De OKC à Cholet, la transformation d’Andre Roberson

- 4 novembre 2024

Seulement cinq matchs joués avec Cholet Basket, et pourtant, il leur a fait tant de bien. Il est arrivé comme un petit miracle, il repart comme un héros. Retour sur le court passage d’Andre Roberson en Maine-et-Loire.

Vu le titre, cela ressemble un peu à une mauvaise blague. Un peu comme si nos parents nous promettaient une sortie à Disneyland, pour se retrouver finalement chez le dentiste.
Passer de la meilleure ligue du monde au championnat de France, de la ville d’Oklahoma City à Cholet (pardon à nos amis Choletais, mais il faut le dire, Oklahoma City fait plus rêver), pourtant, c’était très agréable à voir.
On ne s’attendait clairement pas à un tel impact, surtout sur le plan offensif. En 5 matchs, Andre Roberson s’impose comme le meilleur marqueur de son équipe (12,2 points) et le joueur le mieux évalué (17,6). Si vous avez suivi la NBA entre 2013 et 2020, vous vous souvenez que l’ailier américain n’était pourtant pas un scoreur.

Certes, jouer à côté de Russell Westbrook et Kevin Durant n’aide pas à marquer des points. Néanmoins, sur les quelques séquences où il tentait d’attaquer balle en main, ce n’était vraiment pas fameux. Parfois maladroit, des mauvais choix, des pourcentages affreux à 3 points (25,3% en NBA) mais aussi aux lancers-francs (46,8% de réussite en NBA).
Comme quoi, ce n’était pas son rôle qui lui faisait défaut.

On a tendance à dire ou entendre qu’il est plus facile de marquer en NBA et qu’on n’y défend plus… La preuve avec Andre Roberson que marquer plus de 10 points de moyenne en Europe n’assure pas d’en mettre autant ou plus de l’autre côté de l’Atlantique.
C’est d’ailleurs un sujet sur lequel on se penchera prochainement.

Mais alors, comment cet excellent défenseur a réussi à se transformer dans les phases offensives ?
Premièrement, ça passe par toucher plus souvent le ballon. Il participe beaucoup plus aux possessions de son équipe à Cholet qu’au Thunder ou Brooklyn (même si vous avez oublié son passage). En NBA, il tentait 2,5 tirs à 2 points par match et 1,4 tentatives à longue distance. En Betclic Elite, c’était totalement différent, on passe à 2 fois plus de tirs à 3 points tentés, soit 2,8. À mi-distance ou en pénétration, il passe de 2,5 à 5,6, la différence est énorme.

Il récupère aussi plus de rebonds (4 de moyenne en NBA contre 5,4 à Cholet). Un petit détail qui a aussi son importance, cela signifie qu’il est plus impliqué dans les relances, les passes, la fluidité du jeu.
Il intercepte aussi plus de ballons (de 0,9 à 1,8), ce qui l’implique davantage dans les contre-attaques. Les responsabilités sont plus grandes, et la confiance est forcément plus grande aussi.

Le deuxième et dernier point, la maturité. En tout, il a passé 6 ans au Thunder, ce qui signifie qu’il y évoluait de ses 22 à 28 ans. Il a donc grandit sportivement dans cette franchise.
À 32 ans désormais, la vision du basket, l’évolution du jeu, la gestion de ses émotions, lui ont aussi permis d’être un nouvel homme et nouveau joueur. Cela lui a permis de progresser, d’être plus fort, et de le montrer sur le terrain.

Tant d’implication, de responsabilités, de détermination et de volonté qui ont fait de Cholet la deuxième défense et troisième attaque de Betclic Elite. Un départ qui va leur faire du mal, et qui sera difficile de remplacer.

Crédit photo : Cholet Basket / NBA / FIBA / Miko Missana

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