bras et à continuer à se battre pour réussir à se maintenir en Betclic Elite.
Des difficultés sportives, de l’instabilité, des dettes, un complexe détruit par les flammes… Mais les sourires sont plus forts que les larmes.
Pour commencer, pourquoi y a-t-il autant de problèmes sportifs ?
En réalité, depuis le départ de Christian Monschau en 2017, le club a tourné une page. Sur l’exercice 2016-2017, le dernier sous l’ère Monschau, Gravelines-Dunkerque finit 9e avec un bilan de 16 victoires et 18 défaites. Sur le suivant, sous Julien Mahé, le club est 13e avec une victoire en moins et une défaite en plus. L’actuel coach du SQBB est limogé en 2019, un an avant la fin de son contrat. Le BCM décide donc de faire confiance à Eric Bartecheky, champion de France avec Le Mans en 2018.

Serge Crèvecoeur

L’actuel entraîneur de l’Élan Béarnais sera limogé en cours de saison suite à la 17e défaite de l’équipe en 23 rencontres. La mayonnaise ne prend pas du tout, et le club signe Serge Crèvecoeur. Le belge prendra les rênes de cet effectif le temps de quelques matchs, la saison étant stoppée par la pandémie du Covid-19. Il sera prolongé pour l’exercice 2020-2021.
Une saison compliquée gâchée par un mois d’avril catastrophique avec cinq défaites en cinq matchs. Du 4 au 12 mai, la série ne s’arrête pas avec quatre défaites en autant de rencontres. Il est limogé courant mai, et est remplacé par JD Jackson.
Le franco-canadien sauve le club de la relégation et est prolongé jusqu’en 2023. Il est finalement limogé en novembre 2022 après six défaites en neuf matchs.
Par la suite, il est remplacé par Laurent Legname.

Laurent Legname

Puis on arrive au début de la saison 23/24… L’actuel coach de Dijon est limogé le 9 octobre. Six défaites en autant de rencontres. Sebastien Devos prend les rênes de l’équipe, perd deux matchs. Alors que tout le monde croit à un retour de Christian Monschau… Jean-Christophe Prat arrive. Il perd trois fois le temps de relancer la machine, et permet finalement au BCM de se maintenir.
Lors du début de saison, ils ont même réussi à faire pire que Boulogne-Levallois. En dix matchs, Gravelines était à dix défaites, tandis que les Mets en avaient gagné un sur autant de tentatives.
Une instabilité chez les entraîneurs qui explique les résultats sportifs en dessous des attentes. Six coachs différents en sept saisons, difficile de dire qu’on est sur la bonne voie à ce rythme.
Les mauvais résultats s’enchaînent, mais aussi beaucoup de pertes financières avec tous ces départs de dernière minute et ces limogeages.

Sur le plan économique, Gravelines-Dunkerque est soumis à quelques difficultés. En avril 2023, La Voix du Nord écrivait : 

« Pour diverses raisons, de la crise qui touche de nombreux clubs à une gestion un peu trop optimiste, le BCM allait afficher un déficit estimé, selon nos informations, à plus de 300 000 € »

Le maire de Gravelines Bertrand Ringot disait : 

« Depuis mon élection, je ne m’occupe pas du sportif mais je demande à la direction que les comptes soient équilibrés. Sinon, c’est moi qui aurait un problème politique. Avant cette année, on n’avait jamais eu plus de 200 000 € de déficit, toujours comblé par la trésorerie des années précédentes. »

La ville accepte de donner plus de 300 000 euros au club afin de lui permettre d’éviter tout dérapage financier. Cette subvention n’est pas une enveloppe supplémentaire, seulement de l’argent versé pour la saison 2022-2023.
Le club souhaitait déjà réduire ses dépenses annexes afin de renforcer le budget sur la masse salariale de l’équipe professionnelle.

Si les pertes financières étaient un défi prioritaire à relever pour le club, un incident de décembre 2023 va changer beaucoup de choses. Un jour de Noël, alors que tout le monde profite des fêtes en famille, Sportica, la mythique salle du BCM, brûle.

Sportica

Si la mairie affirme que la reconstruction de Sportica est une certitude, l’équipe professionnelle de basket devra bien s’installer quelque part pour les matchs à domicile.
Dans un communiqué, le club a donné toutes les informations nécessaires à ce sujet. Ils ont d’abord joué à Calais, à la salle Calypso. Un petit complexe d’un peu plus de 3000 places. Ils y ont reçu Nanterre le 20 janvier, et Manisa, le 24 en Coupe d’Europe.
À partir du 27 janvier, les nordistes ont joué au Stades de Flandres à Dunkerque, avec une capacité de 2500 places.

Christian Devos, président du BCM Gravelines-Dunkerque (à gauche) et Pascal Donnadieu, coach de Nanterre 92 (à droite)

Et si l’incendie était le déclic pour Gravelines-Dunkerque ? Depuis cette terrible tragédie, ils ont joué 17 matchs. Sur toutes ces rencontres, neuf étaient à domicile et cinq sont conclues par une victoire. Avant Noël, c’était cinq défaites en huit matchs.
Pour boucler la fin de saison, et faire en sorte que l’histoire reste belle, le club s’est officiellement maintenu grâce à une victoire face à Boulogne-Levallois ce samedi. Cette rencontre se jouait « à la maison ». Un peu comme un hommage à Sportica en attendant qu’elle revienne ?

Crédit photo : David Haynau / BCM Gravelines-Dunkerque / Capture Twitter : luuu184

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